L'une des priorités de la réunion vendredi des dirigeants des économies de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) sera de trouver les recettes d'une reprise économique pour la région après la pandémie de nouveau coronavirus.
Lors de ce rendez-vous organisé par visioconférence, ils lanceront également le projet d'une nouvelle vision qui devrait servir de guide à la région pour les décennies à venir.
A l'approche de cette réunion, certains fondent de grands espoirs sur le soutien que les dirigeants pourront apporter au multilatéralisme, à une coordination de leurs efforts de relance et à leur définition d'une vision à long terme pour une croissance durable, tout en continuant à défendre un commerce et des investissements libres et ouverts.
SE REMETTRE DE LA PANDEMIE
Alors que la pandémie de nouveau coronavirus secoue le monde, elle a notamment eu un impact significatif sur la région Asie-Pacifique.
Le PIB combiné des économies de l'APEC s'est contracté de 3,7% au cours du premier semestre 2020 et devrait se contracter de 2,5% sur toute l'année, soit une perte de 1.800 milliards de dollars, selon l'Unité d'appui aux politiques de l'APEC.
Les décisions des dirigeants pour atténuer l'impact sanitaire et économique de la pandémie seront l'un des principaux points de cette réunion, a souligné Hairil Yahri Yaacob, haut fonctionnaire au ministère malaisien du Commerce extérieur et de l'Industrie, dont le pays exerce cette année la présidence tournante de l'APEC.
En raison du fléau, la Malaisie a d'ailleurs ajouté l'adjectif "résilient" au thème de la réunion de cette année ("Optimiser le potentiel humain pour un avenir résilient de prospérité partagée"), car il va définir l'ère post-COVID-19 pour la région, a-t-il dit lors d'un récent point de presse.
La Malaisie a accueilli un certain nombre de réunions ministérielles virtuelles et à d'autres niveaux depuis juillet afin de fournir une plate-forme aux économies de l'APEC pour qu'elles se coordonnent sur les réponses à apporter à la crise, a indiqué M. Hairil.
"Nous attendons vraiment avec impatience que les dirigeants de l'APEC se réunissent, coopèrent, collaborent et proposent des solutions clés sur la manière de jeter les bases d'une reprise économique plus prononcée", a commenté Rohana Mahmood, présidente du Conseil consultatif des entreprises de l'APEC (ABAC).
Les économies de l'APEC devraient coopérer dans des domaines tels que la réouverture des frontières, la stabilisation des chaînes d'approvisionnement, tout en apportant leur soutien aux micro-entreprises et aux PME, lesquelles constituent l'épine dorsale de l'économie de la région, a-t-elle ajouté.
UNE VISION POST-2020
Lors de leur réunion en ligne vendredi, les dirigeants devraient également adopter la Vision post-2020 appelée à remplacer les Objectifs de Bogor, lesquels expirent en fin d'année, et servir de point de référence principal pour la région durant les années à venir.
Initiative phare de l'APEC, les Objectifs de Bogor ont été définis en 1994 pour que les membres progressent vers l'objectif à long terme d'avoir des échanges commerciaux et des investissements libres et ouverts en Asie-Pacifique au plus tard en 2020.
Selon l'Unité d'appui aux politiques de l'APEC, la libéralisation du commerce a considérablement progressé dans la région lors de la mise en œuvre des Objectifs de Bogor, avec une baisse du niveau des tarifs douaniers.
Cependant, la libéralisation du commerce elle-même a été inégale, les tarifs agricoles restant beaucoup plus élevés que les tarifs non agricoles, tandis que les mesures non tarifaires continuent d'être très répandues dans la région, en particulier ces dernières années.
Dans son rapport annuel, l'ABAC a appelé les dirigeants de l'APEC à adopter une vision pour l'après 2020 qui garantisse des échanges et des investissements libres et ouverts. Elle doit également permettre à l'APEC de jouer un rôle central en faveur d'une croissance durable et inclusive afin de parvenir à une zone de libre-échange Asie-Pacifique (ZLEAP).
Le ministre malaisien du Commerce extérieur et de l'Industrie, Mohamed Azmin Ali, a déclaré lundi lors de la réunion ministérielle de l'APEC que son pays avait pris la tête des efforts pour élaborer la Vision post-2020, un document qui "envisage une communauté Asie-Pacifique ouverte, dynamique et résiliente fondée sur prospérité partagée".
UN APPEL AU MULTILATERALISME
En plus de ces deux sujets clés, les responsables et les experts espèrent que les dirigeants de l'APEC enverront un message clair sur leur engagement en faveur du multilatéralisme et de la coopération internationale, qui se sont avérés essentiels contre la pandémie et pour une reprise économique durable.
"C'est une période sans précédent qui exige des réponses audacieuses", a déclaré mardi Rohana Mahmood lors de la réunion annuelle de l'ABAC. "Ces défis exigent de la coopération, de la coordination et de la collaboration. Nous sommes plus forts lorsque nous agissons ensemble".
Herizal Hazri, directeur général de l'Institut d'études stratégiques et internationales (ISIS) de Malaisie, a souligné qu'il était temps pour l'APEC de passer à une économie sobre en carbone et de se concentrer sur un développement plus durable et inclusif.
"La pandémie nous a donné ce sentiment d'urgence : ce que nous faisons maintenant doit pouvoir avoir un impact immédiat et créer des économies futures plus résilientes et durables", a-t-il déclaré dans un entretien à Xinhua.
Selon l'Unité d'appui aux politiques de l'APEC, on voit déjà des signes de reprise dans la région, en particulier dans les membres qui ont été en mesure de freiner la propagation du nouveau coronavirus dès le début et ont rouvert leurs économies, avec des capacités manufacturières améliorées.
Alors que la Chine a ainsi réussi à relancer son économie après avoir contenu tôt l'épidémie, beaucoup attendent avec impatience qu'elle joue un rôle clé dans la reprise économique de la région.
"Nul doute que la Chine jouera un rôle très important lors de la prochaine réunion de l'APEC. Avec une croissance économique positive là où d'autres économies de l'APEC se contractent", elle "est en effet sur le devant de la scène", estime Azmi Hassan de l'Université de technologie de Malaisie.
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