La signature et l'entrée en vigueur de l'accord de Partenariat économique régional global (RCEP) soulignent que la région Asie-Pacifique "a de plus grandes ambitions : être leader dans les technologies modernes, être un lieu d'innovation et d'industries de pointe", a déclaré l'économiste français Daniel Haber, professeur d'économie et de management international, lors d'une interview récente accordée à Xinhua.
Signé en novembre 2020, le RCEP regroupe les 10 membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), ainsi que la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, représentant environ 30% du produit intérieur brut mondial et de la population mondiale, et comprenant un mélange de pays développés et de pays en développement.
Selon l'économiste français qui enseigne dans les MBA de plusieurs universités, en France et en Israël, la signature du RCEP avec la participation "du Japon et l'Australie" dans un contexte de confrontation géopolitique entre les deux principales puissances mondiales, "a été une grande surprise".
"Elle démontre quelque chose de très important : la plupart des pays ne souhaitent pas mettre en péril leur développement économique à long terme, même dans le contexte de la confrontation géopolitique majeure", a indiqué M. Haber, ajoutant qu'"ils espèrent séparer l'économie de la politique".
Le RCEP couvre "une région appropriée pour accélérer l'intégration économique car ce n'est pas seulement une région économique puissante : elle offre également une unité culturelle", a-t-il dit.
M. Haber a estimé que "cette région a de plus grandes ambitions : être à la pointe des technologies modernes, être un lieu d'innovation et d'industries de pointe", justement à travers le RCEP.
Selon lui, le processus de mondialisation a été, dans le passé, favorable à cette région qui était le coeur de cible pour les grands investissements du monde entier. Mais, la mondialisation étant désormais remise en cause, accusée de nombreux impacts négatifs sur les économies occidentales, le RCEP propose une alternative : la "mondialisation régionale".
Pour réussir, une telle région doit être vaste, peuplée, avec une énergie et des matières premières abondantes et un esprit d'entreprise, a dit le professeur français, "l'Asie de l'Est est certainement une telle région et profitera donc du nouvel ordre économique mondial".
"De nombreuses communautés d'affaires, comme les entreprises européennes, manifestent leur intérêt à continuer d'investir dans la région : en Chine, mais aussi au Vietnam et en Indonésie", a-t-il ajouté.
D'après M. Haber, la Chine, dans son effort de sophistication de son secteur industriel, souhaite attirer les industries les plus modernes, celles du XXIe siècle. L'UE, voire les investisseurs américains, répondent positivement. "Les dispositions du RCEP visent à faciliter la mise en oeuvre de ces nouveaux types d'investissement", a-t-il indiqué.
"L'Asie de l'Est, plus unie grâce au RCEP, sera la composante la plus active du nouvel ordre mondial, réorganisé en régions en raison de la confrontation géopolitique actuelle", a dit l'économiste, "les pays de cette région ont décidé d'échapper à la confrontation et de ne pas choisir leur camp. Ce que d'autres régions, à commencer par l'Union européenne, décideront de faire, constitue la question ouverte de cette décennie". Fin
Source : Xinhuanet
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