La Chine accorde une grande importance aux relations sino-africaines
2013-04-03 14:19:11
china.org.cn

Le 17 février 2013, Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC, a rencontré au Grand Palais du Peuple à Beijing, Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine. Selon Xi Jinping, la Chine soutient le développement autonome et l'union des pays africains, ainsi que leur recherche d'une voie adaptée à la situation africaine. Le développement africain représente une opportunité pour la Chine, et celui de la Chine est aussi une chance pour l'Afrique. Le développement commun des deux parties revêt une grande importance pour renforcer la puissance globale des pays en développement et promouvoir la démocratisation des relations internationales. Mme Zuma a souligné que la Chine est un important partenaire stratégique dans la modernisation et le développement durable de l'Afrique, et que les pays africains souhaitent s'inspirer des expériences réussies du développement chinois et renforcer les échanges et la coopération dans des domaines tels que la planification du développement, l'agriculture, l'industrie manufacturière, les sciences et techniques, les infrastructures ainsi que la formation des ressources humaines, en maintenant une communication et une coordination étroites sur les questions régionales et internationales de premier plan.

He Wenping, directrice du Bureau de l'Afrique à l'Institut de l'Asie de l'Ouest et de l'Afrique relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine, pense que cette entrevue a transmis un message clair et explicite : « La Chine accorde, comme d'habitude, de l'importance au maintien de ses relations avec l'Afrique. Apprécier le développement des relations sino-africaines a toujours été un aspect important de la politique diplomatique chinoise. »

Xi Jinping, à titre de président chinois, a participé, à la fin du mois de mars, au 5e sommet des BRICS. Cela montre que la Chine continue à attacher de l'importance à l'Afrique, au développement des relations sino-africaines et au renforcement des relations avec les pays en développement.

Le Forum sur la coopération sino-africaine : un mécanisme efficace

Selon He Wenping, dans cette nouvelle ère, le développement des relations sino-africaines s'est étendu à de nouveaux secteurs. Dans les années 1960 et 1970, les relations amicales sino-africaines se sont traduites dans le domaine politique, alors que dans les années 1980, elles se sont concrétisées par des coopérations dans le domaine économique. Depuis l'établissement du mécanisme du Forum sur la coopération sino-africaine en 2000, en plus des domaines traditionnels tels que la politique et l'économie, la collaboration et les échanges entre la Chine et l'Afrique ont été renforcés en matière de sécurité nationale, de culture, d'éducation, de formation des ressources humaines, de syndicats, et de politiques bénéficiant aux jeunes et aux femmes. « En tant que mécanisme de coopération, le Forum sur la coopération sino-africaine lance tous les trois ans un projet de coopération, pour lequel les Etats jouent le rôle principal. Cette action a donné une impulsion vigoureuse au développement des relations sino-africaines », observe Mme He.

Selon elle, depuis la mise en œuvre du Forum, la Chine et l'Afrique ont réalisé de grands progrès dans l'établissement et le développement d'un nouveau partenariat stratégique, caractérisé par l'égalité et la confiance politique, la coopération économique mutuellement bénéfique, les échanges culturels dont les deux parties peuvent tirer profit réciproquement, le renforcement des échanges et des consultations sur la sécurité, ainsi que la coopération étroite sur les affaires internationales. Le Forum sur la coopération sino-africaine prouve, à travers sa pratique et ses actions durant une décennie, qu'il n'est pas un club de paroles creuses, mais une plate-forme efficace qui permet à la Chine et aux pays africains de mener un dialogue collectif, d'échanger des expériences, de renforcer leur confiance mutuelle et d'entreprendre une coopération pratique. Le Forum est déjà devenu un symbole important dans les relations sino-africaines et dans la diplomatie chinoise multilatérale. Sur le plan économique, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique, qui était de 10 milliards de dollars en 2000, a dépassé les 200 milliards en 2012. Les investissements chinois en Afrique ont atteint 14,74 milliards de dollars, soit vingt fois plus qu'en 2003. Si l'on y ajoute ceux qui arrivent via des pays tiers, les investissements chinois totalisent plus de 40 milliards de dollars. L'Afrique est, en outre, le deuxième marché de travaux contractés par la Chine. Le nombre d'expatriés chinois atteint près d'un million de personnes en Afrique. Plus de 2 000 entreprises chinoises se sont implantées sur le continent.

D'après He Wenping, les mesures décidées à chaque édition de ce Forum en faveur du développement des relations sino-africaines montrent bien la continuité et la créativité de la politique chinoise envers l'Afrique. Par exemple, le 1er Forum a accordé la priorité à l'exemption et la réduction du remboursement des dettes africaines. En 2006, le Sommet de Beijing a avancé huit mesures de coopération visant la réduction des dettes africaines, la promotion des investissements et une aide à la population, portant ainsi les relations bilatérales vers un nouveau palier. En 2009, le 4e Forum a lancé à son tour huit nouvelles mesures pour répondre aux attentes de la communauté internationale et des pays africains en matière de protection de l'environnement, d'énergies propres, de coopération scientifique et technique et de financement des petites et moyennes entreprises, tout en continuant à accorder et renforcer des mesures de soutien dans les domaines traditionnels.

Ces mesures ont été saluées par les pays africains. Selon Mme He, les initiatives lancées en 2006 visaient à créer des zones de coopération économique et commerciale en Afrique. L'objectif était d'établir cinq zones. Aujourd'hui, on en compte déjà sept. D'autres pays africains ont présenté à la Chine une demande d'ouverture de nouvelles zones. Par ailleurs, certaines dispositions, telles que l'octroi de prêts aux petites et moyennes entreprises et l'ouverture du marché chinois aux produits africains, ont été accueillies chaleureusement par les pays africains.

Les pays africains s'avèrent plus pragmatiques

Les relations amicales sino-africaines sont passées de la simple aide, accordée par la Chine aux pays africains, à un mode de coopération mutuellement bénéfique. Selon He Wenping, cette transformation correspond au développement de la situation mondiale. « Lorsque la Chine accordait son soutien aux pays africains, ceux-ci venaient de proclamer leur indépendance et manquaient de toutes sortes de ressources pour développer leur économie. C'est ainsi que l'aide chinoise fut considérée comme nécessaire, que ce soit au niveau politique ou économique, pour consolider l'indépendance politique des pays africains qui leur coûtait très cher », explique-t-elle. Pourtant, avec le développement africain, ce mode de dépendance envers l'assistance chinoise ne pouvait pas durer. L'Afrique a lancé un appel, résumé par le slogan : « Commerce et investissement, oui ! Charité, non ! »

Mme He pense que la transformation du mode de coopération sino-africaine s'adapte aux besoins et à la voie du développement africain. « Le commerce et les investissements permettent la formation de professionnels de gestion et de techniciens locaux, stimulent et encouragent les éléments internes du développement économique africain », observe Mme He.

A présent, les dirigeants des pays africains qui avaient connu le mouvement de l'indépendance et renoué de bonnes relations avec la Chine se sont retirés de la scène historique. Parmi les nouveaux dirigeants africains, beaucoup partagent la même vision de la démocratie, de la liberté et des droits de l'homme que les Occidentaux. Certains ont même été éduqués en Occident. Cela n'a pas constitué un obstacle insurmontable. « Les faits prouvent que la Chine peut maintenir de bonnes relations avec les nouveaux dirigeants africains, constate He Wenping. En dépit de la différence de leurs expériences et de leur éducation, ces leaders ont la même vocation de faire progresser le développement de leur pays. à ce sujet, la Chine possède beaucoup d'expériences dont ils peuvent tirer profit, et applique de nombreux programmes d'aide aux pays africains. Les pays occidentaux sont incapables de faire la même chose. » De retour chez eux, certains dirigeants africains, qui ont étudié ou travaillé en Occident, découvrent qu'ils rencontrent bien des difficultés dans la pratique après avoir adopté à la lettre le modèle de la démocratie occidentale. Le développement africain se trouvant dans un état moins avancé et les conditions y étant insuffisantes pour pratiquer la démocratie, ces dirigeants commencent à chercher un modèle approprié à l'essor de leur pays. Cette recherche a abouti à une vague d'« alignement sur l'Orient » pour tirer la leçon des expériences chinoises. Cette tendance peut constituer une nouvelle opportunité de développement pour les relations sino-africaines.

L'Afrique est intégrée dans le système du groupe BRICS

Mme He rappelle que 2013 est l'année de lancement du nouveau projet sur trois ans décidé lors de la 5e Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine. La Chine a connu une transition de pouvoir. Le premier voyage officiel à l'étranger qu'a effectué le président Xi Jinping était pour participer au sommet des BRICS organisé en Afrique du Sud. Cette visite a attiré l'attention du monde entier. « Le groupe BRICS, que l'Afrique du Sud vient de rejoindre, est une plate-forme pour les pays émergents. Grâce à l'adhésion de ce pays, le groupe s'étend sur cinq continents et l'Afrique entière se retrouve intégrée dans ce système. Ce déplacement revêtait ainsi une importance particulière », résume Mme He.

Il faut indiquer néanmoins qu'il existe des problèmes dans le développement des relations sino-africaines, tels que des différends commerciaux et des litiges entre les entreprises chinoises et les habitants locaux. « Ces frictions commerciales se sont produites uniquement entre la Chine et les pays africains exportant les mêmes produits que la Chine. Par exemple, la question des produits textiles avait fait grand bruit il y a quelques années », observe Mme He. La Chine est un gros producteur de textile. Certains pays africains, tels que le Lesotho, le Malawi, et même l'Afrique du Sud, comptent eux aussi un grand nombre d'entreprises textiles. Par rapport aux produits chinois, leur compétitivité est faible. Selon Mme He, la Chine est déjà consciente de ces litiges commerciaux et a pris certaines mesures. Par exemple, il y a six ou sept ans, la Chine a imposé des limites à son industrie textile pour réduire les exportations vers des pays africains comme l'Afrique du Sud, bien que ces exportations n'aient enfreint aucun règlement international. « Certains chercheurs sud-africains m'ont pourtant appris que l'industrie textile de ces pays n'avait pas tiré profit de la réduction des textiles chinois. Au contraire, les produits venant du Vietnam et de la Malaisie avaient comblé le vide laissé par les produits chinois », ajoute Mme He. « L'Afrique a plutôt besoin de réajuster son économie et d'élever sa compétitivité. »

Parallèlement, les relations étroites entre la Chine et l'Afrique ont suscité un malentendu et des critiques de la part de l'Occident. « Les pays occidentaux pensent que l'influence chinoise croissante nuit à leurs intérêts, explique Mme He. Ils pensent toujours que l'Afrique est leur fief. » Selon elle, la Chine souligne toujours que les relations sino-africaines ne sont pas exclusives. La Chine souhaite que l'Afrique se développe, car cette situation profitera non seulement à la Chine, mais aussi à d'autres pays présents sur le continent. Malheureusement, les médias occidentaux préfèrent exagérer les malentendus entre la Chine et l'Afrique, laissant de côté les éléments positifs et diffusant l'assertion de la menace chinoise, afin de semer la discorde.

Mme He indique qu'il faut prêter attention à diverses questions pour promouvoir les relations entre la Chine et l'Afrique. Bien que les dirigeants de haut rang souhaitent des liens sino-africains amicaux et que le Forum soit un mécanisme de garantie, les entreprises chinoises sont les acteurs principaux qui se chargent d'appliquer les mesures adoptées. Dans leurs activités, elles doivent respecter les lois locales et remplir leurs obligations sociales pour faire progresser le développement sain et stable des relations sino-africaines.

 

 







Rédigé par Lu Rucai
Edité par Yao Xiaodan
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