"La Chine a une tradition de sagesse et de planification, c'est-à-dire une vision à long terme. La contribution du président Xi Jinping au G20 s'inscrit dans cette vision à long terme d'un ordre mondial plus juste, plus solidaire,plus efficace et plus soutenable", a déclaré le professeur Pierre Defraigne, directeur exécutif du Centre Madariaga - Collège d'Europe, dans une interview accordée à Xinhua.
Au moment où se tient le 15ème sommet des dirigeants du G20 à Ryad en Arabie saoudite en vidéoconférence, les 21 et 22 novembre, le monde continue de subir une crise sanitaire sans précédent due au COVID-19. D'où l'appel lancé par le président chinois à "intensifier la coopération pour lutter contre la pandémie".
"Nous devons aller plus vite et soutenir l'effort de l'OMS dans la coordination et la mobilisation des ressources en vue d'une distribution équitable et efficace des vaccins. La Chine soutient activement la coopération internationale sur les vaccins et y prend une part active. Elle a rejoint la Facilité COVAX et entend renforcer la coopération avec les autres pays dans la R&D, la production et la distribution de vaccins", a déclaré le président Xi, lors du sommet du G20.
Le terrain essentiel de cette coopération, souligne M. Defraigne, c'est ce qu'a dit le président chinois lui-même: rendre le vaccin contre le COVID-19 accessible à tous à des prix raisonnables.
"Je crois que le discours du président Xi s'inscrit dans un choix responsable d'une grande nation, qui a montré beaucoup de crédit dans l'action dans le monde", a réagi M. Defraigne.
La Chine a une capacité de production qui est très précieuse dans la lutte contre le coronavirus, rappelle M. Defraigne. Elle l'a montré dans la phase de tests et les masques et donc, elle doit être présente également au niveau des vaccins, a fait savoir M. Defraigne
"Nous devons arrêter de faire des questions politiques, un obstacle à une coopération internationale qui est maintenant une question de vie ou de mort pour l'humanité avec le COVID-19, pour la planète avec le climat", a martelé M. Defraigne.
La Chine et l'Europe ont un intérêt évident à travailler à ce que la distribution des vaccins se fasse au plutôt dans des conditions égales pour tous les continents de la planète, à commencer je dirai par l'Afrique", a poursuivi M. Defraigne, ancien directeur général adjoint à la direction générale du Commerce de la Commission européenne.
Cette situation de crise sanitaire interroge aussi sur l'efficacité du multilatéralisme et le rôle que peuvent jouer certaines grandes puissances.
"Aujourd'hui, le système multilatéral est en mauvais état, suite au retour à l'unilatéralisme des Etats-Unis, qui s'est traduit par son refus de nommer des juges à l'instance d'appel de l'OMC, son retrait de l'OMS et de l'accord de Paris", a expliqué M. Defraigne,
Le professeur Defraigne appelle à mettre en oeuvre des réformes du système multilatéral, car le besoin est urgent.
"Il faut donner une capacité à l'OMC d'agir dans le domaine de la concurrence, parce que la concurrence est l'essence d'un système loyal et efficace. Et je crois que là, il y a une convergence entre l'Europe et la Chine qui mérite d'être discutée", a ajouté M. Defraigne.
Renforcer une coopération mutuellement bénéfique entre Etats permettra de renforcer le système multilatéral, cela passe par un meilleur dialogue et une meilleure coopération, a conclu M. Defraigne.
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