Brève description
La construction du système d'irrigation de Dujiangyan a commencé au IIIe
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Le système d’irrigation de Dujiangyan, situé dans la partie occidentale des plaines de Chengdu, à la jonction entre le bassin du Sichuan et le plateau du Qinghai-Tibet, représente un exploit en matière d’ingénierie écologique. Construit vers 256 av. J.-C., modifié et agrandi sous les dynasties Tang, Song, Yuan et Ming, il met à profit les caractéristiques topographiques et hydrologiques naturelles de la région pour résoudre les difficultés posées par le détournement des voies d’eau à des fins d’irrigation ainsi que par l’évacuation du limon, la prévention des inondations et le contrôle des débits fluviaux à l’aide de barrages. Aujourd’hui, le système comprend deux parties : les déversoirs, situés à 726 mètres d’altitude – le point culminant de la plaine du Chengdu – et à un kilomètre de la ville de Dujiangyan, et la zone irriguée. Parmi les déversoirs, trois grands éléments contrôlent l’eau provenant de la haute vallée de la rivière Minjiang : l’endiguement de Yuzui, l’écluse de Feishayan et le canal de diversion de Baopingkou. Ajoutées à des ouvrages et des voies d’eau annexes, dont le barrage de Baizhang, le cours d’eau du temple d’Erwang et le barrage en V, ces structures assurent un approvisionnement régulier en eau aux plaines du Chengdu. Le système a engendré d’énormes bénéfices en termes de contrôle des crues, d’irrigation, de transport fluvial et de consommation d’eau. Entamé il y a plus de 2 250 ans, il irrigue maintenant 668 700 hectares de terres arables.
Le mont Qingcheng, qui domine les plaines du Chengdu au sud du système d’irrigation de Dujiangyan, est célèbre dans l’histoire de la Chine car c’est là, en 42 après J.-C., que le philosophe Zhang Ling fonda la doctrine du taoïsme chinois. La plupart des éléments essentiels de la culture taoïste s’incarnent dans les enseignements religieux qui émanèrent des temples construits sur la montagne durant les dynasties Jin et Tang. Le mont Qingcheng a retrouvé sa place de centre intellectuel et spirituel du taoïsme au XVIIe siècle. Les onze grands temples taoïstes de la montagne reflètent l’architecture traditionnelle de l’ouest du Sichuan. Parmi eux figurent les temples d’Erwang, de Fulong et de Changdao, ce dernier ayant été construit à l’endroit où prêchait Zhang Ling, ainsi que le palais de Jianfu (autrefois nommé temple de Zhangren).
Critère (ii) :
Critère (iv) :
Critère (vi) :
Intégrité
Le mont Qingcheng et le système d’irrigation de Dujiangyan ont été entièrement préservés avec tous les attributs nécessaires démontrant la valeur universelle exceptionnelle du bien, y compris dans la région occupée par celui-ci et dans la zone tampon. Ils expriment l’importance d’une utilisation optimale des éléments naturels pour construire un système d’irrigation, ainsi que l’intérêt du mont Qingcheng en tant que berceau de l’idéologie taoïste.
Authenticité
Le système d’irrigation de Dujiangyan n’est pas seulement l’héritage vivant de solutions d’ingénierie et d’idées conceptuelles vieilles de 2 000 ans. Il fonctionne toujours aujourd’hui. Les fonctions, les traditions religieuses et le statut religieux particulier des temples taoïstes du mont Qingcheng ont été pleinement préservés, de même que leur style architectural traditionnel. De plus, des principes directeurs et des règles de protection reconnus à l’échelle internationale ont été appliqués à des projets de conservation et de réparation en ce qui concerne la localisation, la conception, les matériels et les techniques.
Eléments requis en matière de protection et de gestion
Le mont Qingcheng et le système d’irrigation de Dujiangyan ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en 2000. Le site a également été classé Site placé en priorité sous protection de l’Etat dans la première liste des Sites nationaux présentant un intérêt paysager et historique, et Zone expérimentale d’Etat répondant aux normes ISO 14000. Le mont Qingcheng et le système d’irrigation de Dujiangyan sont protégés par plusieurs lois nationales, parmi lesquelles la
A l’heure actuelle, l’état de conservation des deux sites est excellent. Le tremblement de terre qui a frappé le Sichuan le 12 mai 2008 n’a pour ainsi dire pas endommagé le système d’irrigation de Dujiangyan, mais quelques temples taoïstes ont subi des dégâts plus ou moins importants. Ces anciennes structures ont été réparées par la suite avec l’aide de l’Administration d’Etat chargée du patrimoine culturel, les autorités municipales de Shanghai et la Fondation Macao. La valeur universelle exceptionnelle du mont Qingcheng et du système d’irrigation de Dujiangyan est préservée grâce à une protection et une maintenance régulières et rigoureuses des sites.
Description longue
Le système d'irrigation de Dujiangyan, dont l'aménagement a commencé au IIe
En 256 av. J.-C. Li Bing, magistrat du royaume de Shu, sous la dynastie des Qin, choisit le cadre montagneux de la rivière Minjiang, abondamment approvisionnée en eau, pour établir un ambitieux système d'irrigation. Il dut à cet effet couper la plate-forme de Lidui, creusa des canaux pour éviter les risques d'inondation, ouvrit une voie de navigation et irrigua du même coup les terres agricoles voisines, créant ainsi une « terre d'abondance ».
Au cours de la dynastie des Tang (618-907), de grands projets de stockage des eaux et d'irrigation virent le jour. Ce système fut rationalisé sous la dynastie des Song (960-1279) en créant trois voies d'eau principales, trois canaux et quatorze branches, et en maîtrisant la maintenance et le contrôle de la distribution. De nouveaux projets furent réalisés plus tard, sous la dynastie des Yuan (1206-1368) et pendant tout le règne des Ming (1368-1644). Les guerres incessantes qui marquèrent la fin de la dynastie des Ming et les premières années de la dynastie des Qing (1644-1913) entraînèrent l'abandon du système, mais celui-ci put être remis en fonction par la suite.
En 142 apr. J.-C., le philosophe Zhang Ling fonda la doctrine du taoïsme sur le mont Qingcheng et fixa l'année suivante sa résidence permanente dans ce qui fut ensuite connu sous le nom de Grotte Céleste du Tianshi (le nom donné au chef spirituel de la religion taoïste). Sous la dynastie des Jin (265-420), un grand nombre de temples taoïstes furent construits sur la montagne qui devint le centre à partir duquel l'enseignement du taoïsme rayonna dans toute la Chine.
Le système d'irrigation consiste en deux éléments principaux, les déversoirs et la zone irriguée. Les déversoirs sont au centre de tout le système. L'eau, venue de la haute vallée de la Minjiang, se divise en trois secteurs principaux. L'endiguement de Yuzui se trouve au point de déversement de la Minjiang. L'eau provenant de la vallée supérieure est détournée dans les canaux externe et interne ; le premier suit le cours de la Minjiang tandis que le second coule dans la plaine de Chengdu en traversant le canal de diversion de Baopingkou. Sa fonction principale est d'évacuer la quantité considérable de vase charriée par la rivière. Il utilise les courbes en dirigeant l'eau de surface, qui contient peu de vase, vers le canal interne, tandis que les eaux profondes, qui en sont saturées, vont dans le canal externe.
L'écluse de Feiyashan se trouve entre l'extrémité inférieure de l'endiguement de Yuzui et la digue en V. Son extrémité supérieure est à 710 m de l'endiguement et à 120 m du canal de diversion de Baopingkou. La fonction principale de l'écluse est de transférer le trop-plein, avec sa vase et ses galets, du canal interne au canal externe. Lorsque le flux d'eau dirigé vers le canal interne est bas, l'écluse cesse de fonctionner comme un drain et dirige l'eau vers les déversoirs pour assurer l'approvisionnement en eau des plaines de Chengdu. Le canal de diversion de Baopingkou se trouve entre la plate-forme de Lidui au sud de la ville de Dujiangyan et la falaise qui lui fait face. Cet énorme projet d'ingénierie, qui remonte à la première phase du système d'irrigation du IIIe
Le mont Qingcheng domine les plaines de Chengdu. Il renferme onze temples particulièrement importants dans le domaine de l'architecture taoïste ; en effet, à la différence des temples du mont Wudang, ceux-ci ne reproduisent pas des constructions de la Cour impériale, mais s'inspirent de l'architecture traditionnelle de l'ouest du Sichuan. Le temple Erwang, à l'ouest de la ville de Dujiangyan, a été considérablement agrandi sous le règne des Song (960-1279) et pratiquement reconstruit au cours du XVIIe
Source : UNESCO/CLT/WHC
Description historique
- Le système d'irrigation de Dujiangyan
En 256 avant notre ère, Li Bing, magistrat du royaume de Chu sous la dynastie Qin, choisit l'embouchure montagneuse de la rivière Minjiang, aux flots abondants, comme site d'un système d'irrigation. Il fallut pour cela couper la plate-forme Lidui, creuser des canaux pour éviter les risques d'inondation, et ouvrir une voie de navigation, ce qui permettrait également d'irriguer les terres avoisinantes, créant une « terre d'abondance ». Ces travaux furent agrandis en 141 avant J.-C. par le magistrat Wen Weng.
Sous la dynastie Tang (618-907), des projets de conservation de l'eau et d'irrigation à grande échelle furent réalisés, dont les endiguements de Baizhang, de Mizao et de Tongji, et le bassin de Wansui, qui fournit à la plaine de Chengdu un réseau de déversoirs et de canaux.
Le système fut rationalisé sous la dynastie Song (960-1279) en trois principaux cours d'eau, trois canaux et quatorze branches, avec un programme coordonné de maintenance et de contrôle de l'eau. Le système fut encore étendu et des travaux supplémentaires réalisés (les endiguements de Sili et de Shabo), irriguant douze comtés.
D'importants travaux expérimentaux eurent ensuite lieu sous la dynastie Yuan (1206-1368) : en particulier, des barres de fer vinrent renforcer les endiguements. Des projets de construction supplémentaires furent aussi réalisés et ce processus suivit son cours pendant toute la dynastie Ming (1368-1644), parallèlement à l'introduction d'un nouveau régime de contrôle.
Les guerres incessantes à la fin de la dynastie Ming et dans les premières années de la dynastie Qing (1644-1913) entraînèrent la dégradation du système, mais il fut finalement réparé. En effet, les habitants locaux s'impliquèrent dans de vastes projets de réhabilitation et de réparation, et la zone irriguée fut élargie à quelques 180 000 hectares. Depuis cette époque, le système a été soigneusement entretenu et progressivement agrandi : il couvre aujourd'hui 668 700 hectares, répartis sur 34 comtés. Le système d'origine a été préservé, mais des matériaux et des technologies de construction modernes ont été utilisés pour rendre ce système ancien conforme aux exigences contemporaines.
- Mont Qingcheng
En l'an 142 de notre ère, le philosophe Zhang Ling fonda le taoïsme sur le mont Qingcheng et, l'année suivante, élisait définitivement résidence sur ce qui devait devenir la Grotte Céleste du Tianshi (nom donné au chef spirituel de la religion taoïste). Sous la dynastie Jin (265-420), plusieurs temples taoïstes furent construits sur la montagne, qui devint un centre de diffusion des enseignements taoïstes aux quatre coins de la Chine. Sous la dynastie Tang, les œuvres de Du Guangting, l'une des figures majeures de la pensée et de la science chinoise, y furent rassemblées sous le nom d'Écritures taoïstes.
La période trouble que connurent la fin de la dynastie Ming et l'avènement de la dynastie Qing, au XVIIe siècle, vit les érudits et les disciples du taoïsme venir de toute la Chine pour converger vers Qingcheng. Par la suite, la montagne sacrée reprit son rôle de centre intellectuel et spirituel du taoïsme, qu'elle conserve encore à ce jour.
Source : évaluation des Organisations consultatives
- Institut d’Économie industrielle
- Institut d’Économie
- Institut du Développement rural
- Académie du Marxisme
- Institut de la Littérature
- Institut de la Philosophie
- Institut de l'Economie et de la Politique mondiales
- Institut de la Littérature étrangère
- Institut de la Littérature ethnique
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- Centre de Recherches sur l’histoire et la géographie des frontières de la Chine
- Institut des Religions mondiales
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