Alors que des villes telles que Rome, Milan et Venise profitent de la vigueur et de la vitalité de l'économie chinoise en accueillant des centaines de milliers de touristes chaque année, Trieste, le port le plus au nord-est de l'Italie, cherche à profiter de la croissance du commerce entre les deux pays grâce à une meilleure connectivité.
Cette petite ville de près de 200.000 habitants, dans la région du Frioul-Vénétie julienne, qui était centre commercial dans l'histoire italienne, se prépare pour devenir une porte d'entrée pour le commerce en Europe.
Les chefs d'entreprises voient une opportunité dans l'expansion de la connectivité promue par l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR), une initiative de développement proposée par le président chinois Xi Jinping en 2013 pour promouvoir la croissance en améliorant la connectivité à travers l'Asie, l'Europe, l'Afrique et au-delà.
"Nous menons un projet évoqué au cours des 25 dernières années, à savoir faire de l'Italie une plate-forme logistique pour la Méditerrannée", a déclaré Zeno D'Agostino, président de l'Association italienne des ports et vice-président de l'Organisation européenne des ports maritimes dans une récente interview.
DES PORTS FLEURISSANTS
La coopération s'est rapidement étendue entre ces deux pays qui partagent des histoires de voyage, d'exploration et de connectivité depuis l'époque de Marco Polo. Les ports italiens situés le long des côtes tyrrhéniennes et adriatiques reçoivent de plus en plus de cargaisons chinoises, alors que de plus en plus de produits italiens sont proposés aux consommateurs chinois.
La Chine est aujourd'hui le plus grand partenaire commercial de l'Italie en Asie, avec un commerce bilatéral atteignant 42 milliards d'euros en 2017, selon les statistiques du ministère chinois des Affaires étrangères.
L'Italie, de son côté, est un partenaire commercial et économique clé de Chine. Tout aussi important, voire plus, l'Italie sert également de pont pour la coopération entre la Chine et l'Europe. La Fondation Italie-Chine a déclaré dans une réunion à Trieste en février que l'Italie était la troisième destination des investissements chinois en Europe, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne.
Les visites de haut niveau entre l'Italie et la Chine ont été fréquentes. L'actuel gouvernement italien, depuis son entrée en fonctions en juin 2018, a envoyé son ministre des Finances Giovanni Tria, son sous-secrétaire d'Etat au Développement économique Michele Geraci et son vice-Premier ministre Luigi Di Maio en visite en Chine.
La visite de M. Di Maio a été "très bien perçue", a déclaré l'ambassadeur de Chine en Italie, Li Ruiyu.
GROUPE DE TRAVAIL SUR LA CHINE
En octobre dernier, un groupe de travail sur la Chine a été mis en place au ministère italien de l'Economie et des Finances.
Manlio Di Stefano, sous-secrétaire d'Etat italien aux Affaires étrangères et à la Coopération internationale, a déclaré que les objectifs de ce groupe de travail comprenaient "un plus grand accès au marché chinois, des produits de meilleure qualité et davantage d'investissements".
"Nous voulons mettre en place une approche systématique", a déclaré M. Geraci, ajoutant que le groupe de travail sur la Chine serait subdivisé en quatre domaines principaux couvrant la coopération avec la Chine dans les pays tiers, la macroéconomie et les politiques de la Chine, la haute technologie et les produits chimiques, ainsi que la culture et l'éducation.
"Cela peut être un moyen de construire une confiance mutuelle et d'accéder au marché chinois", a déclaré M. Geraci.
Les produits italiens sont populaires en Chine, alors que les habitants de ce pays asiatique bénéficient de revenus croissants et de meilleures conditions de vie.
"Nous espérons que le groupe de travail contribuera à renforcer la coopération entre les deux pays dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) et à resserrer les liens entre l'UE et la Chine", a déclaré l'ambassadeur Li.
L'ITALIE DANS LA COOPERATION CHINE-EUROPE
En septembre dernier, la Chine et l'Italie ont signé un protocole d'accord sur la coopération avec des pays tiers, une initiative soutenue par les milieux des affaires des deux pays.
Le 8 mars, le Premier ministre Giuseppe Conte a déclaré lors d'un événement à Gênes qu'il considérait l'ICR comme "une opportunité pour l'Italie et pour l'Europe".
M. D'Agostino, dirigeant de l'association des ports, a prévu que le port de Trieste profiterait de la croissance du commerce, car il devrait disposer d'un grand quai, d'un terminal ferroviaire, de zones de dépôt de conteneurs, de bureaux, de parkings et d'une zone franche pouvant être utilisée non seulement pour l'entreposage mais aussi pour l'assemblage des marchandises.
La clé de la réussite du port, a-t-il souligné, réside dans la création de valeur ajoutée pour les conteneurs.
Le nombre total de conteneurs dans le monde devrait augmenter de 31,5% d'ici 2019, et la Chine joue désormais "un rôle dominant" dans le secteur du transport de conteneurs, a-t-il ajouté.
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