Brève description
Les palais et temples qui constituent le noyau de ce complexe de bâtiments séculaires et religieux forment une réalisation architecturale et artistique exemplaire de l'époque des dynasties chinoises des Yuan, Ming et Qing. Les flancs des montagnes de Wudang (province du Hubei) et leurs vallées panoramiques abritent ce site qui fut construit en tant qu'ensemble organisé pendant la dynastie des Ming (XIVe
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Les palais et les temples constituant cet ensemble de bâtiments anciens sont situés entre les pics, les ravins et les gorges des superbes montagnes de Wudang, dans la province du Hubei. Certains édifices, qui formaient un centre taoïste au tout début de la dynastie des Tang, datent du VIIe siècle. Cependant, les bâtiments qui ont été conservés sont représentatifs de l’architecture et de l’art caractéristiques des constructions séculaires et religieuses édifiées en Chine pendant les dynasties des Yuan, Ming et Qing. L’Ensemble de bâtiments anciens atteint son apogée à l’époque des Ming. Aboutissement de la campagne de grands travaux entreprise par l’empereur Zhu Di pour rendre son règne conforme au taoïsme, il se compose alors de neuf palais, de neuf monastères, de 36 couvents et de 72 temples. 53 édifices anciens et 9 sites architecturaux ont subsisté jusqu’à l’époque actuelle, parmi lesquels le Sanctuaire d’Or et le Sanctuaire de Bronze Ancien, bâtiments préfabriqués en bronze réalisés en 1307 ; la Cité interdite ceinte d’une muraille de pierres, datant de 1419 ; le Palais céleste pourpre, d’abord construit au XIIe siècle, reconstruit au XVe et agrandi au XIXe ; le Palais Nanyang, édifié aux XII et XIIIe siècles ; le Temple Fuzhen des XVe et XVIIe siècles et la porte Zhishi-Xuanyue, construite en 1522 pour indiquer l’entrée des montages de Wudang.
Les édifices des montagnes de Wudang témoignent d’un art et de techniques architecturaux remarquables et représentent l'apogée de l'architecture et de l'art chinois sur une période de près d'un millénaire. Généreusement dotés par les empereurs successifs, ils sont représentatifs des bâtiments religieux et séculaires étroitement liés à l’essor du taoïsme en Chine. Ce complexe architectural taoïste bien conservé, s’étendant sur une vaste superficie constitue un terrain d’une grande importance tant pour l’étude de la vie politique au début de la dynastie des Ming que pour l’histoire de la religion en Chine.
Critère (i):
Critère (ii):
Critère (vi):
Intégrité
Les 62 édifices et sites sont tous compris dans les limites du bien et entourés de vastes zones tampon balisées et soumises à un contrôle de sécurité renforcé. Conformément au principe «protéger en priorité les vestiges culturels et accorder la plus haute importance à leur préservation», chacun des édifices bénéficie d’une attention prioritaire en termes d’entretien et de réparations afin d’assurer l’intégrité du bien.
Authenticité
Outre les travaux nécessaires – nettoyage, renforcement, prévention des termites et installation de paratonnerres – le respect de l’authenticité est un principe respecté de façon rigoureuse lors des travaux d’entretien et de remise en état, et ce afin de conserver l’état d’origine du bien sous tous ses aspects, disposition, caractéristiques, style et matériaux. Les personnes qui habitaient à l’intérieur du site ont été relogées à l’extérieur, ce qui a permis de reconstituer l’environnement d’origine du bien et d’en préserver l’authenticité.
En raison du projet national de diversion des eaux du sud vers le nord, le niveau de l’eau s’élèvera de 15 mètres sur le site. Il sera donc nécessaire de surélever ou de déplacer certains édifices anciens, ce qui peut avoir une incidence sur l’authenticité et l’intégrité du bien.
Eléments requis en matière de protection et de gestion
Le bien est protégé au plus haut niveau par la Loi de la République populaire de Chine relative à la Protection des vestiges culturels. Le Comité de gestion du tourisme et de la zone économique spéciale des montagnes de Wudang où se trouve le bien, est l’autorité en charge de l’aire panoramique des montagnes de Wudang et, à ce titre, la responsabilité exclusive de la protection, de la gestion, du développement, de l’utilisation, de la planification et des constructions. L’Institut pour la conservation du patrimoine culturel, un musée et cinq départements chargés de la gestion du patrimoine culturel sont responsables, sous l’égide du Bureau, de mener à bien les travaux de conservation. Les cinq départements chargés de la gestion du patrimoine culturel ont été mis en place en fonction de la répartition du patrimoine culturel dans les montagnes. Leurs compétences et leur dotation en personnel sont clairement définies. Quant aux 28 biens du patrimoine distants, ce sont des conservateurs bénévoles habitant les villages où se trouvent les sites qui s’en occupent. A l’heure actuelle, 84 conservateurs bénévoles sont ainsi engagés professionnellement dans la conservation du patrimoine culturel.
Pour l’heure, les «quatre conditions préalables» (délimitation, pose d’une plaque officielle indiquant qu’il s’agit d’un site protégé, création d’archives, désignation d’une organisation ou d’une personne chargée de la gestion) et les « cinq élaborations » (du plan de développement socio-économique, du plan de construction urbaine et rurale, du budget, de la réforme du système et du système de responsabilité des dirigeants) en vue de la conservation du patrimoine culturel ont été mises en œuvre, le système de suivi du patrimoine et la base de données ont été établis.
La proposition de Plan directeur relatif à l’aire panoramique des montagnes de Wudang, le Douzième plan quinquennal (2011-2015) de conservation du Complexe de bâtiments anciens des montagnes de Wudang, les Réglementations relatives à l’environnement des montagnes de Wudang et les Réglementations sur les constructions de base dans l’aire délimitée de la Zone spéciale de Wudang ont été élaborés. Le gouvernement de la province a par ailleurs adopté des lois et des réglementations telles que les Réglementations relatives à l’aire panoramique des montagnes de Wudang. Le Plan directeur pour la conservation du patrimoine culturel des montagnes de Wudang est en cours d’élaboration.
La zone de haute protection située à l’intérieur de l’aire panoramique a en outre été agrandie pour qu’elle coïncide avec les limites du bien. Les paysans installés à l’intérieur du bien ont été relogés pour privilégier la protection des sites. Les constructions portant préjudice à l’environnement du bien ont été démolies.
Le bien est correctement géré et conservé grâce à un entretien et à une protection réguliers, rigoureux et bien planifiés.
Description longue
Les palais et les temples qui constituent le noyau de ce complexe de bâtiments séculaires et religieux forment une réalisation architecturale et artistique exemplaire de l'époque des dynasties chinoises des Yuan, des Ming et des Qing. Les flancs des montagnes de Wudang (province du Hubei) et leurs vallées panoramiques abritent ce site qui fut construit en tant qu'ensemble organisé pendant la dynastie des Ming (XIVe
Pour commémorer le succès du gouverneur de la région administrative de Wudang, dont les prières parvinrent à faire tomber la pluie au cours d'une terrible période de sécheresse, l'empereur Taizong, en 627-649, ordonna la construction de la salle des Cinq Dragons, qui fut rapidement suivie par celle des temples Taiyi et Yanchang, puis, en 869, par celle du temple Weiwu Gong. En 1018 l'empereur Song Zhenzong transforma la salle des Cinq Dragons en un temple, et son successeur fit construire la salle des Cieux Pourpres sous le pic du Zhanqi. On construisit ensuite le monastère de Laojun et la terrasse de Xianguan. En 1304, les montagnes reçurent le nom de « Terre Bénie » et l'on construisit le portail de la Terre Bénie. Le palais Tianyi-Zhenqing, le temple de la Falaise de Yuxu, la grotte du Tonnerre du Dieu et le temple troglodyte de Yinxian furent également construits à cette époque. Après son accession au trône, l'empereur Ming Zhu Di entreprit de nouveaux travaux dans les montagnes de Wudang. Il fallut 20 000 hommes, pendant douze années, pour terminer l'ouvrage, qui se compose de 9 palais, de 9 temples, de 36 monastères, de 72 temples troglodytes et de plus de 100 ponts en pierre, divisés en 33 groupes.
Les montagnes de Wudang (Taihe) se trouvent sur le territoire de la ville de Danjiangkou, dans la province du Hubei. Le pic le plus élevé, celui du Pilier Céleste, avec ses 1 612 m d'altitude, est entouré par 72 autres pics et par 24 ravins. Les palais et les temples, ainsi que les structures qui s'y rattachent, ont été construits dans des vallées, ou sur des terrasses, et entourés de monastères et de temples dans les falaises. Disséminés avec régularité dans tout le paysage, ils étaient reliés entre eux par un réseau de voies sacrées.
Du vaste complexe créé pendant la dynastie des Ming, quatre palais taoïstes (et trois en ruine) sont conservés, ainsi que deux temples et de nombreux monastères et temples troglodytes. Le Sanctuaire d'Or, situé au milieu d'une terrasse construite en pierre au sommet du pic du Pilier Céleste, a été édifié en bronze à l'imitation d'une structure en bois. Le sanctuaire, qui reproduit la forme d'un palais, est haut de 5,54 m, et entouré par des colonnes sur lesquelles reposent le toit à cinq arêtes et deux avant-toits (une forme que seuls les édifices impériaux pouvaient adopter) ; toute la structure est richement décorée et peinte. Le Sanctuaire de Bronze Ancien, au sommet du pic de la Fleur de Lotus, a été construit en 1307, sur le même modèle que le Sanctuaire d'Or. Les éléments de métal ouvragé de ce sanctuaire sont les plus anciens de Chine. La Cité interdite, autour du pic du Pilier Céleste, remonte à 1419. Quatre portes en bois représentent les portes du ciel.
Le palais des Cieux Pourpres, construit en 1119-26, reconstruit en 1413, et agrandi en 1803-20, est le plus grand et le mieux conservé des complexes de Wudang. Son axe central est occupé par cinq terrasses ascendantes, chacune dotée de son palais, flanqué par des pavillons et des annexes utilisés comme logements par les moines taoïstes. L'édifice principal est le palais des Cieux Pourpres, formé de piliers et de poutres de bois gigantesques. Son décor est somptueux, notamment celui de son toit, couvert de tuiles bleu queue de paon et d'éléments de faîtage décorés. Le palais Nanyang, construit en 1285-1310, et agrandi en 1312, comporte 21 constructions. Les principales sont le palais de pierre de Tianyi-Zhenqing, le palais de Liangyi, le pavillon de Bagua, le palais du Tigre et du Dragon, le Grand Pavillon et la porte du Ciel au sud.
Le Brûleur d'encens à Tête de Dragon est une structure de pierre qui surplombe une vallée profonde. Son extrémité est sculptée en forme de tête de dragon dans laquelle se trouvait un brûleur d'encens ; il présente, du fait de son dessin et de sa technique de construction, une importance artistique et technologique exceptionnelle. Le temple Fuzhen, sous le pic du Lion, a été construit en 1412, et agrandi en 1683. L'axe principal du complexe est occupé par un mur de division, par un brûleur d'encens, par le palais du Dragon et du Tigre et par le palais du Prince. Le portail de Zhishi-Xuanyue se trouve à l'intersection de l'ancienne Voie sacrée et de la route principale et signale l'accès aux montagnes de Wudang. Construit en pierres imitant le bois, en 1522, il présente un décor de motifs sculptés représentant tortues, dragons, grues, plantes, nuages, vagues et créatures célestes.
Source : UNESCO/CLT/WHC
Description historique
Les premiers travaux de construction dans les montagnes de Wudang, commencés au début de la dynastie Tang, ont été réalisés entre 627 et 649 de notre ère. Pour commémorer le succès de Yiao Jian, gouverneur de la région administrative de Wudang, qui par ses prières était parvenu à provoquer des averses de pluie, l'empereur Taizong ordonna la construction de la salle du Dragon. Puis, peu après, furent édifiés les temples Taiyi et Yanchang et en 869, le temple Weiwu Gong (temple du Puissant Duc). En 1018, l'empereur Song, Zhenzong transforma la salle du Dragon en un temple alors que son successeur Huizong fit construire la salle des Cieux Pourpres sous le pic Zhanqi. Plus tard, il fut procédé à l'édification du monastère Laojun et de la Terrasse Xianguan.
Les empereurs Yuan utilisèrent le taoïsme comme un moyen pour assurer leur position. Ainsi, l'empereur Shizu agrandit le temple des Cinq Dragons et le transforma en palais. L'empereur Renzong dont l'anniversaire était le même que celui du dieu Zhenwu offrit une plaque commémorative au bâtiment destinée à laisser entendre qu'il était lui-même ce dieu déguisé. En 1304, les montagnes devinrent la "Terre Bénie" ce qui donna lieu à la construction de la porte vers la Terre Bénie. Le palais Tianyi-Zhenqing, le temple troglodyte Yuxu, la grotte du Dieu du tonnerre et le temple troglodyte Yinxian datent tous de cette même époque.
Après son arrivée sur le trône, l'empereur Ming Zhu Di déclara qu'il tenait son pouvoir de Dieu et qu'il était sous la protection du dieu taoïste Zhenwu. Pour remercier Dieu de ses bienfaits, il nomma Mu Xin, son gendre, Ministre du travail, Guo Jin, et Jin Chun, le Ministre des rites, à la tête des 400 spécialistes chargés des travaux de construction des montagnes de Wudang. Vingt mille hommes pendant douze ans furent nécessaires pour réaliser ces travaux portant sur neuf palais, neuf temples, trente-six monastères, soixante-douze temples troglodytes, et plus de cent ponts de pierres divisés en trente-trois groupes. En 1416, il envoya trois mille prisonniers dans cette région pour travailler la terre et nourrir les moines taoïstes. Les habitants locaux étaient exemptés de "corvées", des forces militaires étaient stationnées dans les parages et des ouvriers étaient chargés d'entretenir les temples et palais en bon état de propreté. Des taoïstes de renom furent appelés de toutes les régions du pays pour servir de maitres dans les divers temples et palais. Le titre de "Grande Montagne" fut donné à la chaine du Wudang. Tous les empereurs Ming qui se succédèrent alors y envoyèrent leurs eunuques favoris afin qu'il prient et ils consacrèrent des fonds à l'entretien des lieux. En 1552, l'empereur Ming, Shizong, donna à Lu Jie, Ministre du travail, la responsabilité des travaux de réparation qui nécessitèrent une centaine de spécialistes et d'ouvriers venus de plus de soixante comtés et travaillant pendant près de deux ans. La porte Zhishi-Xuanyue fut édifiée pour commémorer ces travaux.
Pendant la dynastie Ming, plus de 4000 hectares appartenaient aux temples, un millier de taoïstes vivaient dans cette région et 369 édits impériaux furent publiés concernant la montagne. La réputation des moines taoïstes tels Zhang Shouqing, Lu Dayou et Wang Zhen se propagea largement dans toute la Chine.
Source : évaluation des Organisations consultatives
- Institut d’Économie industrielle
- Institut d’Économie
- Institut du Développement rural
- Académie du Marxisme
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