Alors que Beijing et Washington s'efforcent de régler leurs différends commerciaux, une haute fonctionnaire américaine a renouvelé l'idée controversée d'un "choc de civilisations" entre les deux pays, ce qui a suscité des reproches et des critiques tant aux Etats-Unis qu'à l'étranger.

Kiron Skinner, directrice de la planification des politiques au Département d'Etat, a fait une analogie la semaine dernière lors d'un forum sur la sécurité entre la compétition sino-américaine et "un choc de civilisations", affirmant que "pour la première fois, nous allons avoir une grande puissance concurrente qui ne soit pas blanche".

Cette mentalité de Guerre froide aberrante et dépassée, cette rhétorique raciale reflète l'inquiétude croissante et les surréactions très excessives chez certains responsables politiques américains sur comment faire face à une Chine en plein essor.

Même si on ne peut ignorer les différences culturelles et idéologiques entre les deux plus grandes puissances du monde, leurs divergences ne doivent pas être exagérées ou déformées.

Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a jugé lundi lors d'un point de presse qu'"il est tout simplement absurde et tout à fait inacceptable d'envisager les relations sino-américaines dans une perspective de choc des civilisations ou même une perspective raciste".

Le passé et le présent attestent pleinement du fait que la Chine et les Etats-Unis ont tiré profit de la coopération et se sont affaiblis en cas de conflit. La coopération est le seul choix correct pour les deux parties.

Au cours de ces 40 dernières années, la coopération et les échanges dans tous les domaines ont largement été le fil conducteur des relations sino-américaines, lesquelles se sont avérées bénéfiques et fructueuses pour les peuples des deux côtés du Pacifique.

Ce que Mme Skinner et d'autres personnes partageant les mêmes idées essaient de faire, c'est d'amplifier les différences entre les deux pays avec un biais racial et l'idée d'un choc des civilisations, fournissant ainsi une excuse à une confrontation. C'est dangereux, irresponsable et cela va à l'encontre de la tendance mondiale en faveur de la paix et du développement.

Les récents commentaires rationnels sur les relations sino-américaines faits par des diplomates américains chevronnés tels que Charles W. Freeman Jr. ont déjà prouvé l'absurdité des idées de Mme Skinner.

"Vous enfermer dans une pièce pour penser tout seul ne vous apportera pas la connaissance. Celle-ci naît des échanges avec d'autres personnes", a-t-il souligné dans une interview exclusive récemment accordée à Xinhua.

M. Freeman a estimé qu'"il est beaucoup plus utile de se concentrer sur la recherche de ce sur quoi on peut s'entendre plutôt que sur ce qui nous sépare", a-t-il dit, ajoutant : "Nous avons appris que le respect mutuel est la clé d'une relation productive".

Au lieu d'avoir à l'esprit antagonisme ou confrontation, les décideurs politiques à Washington devraient travailler de concert avec la Chine pour développer une forme de coopération et de concurrence responsables, une "coopétition" en somme.