La reprise économique chinoise se poursuit au second semestre, selon un expert américain
2020-07-18 13:26:00
Xinhuanet

Le secteur des services en Chine a connu une forte expansion en mai et juin et la reprise devrait se poursuivre au deuxième semestre de l'année, alors que le pays a bien contôlé l'épidémie de COVID-19 et la demande de consommation devrait émerger, selon un expert américain de premier plan de l'économie chinoise.
 
"La reprise initiale de la croissance est intervenue dans l'industrie, en particulier le secteur manufacturier. Maintenant, nous assistons à une reprise dans le secteur des services", a confié jeudi à Xinhua Nicholas Lardy, chercheur principal au Peterson Institute for International Economics, un groupe de réflexion basé à Washington DC.
 
Le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a augmenté de 3,2% en glissement annuel au deuxième trimestre, après une contraction de 6,8% au premier trimestre, selon des données récemment publiées par le Bureau national des statistiques.
 
Notant que le rebond était conforme à ses attentes, M. Lardy a déclaré que le secteur industriel chinois se rétablissait "le plus rapidement", tandis que le secteur des services avait également connu une expansion.
 
Les ventes au détail, qui ne sont que légèrement en baisse par rapport au même mois l'an dernier, ont été bien meilleures que celles des autres économies et "se sont considérablement améliorées", a noté M. Lardy.
 
"Je pense que nous assisterons à une nouvelle reprise des ventes au détail, ce qui contribuera à la croissance du secteur des services", a-t-il déclaré.
 
Le commerce mondial a baissé de 16% depuis le début de l'année, tandis que les exportations chinoises ont augmenté de 0,5% en juin par rapport à l'année précédente, a déclaré l'économiste, notant que ceci constituait "une performance extrêmement solide" par rapport au reste du monde.
 
"Il y a plusieurs mois, beaucoup de gens disaient que le secteur extérieur allait peser lourdement sur la croissance de la Chine", a déclaré cet observateur de la Chine de longue date. "Mais cela ne s'est manifestement pas encore produit."
 
En revenant sur ce qui s'était déroulé en 2019, M. Lardy a déclaré que les exportations chinoises vers les États-Unis avaient baissé à des taux à deux chiffres en raison des tarifs élevés de l'administration Trump, mais que la Chine s'est efforcée d'accroître ses exportations. "Je pense donc que c'est une erreur de sous-estimer la résilience de la Chine à l'exportation", a-t-il déclaré.
 
L'analyste a ajouté qu'il pensait que la reprise économique de la Chine se poursuivrait au second semestre, puisque le pays avait bien géré le COVID-19.
 
Il a souligné que la Chine avait réussi à "freiner" les reprises ponctuelles de l'épidémie de COVID-19 à Wuhan et plus récemment à Beijing, au moyen de tests massifs, de mesures de quarantaine et de recherche des personnes ayant été en contact avec les malades.
 
"Je pense que les Chinois ont les ressources et l'engagement nécessaires pour éviter un effet négatif du coronavirus au second semestre", a déclaré M. Lardy. "Selon moi, le virus ne sera probablement pas un facteur significatif à l'avenir."
 
La Chine pourrait connaître selon M. Lardy une croissance de 2 à 3% cette année, une projection plus optimiste que celle du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui prévoyaient tous deux un taux de croissance d'environ 1% pour la Chine.
 
Seule ombre à ce tableau globalement prometteur : le secteur privé. Selon M. Lardy, il ne jouerait pas pleinement son rôle, ce qui pourrait constituer un risque pour la poursuite de la reprise en Chine.
 
"Le taux d'augmentation des investissements des entreprises privées est très, très faible - bien en dessous de la moyenne", a-t-il dit, appelant les autorités à continuer d'augmenter le flux de crédit vers les entreprises privées.
 
Pour l'économiste, "la banque centrale a fait un très bon travail d'assouplissement sélectif et d'assouplissement ciblé, et elle évite d'inonder le marché de crédit afin de stimuler la croissance, même si cela représente un exercice d'équilibre difficile."
 
La Chine "montre la voie" dans la reprise mondiale car c'est la première grande économie à montrer des signes de reprise à la lumière de la pandémie, a jugé l'analyste américain.
 
Avec une croissance positive cette année, suivie d'une reprise plus franche l'an prochain, l'économie chinoise pourrait fin 2021 avoir cru de 10% par rapport à 2019, a noté M. Lardy.
 
Dans le même temps, la production des États-Unis, de l'Union européenne, du Japon, du Canada et du Royaume-Uni sera plus faible en 2021 qu'en 2019.
 
"Cette année, alors que la croissance mondiale se contracte et que la Chine se développe, la contribution de la Chine à la croissance mondiale est infinie car elle est positive tandis que la croissance mondiale est négative", a déclaré M. Lardy.
 
"Je pense donc que cela va jouer un rôle très positif", a-t-il déclaré.

 

 

 

 

Edité par  Zhao Xin