Le 24 mai, le premier ministre Li Keqiang a entamé sa visite en Europe dans le cadre de son premier déplacement à l'étranger depuis son entrée en fonction. M. Klaus Schwab, président du Forum économique mondial, considère la visite de Li Keqiang en Europe comme un message positif en temps opportun. Effectivement, nous avons raison d'être persuadés que, dans un contexte de morosité économique en Europe et de baisse consécutive du commerce sino-européen, la visite de Li Keqiang, nouvel homme à la barre du grand bateau de l'économie chinoise, contribuera à insuffler une nouvelle force motrice à l'économie européenne.

L'atonie de l'économie européenne est un fait évident pour tous, avec des indicateurs de développement économique très faibles. Dans la zone euro, le secteur manufacturier s'enlise toujours, et le taux de chômage a bondi à un taux record de 12,1 %. Tout le marché européen semble stagner en accusant un recul.

En contraste avec les indicateurs économiques négatifs de la zone euro, l'économie chinoise continue à progresser. Si l'économie chinoise n'occupait pas autrefois une place assez importante dans l'économie mondiale pour devenir un facteur clé de la reprise économique d'autres pays et régions, son poids accru a complètement changé l'état des choses.

Bien qu'elle ne soit pas membre de l'UE, la Suisse occupe une place particulière en Europe avec une renommée mondiale dans les secteurs pharmaceutique, chimique, de la construction mécanique et de l'horlogerie. Première force motrice de l'économie en UE, l'Allemagne possède de riches expériences dans les domaines de l'urbanisation et des technologies énergétiques. En dépit des progrès considérables que la Chine a obtenus dans son développement économique ces dernières années, la croissance de l'économie chinoise ralentit sous l'effet d'une longue accumulation de problèmes causés par une structure économique inadéquate.

La Chine et les pays européens ont leurs propres exigences réalistes. La Chine et l'Europe ont besoin de renforcer leur confiance mutuelle et de partager les opportunités du développement. Le développement de la Chine constitue une opportunité pour l'Europe, tandis que les expériences et les technologies de l'Europe représentent une richesse pour la Chine. Nous estimons ainsi que la tournée du premier ministre Li Keqiang en Europe permette de donner une impulsion à la reprise de l'économie européenne et au rebondissement du commerce sino-européen, et d'approfondir les relations diplomatiques, économiques et commerciales entre la Chine et l'Europe, ainsi que l'UE.

La visite du premier ministre Li Keqiang en Europe intervient à un moment où les différends commerciaux sino-européens s'intensifient. L'enquête antidumping et anti-subvention lancée par l'UE sur les produits photovoltaïques chinois prend de plus en plus d'ampleur. Une enquête similaire visant les entreprises de télécommunications chinoises est sur le point de s'ouvrir. Les différends commerciaux sino-européens doivent être résolus de toute urgence.

Lorsque l'UE annonce l'ouverture d'une enquête antidumping et anti-subvention visant les produits photovoltaïques chinois, les entreprises chinoises du secteur subissent des pertes dans leurs exportations d'une valeur totale de 20 milliards d'euros, et 400 000 emplois sont menacés en Chine. Les tentatives d'évincement par les États-Unis et l'Europe ne pourront pas éliminer les entreprises photovoltaïques chinoises qui se développent rapidement sur le marché intérieur, mais il est fort probable que des entreprises européennes à rendement faible plongent dans l'abîme.

Les enquêtes planifiées par les régulateurs commerciaux de l'UE visant Huawei et ZTE, quant à elles, menacent énormément l'environnement du marché européen des équipements des télécommunications. Il est naturel que la majorité des entreprises européennes du secteur s'y opposent explicitement.

Un commissaire européen au Commerce a affirmé, dans un document sur le commerce avec la Chine et les politiques de financement, qu'accueillir la croissance chinoise constituait la seule approche durable pour l'Europe et que cette dernière pourrait bénéficier d'échanges ouverts. Une politique industrielle et commerciale raisonnable doit encourager les entreprises à baser leur compétitivité sur l'innovation et le rendement, et non sur les procès.

Nous espérons que la visite du premier ministre Li Keqiang contribuera à apporter une énergie positive aux relations sino-européennes et à ouvrir la voie aux échanges économiques et commerciaux futurs.

Mei Xinyu est chercheur au ministère du Commerce.