Noy Sonemany travaille sur le site de construction du chemin de fer Chine-Laos dans le nord du Laos.
Sonemany, ancien ouvrier du bâtiment, est devenu aujourd'hui un soudeur qualifié et s'est vu conférer le titre honorifique "d'artisan du chemin de fer". Touchant un salaire mensuel d'environ 460 dollars, cet homme de 26 ans s'est dit satisfait de son emploi actuel.
Sonemany fait partie des millions de personnes dans le monde qui bénéficient de projets de coopération dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR). Depuis 2013, l'année où celle-ci a été avancée pour la première fois par le président chinois Xi Jinping, 126 pays et 29 organisations internationales ont déjà signé des documents d'ICR avec la Chine.
Dans le cadre de l'ICR, la Chine a non seulement aidé les autres pays en voie de développement à développer leur économie et améliorer le bien-être de leur population, mais a également offert une plate-forme permettant à tous de travailler ensemble dans l'optique d'une prospérité commune.
DES PROJETS DE COOPERATION FLORISSANTS
Le projet du chemin de fer Chine-Laos demeure l'un des projets de coopération importants dans le cadre de l'ICR.
Une fois terminée en 2021, cette ligne ferroviaire longue de 414 km assurant la liaison entre Mohan (Chine) à Vientiane, la capitale du pays, en passant par Boten, ville sur la frontière du nord du Laos, permettra aux trains de rouler jusqu'à 160 km par heure, ce qui transformera donc le pays enclavé en un centre de trafic terrestre.
Les terminaux internationaux de conteneurs de Colombo dans l'ouest du Sri Lanka, conjointement gérés par CM Port de Chine et l'autorité portuaire srilankaise depuis 2014, ont fait du port de Colombo l'un des ports du monde qui se sont développés le plus rapidement. Selon un palmarès publié par l'agence de notation Alphaliner, le port avait enregistré la plus importante augmentation du volume des conteneurs au premier semestre de 2018.
Au cours des cinq premières années de son développement, le Corridor économique Chine-Pakistan avait permis de mener à bien plusieurs projets énergétiques, aidant le Pakistan à résoudre un vieux problème : sa pénurie d'électricité. La croissance économique du pays a été accélérée grâce à la fourniture d'un courant électrique suffisant pour ses industries.
Les trains express de Chine-Europe, une artère du commerce international, ont relié 59 villes de Chine à 50 autres dispersées dans 15 pays européens, enregistrant 14.000 voyages jusqu'à la fin de février.
La France a accepté de promouvoir conjointement la coopération sur le marché tiers avec la Chine dans le cadre de l'ICR, alors que l'Italie et la Chine ont signé un protocole d'accord pour renforcer leur coopération dans le cadre de l'initiative.
Selon les dernières études faites par la Banque mondiale et d'autres institutions internationales, la coopération dans le cadre de l'ICR pourra réduire d'entre 1,1 et 2,2% des coûts du commerce international et contribuer à au moins 0,1% de la croissance mondiale en 2019.
L'IDEE FAUSSE DU "PIEGE DE LA DETTE"
Du fait que l'ICR obtient de plus en plus de soutiens dans le monde, certains hommes politiques et médias occidentaux accusent la Chine de dresser "un piège de la dette". Ces accusations sont souvent démenties par des reponsables et des experts du monde entier.
Selon une recherche publiée en janvier dernier par l'assureur de crédit commercial Euler Hermes, l'ICR va ajouter 0,3% au commerce mondial et 0,1% à la croissance mondiale, et les pays concernés pourront connaître une hausse du volume commercial.
Les accusations contre la Chine sont "complètement infondées", du fait que les avantages générés par la construction d'infrastructures dépasseront largement les investissements, a déclaré Aboubaker Omer Hadi, président de l'Autorité des ports et de zone franche de Djibouti.
Au total, 41 milliards de dollars ont été enregistrés dans les imports-exports des ports djiboutiens, un résultat impossible faute d'infrastructures adéquates, a souligné M. Hadi.
L'ICR offre "d'énormes opportunités au Cambodge et le gouvernement royal a clairement démontré son engagement en faveur du projet", a déclaré Nick Beresford, représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Cambodge.
Celle-ci ne va pas "dresser un piège de la dette pour le Cambodge", a estimé Hem Vanndy, sous-secrétaire d'Etat du ministère cambodgien de l'Economie et des Finances.
Keshmeer Makun, un professeur de l'Université du Pacifique Sud des Fidji, a fait savoir "qu'il est important de garder à l'esprit que la Chine prend souvent en compte la capacité de satisfaire les contraintes de dette et de solvabilité des pays bénéficiaires, afin d'éviter un lourd fardeau de dette".
A propos de la dette sri lankaise, l'universitaire srilankais Dr Dushni Weerakoon et Sisira Jayasuriya, professeur en économie de l'Université Monash, en Australie, ont écrit dans un article qu'elle avait peu de rapport avec les crédits chinois qui ne représentaient que 10% de la dette extérieure du Sri Lanka.
En ce qui concerne un projet d'autoroute au Monténégro, le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré que la construction a donné un coup de pouce à la croissance du pays, "après avoir atteint un taux de croissance de 2,9% en 2016, l'économie du pays s'est développée à 4,4% en 2017", et a prédit que le Monténégro va aboutir d'ici 2020 à "un revenu fiscal excédentaire s'élevant à 4,5% du PIB".
Ces allégations concernant l'ICR sont "malavisées et incorrectes", a déclaré Khairy Tourk de l'Ecole du commerce Stuart de l'Institut de technologie l'Illinois de Chicago.
LA CONNECTIVITE POUR UNE PROSPERITE COMMUNE
L'ICR porte également sur le partage, a indiqué M. Tourk.
En effet, l'ICR, en promouvant la mondialisation d'une manière plus ouverte, inclusive et équilibrée, vise à bâtir un réseau de commerces et d'infrastructures reliant le monde basé sur le respect réciproque, l'égalité et l'avantage mutuel.
En 2018, s'exprimant à l'occasion d'un symposium marquant le 5e anniversaire de l'ICR, M. Xi a expliqué que c'était une initiative ouverte et inclusive au lieu d'un bloc exclusif ou "d'un club chinois".
Puisque l'initiative a donné un avantage tangible aux pays le long de la Ceinture et la Route par des projets de coopération bilatérale, la communauté internationale s'est également mise à rendre compte de son importance, à intensifier sa participation à l'exploration de nouveaux moteurs de croissance et à résoudre le développement inégal.
A propos de l'ICR, M. Hadi a exprimé son souhait "de forger un lien plus solide entre l'Afrique et le reste du monde".
L'Asie centrale était autrefois une région relativement enclavée en terme d'échanges commerciaux avec le reste du monde. Par le renforcement de la connectivité et la propagation d'une idée "à la mode" sur l'ICR, l'économie de cette région pourra en profiter, a estimé Fabienne Bossuyt, professeur assistante de l'Université de Gand, en Belgique.
Quant au professeur Makun, l'ICR a aidé les pays insulaires du Pacifique à attirer plus d'investissements étrangers des économies voisines.
"En effet, la présence et l'assistance de la Chine ont encouragé nos voisins régionaux, tels que l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis à agir. C'est une bonne chose que ces pays-là aient réalisé leurs engagements à promouvoir le développement du Pacifique", a-t-il affirmé.
En comparaison avec les politiques unilatérales et protectionnistes, la Chine offre une chance pour la mise en oeuvre d'une "prospérité pacifique et commune" entre les pays, a dit Francesco Maringio, expert italien des affaires chinoises.
L'ICR "met l'accent sur les infrastructures et la connectivité qui jettent de meilleures bases dans la mesure du possible pour doper le développement économique dans tous les domaines et améliorer le bien-être de la population dans l'avenir", a déclaré Keith Bennett, vice-président du 48 Group Club au Royaume-Uni.
C'est "une plate-forme ouverte permettant aux pays de travailler ensemble (...) et de résoudre leurs différends à l'amiable, par la négociation, par des compromis réciproques ou par une solution gagnant-gagant", a indiqué William Jones, chef du bureau de Washington de de la publication américaine Executive Intelligence Review.
"Cela doit être un modèle pour l'avenir", a-t-il souligné.
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