Jusqu'où le Japon veut-il entraîner le Vietnam ?
2013-05-28 20:12:00
le Quotidien du Peuple en ligne
Ren Yaqiu

Récemment, un responsable du ministère japonais des affaires étrangères a déclaré aux médias que, au sujet des différends maritimes avec la Chine, le Vietnam se positionnait comme un « partenaire stratégique avec des intérêt communs ». Quand on sait aussi qu'auront lieu en mai au Vietnam des discussions entre les deux pays au sujet de la sécurité maritime afin de contrer la Chine, cette démarche du Japon ne peut que susciter la vigilance de chacun d'entre nous. 

Depuis quelque temps, le Japon ne cesse d'avancer ses pions au Vietnam. Tout d'abord, le Premier ministre japonais Shinzo Abe, lors de sa visite au Vietnam en janvier, a appelé le Vietnam et le Japon à se donner la main pour faire face à la présence chaque jour plus active de la Chine dans la région asiatique. Par la suite, des sources gouvernementales japonaises ont annoncé en mai que la sécurité maritime serait un des principaux sujets des consultations bilatérales qui seront tenues avec le Vietnam, afin que les deux pays se donnent la main pour contrer la Chine. Afin de faire les yeux doux au Vietnam, le Japon lui a également fait un « superbe cadeau ». Lors de sa visite au Vietnam, M. Abe a accepté de fournir un prêt d'environ 500 millions de dollars au Vietnam, et de l'aider à construire des centrales nucléaires et à développer les terres rares. Mais en plus du Vietnam, le Japon espère également convaincre d'autres pays de l'Asie du Sud-Est. Pour le seul mois de janvier, le premier ministre japonais et son ministre des Affaires étrangères se sont ainsi rendus dans pas moins de sept pays d'Asie du Sud-Est.

Les représentants du Gouvernement japonais qualifient leurs multiples déplacements et manœuvres en Asie du Sud-Est de « diplomatie stratégique », mais les médias japonais n'hésitent pas, eux, à qualifier ces actions d'actes « d'encerclement de la Chine », et de considérer la cour faite au Vietnam comme des plus importantes dans la « stratégie d'encerclement » élaborée par le Japon. Ce qui fait qu'il serait peut-être plus exact de qualifier la soi-disant « diplomatie stratégique » du Japon de « diplomatie de l'encerclement » ou de « diplomatie de la mise à contribution ».

Pourquoi le gouvernement japonais agit-il ainsi d'une manière aussi éhontée ? En plus de convoiter la place de leader en Asie, ses espoirs fondamentaux sont sans doute d'arracher définitivement à la Chine la souveraineté sur les îles Diaoyu, qui lui appartient pourtant. Shinzo Abe clame partout haut et fort que les îles Diaoyu sont un territoire japonais, mais on sent bien que son cœur manque de force, et que le courage lui fait défaut. Parce que les îles Diaoyu appartiennent à la Chine depuis les temps les plus anciens, la prise de contrôle de ce territoire par les Japonais serait impopulaire. Comment le Japon peut-il se sortir de ce dilemme ou il est isolé ? Eh bien tout simplement en cherchant de l'aide dans la communauté internationale, afin de trouver des gens qui pourront parler pour lui, notamment le Vietnam. Shinzo Abe veut semer la discorde dans les relations sino-vietnamiennes en encourageant le Vietnam à disputer de façon déraisonnable à la Chine sa souveraineté en Mer de Chine Méridionale. Car si le Japon parvient à semer le trouble en Mer de Chine Méridionale, cela lui permettra de réduire fortement la pression au sujet des îles Diaoyu.

Cependant, il n'est pas du tout certain que le Gouvernement vietnamien va se laisser séduire sans rien dire par les manœuvres du Japon. Lors de la visite de M. Abe au Vietnam en janvier dernier, les médias vietnamiens n'ont pas dit un mot de la stratégie d'encerclement de la Chine évoquée par les médias japonais. Lorsqu'ils traitent avec des hauts responsables japonais, les responsables vietnamiens sont plus préoccupés par des questions d'aide économique. Sur ce point, le Japon n'est pas particulièrement enthousiaste. D'où cette volonté du Japon de « surestimer » artificiellement ses relations avec le Vietnam. Dans cette vision idéale des relations Japon-Vietnam, celles-ci sont vues comme un « partenariat stratégique avec des intérêts communs » dans lequel le Vietnam s'appuierait sur le Japon pour arracher d'une manière ou d'une autre un morceau du territoire d'un autre pays, et où on verrait le Vietnam se mettre au service des « intérêts nationaux du Japon ». 

Mais le Vietnam va-t-il vraiment se comporter comme un « partenaire stratégique avec des intérêts communs » pour le Japon? Sur ce point, il est permis de douter. Car premièrement, la Chine est un voisin et un ami du Vietnam depuis longtemps. La lutte contre le colonialisme et l'impérialisme a forgé une amitié profonde entre les deux pays et les deux partis au cours du siècle dernier. Les échanges de haut niveau et les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays sont très nombreux. Les faits ont prouvé que la Chine est, pour le Vietnam, à la fois un bon partenaire et un bon frère. Bien que le Gouvernement japonais fasse tous ses efforts pour creuser un fossé entre les deux pays, il aura les plus grandes difficultés à y parvenir. Bien qu'il existe un différend maritime entre le Vietnam et la Chine, les deux parties, conformément à l'esprit de la « Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine du Sud », ont toujours recouru aux négociations et aux consultations amicales pour trouver une solution au problème.

En cherchant à constituer un « partenariat stratégique avec des intérêts communs » avec le Vietnam, le Japon tente en fait d'entraîner le Vietnam dans un bourbier anti-Chinois, pour le mettre à son service dans la mise en œuvre de ses objectifs stratégiques de domination sur l'Asie. Il suffira au Vietnam de voir où est son véritable adversaire et de ne pas se mettre à la remorque du Japon, pour qu'il puisse maintenir l'amitié de bon voisinage avec la Chine afin de parvenir à son propre développement et de continuer ses progrès. Les Vietnamiens doivent garder à l'esprit l'invasion japonaise de la Seconde Guerre mondiale et l'histoire cruelle qui fut la leur, et de toujours s'efforcer de maintenir un haut degré de vigilance face aux tentatives de la droite japonaise, de nouveau prêtes à semer le trouble en Asie.

 

 

 

 

 

 

 

 

Edité par  Yao Xiaodan
Selon moi, il s’agit du concept de « réforme dans la stabilité ». À travers le processus historique de réforme...【PLUS】