Allemagne : la bataille électorale de 2013
2013-04-26 17:18:13
Beijing Information
Yang Chengxu (chercheur à l'Institut chinois d'études internationales)

De considérables changements se sont produits ces dernières années dans l'architecture politique allemande. Le principal parti, la CDU/CSU formée par le rapprochement de l'Union chrétienne-démocrate et de l'Union chrétienne-sociale, conserve une large influence, avec une cote de popularité dépassant les 40 %. De son côté, la chancelière, Angela Merkel, reste soutenue par 50% des Allemands, un taux bien supérieur aux autres chefs de Parti.

Alors que les Etats-Unis se débattent avec la crise financière et que de nombreux pays européens sont pris dans le marasme de la crise des dettes souveraines, l'Allemagne maintient son cap économique. Le pays considère que le développement sain de la zone Euro constitue la solution à la crise de la dette. Il offre son soutien aux pays les plus touchés, à condition qu'ils adoptent des politiques fiscales plus austères. L'Allemagne devient peu à peu le fer de lance de l'Europe, aussi bien au sein de l'Union qu'à l'international.

En janvier, les socio-démocrates du SPD se sont alliés aux Verts pour battre la CDU en Basse-Saxe, législatives qu'ils n'ont remportées qu'avec un petit siège d'avance. Le Parti de Gauche, Die Linke, et le Parti Pirate n'ont pas recueilli les 5% des voix nécessaires à leur entrée au parlement local. Cette élection augure d'une lutte furieuse que se livreront la CDU/CSU et le SPD lors de l'élection fédérale de septembre prochain.

Quelques prédictions électorales

Le 13 février dernier, les journaux allemands publiaient plusieurs enquêtes d'opinion, aux résultats contrastés. Le sondage publié dans l'hebdomadaire Die Zeit et réalisé par l'Institut Forsa indiquait que la CDU s'était déjà remise de son échec en Basse-Saxe, et que la cote de popularité de l'alliance CDU/CSU atteignait les 43%, un record depuis 7 ans. Celle du FDP (Parti libéral démocrate) était sous la barre des 5 %, celle du SPD à 25 %, les Verts à 14, et la Gauche à 7 %. L'Institut Forsa estimait donc que la CDU/CSU se trouvait en bonne position. Le même jour, la chaîne publique Das Erste annonçait des chiffres bien différents : CDU/CSU à 40%, SPD à 27, FDP à 4, la Gauche à 7, 16 % pour les Verts et 3 % pour le parti Pirate.

Alors, quels pourront être les résultats de l'élection de septembre ? Tout d'abord, la CDU/CSU s'allierait avec le FDP, et le SPD avec les Verts. Ensuite, si ces combinaisons entre grands et petits partis ne permettent pas d'atteindre la barre des 50 %, il y a fort à parier que les deux grands partis organiseront un gouvernement de coalition, ce qui s'est déjà produit par le passé. Mais, vues les divergences existantes entre CDU et SPD, ce gouvernement ferait probablement long feu.

Par ailleurs, les sondages donnent moins de 5 % au FDP, ce qui l'empêcherait d'entrer au Parlement. Et dans ce cas, il serait impensable pour la CDU de s'allier avec ce parti. Du côté du SPD, s'il obtient moins de 30 % des voix, il lui sera difficile de l'emporter, même allié aux Verts. Mais une coalition entre un grand et deux petits partis est possible. Les Verts ont une mince chance d'entrer au gouvernement, mais une belle opportunité pour influencer les négociations liées à la formation du gouvernement. Enfin, pour le moment, difficile de dire si le Parti Pirate obtiendra les 5 % requis pour entrer au Parlement.

Ne restent plus que quatre mois avant le scrutin. Quatre longs mois durant lesquels la situation en Allemagne comme à l'étranger pourrait considérablement évoluer, et ainsi faire pencher la balance vers l'une ou l'autre de mes prédictions.








Edité par Yao Xiaodan

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