Les dirigeants du monde entier se sont réunis ce mois-ci au cours de réunions virtuelles afin de répondre aux défis les plus urgents auxquels l'humanité fait face.

De la lutte contre la pandémie de COVID-19 à la relance de l'économie mondiale, en passant par la construction d'un environnement commercial libre et ouvert malgré la montée de l'unilatéralisme et du protectionnisme, la Chine a exprimé son ferme soutien aux efforts internationaux coordonnés afin de contrer les menaces actuelles et promouvoir le développement commun.

"A mon avis, le principe dit d'amples consultations, contribution conjointe et bénéfices partagés devrait guider notre direction future", a déclaré samedi le président chinois Xi Jinping lors du Sommet des dirigeants du G20, qui s'est tenu par visioconférence. "Nous devons promouvoir le multilatéralisme, l'ouverture, l'inclusion et la coopération mutuellement bénéfique et nous mettre toujours en phase avec le temps."

ETRE SOLIDAIRES

La pandémie de COVID-19 a accéléré les changements du paysage international, a souligné M. Xi lors de la 20e réunion du Conseil des chefs d'Etat de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) au début du mois.

Plus de 58 millions de personnes ont contracté le virus, qui a fait plus de 1,3 million de morts. En raison de la baisse du commerce et des investissements ainsi que de la circulation perturbée des biens et des personnes, l'économie mondiale connaît sa pire récession depuis la Grande Dépression des années 1930. L'unilatéralisme, le protectionnisme et les actes d'intimidation reviennent sur le devant de la scène.

"Nous devons faire appel à la solidarité et à la coopération, qui sont les armes les plus puissantes", a affirmé M. Xi en mettant l'accent sur la nécessité de bâtir une communauté de santé, de sécurité, de développement et d'échanges culturels pour tous.

Depuis le début de la pandémie, la Chine se tient aux côtés de tous les pays du monde dans la bataille contre le nouveau coronavirus.

Que ce soit par l'envoi d'équipes d'experts, le don de fournitures médicales essentielles, la construction conjointe de laboratoires de test ou le partage d'expériences de lutte contre le virus, la Chine n'a jamais hésité à tendre la main à ceux qui étaient dans le besoin.

Beijing a aussi aidé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à faciliter la coopération internationale contre le COVID-19. Début octobre, la Chine a officiellement rejoint COVAX, une initiative internationale visant à assurer l'accès mondial équitable à un vaccin contre le COVID-19, pour tenir sa promesse de faire des vaccins chinois un bien public mondial.

"Tous ces mois de lutte prouvent que c'est par des efforts solidaires et des approches scientifiques que nous pourrons endiguer la propagation du virus et surmonter les impacts de l'épidémie", a indiqué M. Xi lors du 12e sommet des BRICS qui réunissait également les dirigeants de Russie, d'Inde, d'Afrique du Sud et du Brésil.

Ali el-Hefny, ancien ambassadeur d'Egypte en Chine et ancien vice-ministre des Affaires étrangères, a assuré que la Chine avait montré l'exemple et illustré la véritable signification de la solidarité internationale.

Alexeï Maslov, directeur par intérim de l'Institut d'études extrême-orientales de Russie, a fait remarquer que le président chinois avait souligné un point très important : les efforts conjoints servent à combattre le nouveau coronavirus mais aussi divers défis auxquels fait face non seulement la Chine, mais l'humanité toute entière.

Aux yeux de M. Maslov, le discours de M. Xi, porteur d'une vision globale, évoque la manière dont "nous pouvons coopérer à l'avenir".

COOPERATION MULTILATERALE

Alors que le monde s'efforce de sortir de la récession induite par la pandémie, une résurgence du COVID-19 au niveau international menace d'inverser les rebonds économiques mondiaux.

Le Fonds monétaire international (FMI) a prédit que l'économie mondiale reculerait de 4,4% cette année et que les marchés émergents et les pays en développement connaîtraient une croissance négative pour la première fois en 60 ans.

"Alors que l'activité économique mondiale a repris depuis juin, il y a des signes que la reprise pourrait perdre de son élan et la crise est susceptible de laisser des cicatrices profondes et inégales", a déclaré le FMI dans un rapport.

S'exprimant lors du sommet des BRICS, M. Xi a expliqué que "l'histoire nous enseigne que la poursuite du multilatéralisme, de l'équité et de la justice permet d'éviter les conflits, tandis que la pratique de l'unilatéralisme et de la politique du plus fort accentue les confrontations".

Saluant l'appel de M. Xi à la sauvegarde du multilatéralisme, Jim O'Neill, président du groupe de réflexion Chatham House basé à Londres, a souligné que la protection du multilatéralisme pendant la pandémie de COVID-19 est "particulièrement importante".

Le nouveau paradigme de développement ne signifie pas "une boucle de développement à huis clos", mais "permettra à la Chine de s'ouvrir plus largement et de partager plus d'opportunités de développement commun avec d'autres pays", a assuré M. Xi lors des dialogues des PDG de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC).

Lors de la 27e réunion des dirigeants économiques de l'APEC, M. Xi a déclaré que la Chine se félicitait de la signature de l'accord commercial du Partenariat régional économique global (RCEP) et envisageait favorablement de rejoindre l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), démontrant la détermination de la Chine à poursuivre l'intégration économique.

Malgré la montée de l'unilatéralisme et du protectionnisme dans certains pays, "la Chine a montré son engagement en faveur de la coopération internationale, de l'ouverture, du libre-échange fondé sur des règles et du multilatéralisme, qui sont importants pour la reprise économique mondiale", a indiqué Wilson Lee Flores, chroniqueur au quotidien philippin de langue anglaise The Philippine Star.

ŒUVRER POUR UN AVENIR COMMUN

Grâce aux résultats positifs des essais cliniques de plusieurs vaccins, le monde entrevoit une lueur d'espoir pour la fin de la pandémie. Cependant, cela pourra difficilement être la dernière pandémie ou la dernière urgence sanitaire mondiale. Il n'existe pas non plus de solution facile aux autres défis auxquels l'humanité est confrontée, tels que la pauvreté et le changement climatique.

"Que se passe-t-il dans le monde ?" "Que devons-nous faire?" - Telles sont les questions auxquelles nos contemporains attendent des réponses.

Elaborant ses réponses à ces questions, M. Xi a martelé lors du troisième Forum de Paris sur la paix que "les menaces et les défis mondiaux appellent une réponse mondiale".

"Cette pandémie montre une fois de plus que les intérêts de tous les pays sont étroitement liés et que l'humanité partage un enjeu commun. En effet, notre monde est une communauté indivisible avec un avenir commun", a poursuivi M. Xi.

Il estime que le vaste attrait de la construction d'une communauté de destin pour l'humanité est la bonne façon pour l'humanité de surmonter les défis communs et de bâtir un monde meilleur et plus prospère.

Depuis que ce concept a été présenté pour la première fois à la communauté internationale en 2013, la Chine s'est engagée dans un cheminement complexe pour transformer cette vision en réalité.

En déployant des plates-formes telles que l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) et l'Exposition internationale d'importation de la Chine (CIIE), en honorant son engagement à lutter contre le changement climatique et en mettant pleinement en œuvre l'Initiative de suspension du service de la dette, la Chine a clairement démontré son attachement à cette vision.

"La Chine est devenue le porte-flambeau de la défense et de la survie du multilatéralisme", assure Aslam Khan, chroniqueur au journal pakistanais en langue ourdoue Nawa-i-Waqt.

L'appel de la Chine "à établir et à développer une communauté de destin pour l'humanité est tout à fait crucial pour la réduction de la pauvreté dans le monde, le partage du développement et la gestion de problèmes mondiaux dévastateurs tels que le COVID-19", ajoute-t-il.