Grandes économies mondiales, la Chine et la France, sont "complémentaires" en Afrique, estime Emmanuel Dupuy, spécialiste des questions de sécurité européenne et des relations internationales et président de l'Institut Prospective et sécurité en Europe (IPSE), jugeant que cette complémentarité est perceptible dans le domaine économique, notamment en matière d'investissements.
Pour lui, la manière dont le commerce bilatéral entre la Chine et les pays africains se fait "peut sembler déséquilibrée" lorsqu'on prend en compte la balance commerciale entre la Chine et l'Afrique. Dans une récente interview accordée à Xinhua à l'occasion du sommet du FCSA à Beijing, il explique qu'il s'agit d'un accroissement de structures permettant de développer l'activité économique et la présence ou encore l'ancrage des entreprises chinoises sur le continent africain dans la construction de routes, de stades, de ports, d'aéroports et surtout les infrastructures ferroviaires.
Concernant la France, la part de la balance commerciale française sur le continent africain, même si elle a diminué de moitié depuis 2000 selon un récent rapport, note-t-il, "cette participation est inversement proportionnelle puisque 70% des investissements français sur le continent concernent les actions de développement - aide humanitaire ou de développement durable - alors même que la France ne consacre que 30% de son investissement vers les infrastructures".
"On voit bien qu'il y a là une complémentarité", observe Emmanuel Dupuy. "Il y a là des coopération trilatérales qui ne concernent pas seulement France-Chine-Afrique, mais la relation que la Chine entend engager avec un certain nombre d'acteurs économiques européens", ajoute-t-il.
Outre le domaine économique, ce partenariat complémentaire entre la France et la Chine en Afrique s'étend de plus en plus dans le domaine sécuritaire.
La Chine est déjà active dans celui-ci en Afrique à travers la présence de près 400 casques bleus chinois dans le cadre de l'opération de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) et contribue à hauteur d'un peu plus de 10% dans le cadre des opérations de maintien de la paix, soit le deuxième contributeur financier, rappelle M. Dupuy.
D'autres possibilités sont également envisagées dans le domaine de la protection de l'environnement par la Chine et la France - deux promoteurs de la Conférence de Paris sur le climat - pour soutenir des projets en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique en Afrique.
"La Chine, qui est un grand fournisseur de panneaux solaires et un grand constructeur d'éoliennes, est un partenaire industriel sur lequel la France devra s'appuyer dans ce domaine", souligne l'expert.
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