Le 17 août, un dialogue académique sur "Le patrimoine mondial et la révolution numérique : New Technologies Supporting the '5Cs' Strategic Objectives for World Heritage" a été organisé en ligne, pour commémorer le 50e anniversaire de l'adoption par l'UNESCO de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel.

　　Théorie et pratique élargies

　　Yang Chen, expert membre de la documentation sur le patrimoine du Comité international de la photogrammétrie architecturale (CIPA), a déclaré dans son introduction que la Convention avait été adoptée en 1972, alors que l'internet et les ordinateurs domestiques en étaient à leurs balbutiements. Des années 1980 au début du XXIe siècle, le développement rapide du World Wide Web et des communications mobiles a grandement favorisé les échanges et la coopération au niveau mondial, ainsi que l'internationalisation du système du patrimoine mondial.

　　Depuis 2000, la protection numérique du patrimoine mondial est entrée dans une nouvelle phase, a déclaré M. Yang. Une série de documents internationaux ont été publiés, tels que la Charte de l'UNESCO sur la préservation du patrimoine numérique et la Charte de Londres pour la visualisation informatique du patrimoine culturel. Le Centre international des technologies spatiales pour le patrimoine naturel et culturel (HIST), placé sous l'égide de l'UNESCO, a été officiellement lancé en 2011. En outre, "Digital Dunhuang" et d'autres projets de patrimoine numérique d'influence internationale n'ont cessé de voir le jour. La technologie numérique a non seulement facilité la mise en uvre de la Convention, mais a également élargi le champ théorique et pratique du patrimoine mondial.

　　Ces dernières années, la technologie numérique a été largement utilisée pour la protection du patrimoine mondial. En se basant sur la télédétection et le big data, Chen Fulong, directeur adjoint de l'HIST, a développé avec son équipe une nouvelle application pour surveiller la protection du patrimoine grace aux données de changement de la couverture terrestre dans les zones centrales et les zones tampons des sites du patrimoine mondial. Les résultats des calculs montrent que de 2015 à 2020, les taux de changement de la couverture terrestre étaient généralement inférieurs à 1 % pour les 564 sites du patrimoine culturel mondial surveillés, ce qui indique que les sites étaient bien protégés.

　　Selon M. Chen, les technologies numériques, telles que la télédétection, ont fourni des outils importants pour surveiller l'impact des catastrophes naturelles ou des activités humaines sur le patrimoine mondial. L'utilisation de données scientifiques de première main pour évaluer l'état du patrimoine mondial favorise le développement durable de la protection du patrimoine.

　　Une attitude rationnelle est nécessaire

　　En ce qui concerne l'impact transformateur sur le patrimoine mondial, Yang a mentionné que la technologie numérique révolutionne la façon dont les gens considèrent le patrimoine mondial, en les guidant pour examiner la valeur et les caractéristiques du patrimoine à partir de perspectives plus complètes à travers la nature, les cultures, les frontières et les disciplines.

　　"La technologie numérique change notre compréhension de ce qu'est le patrimoine, permettant à davantage de voix locales de se faire entendre, approfondissant la compréhension des gens de la valeur multicouche du patrimoine, et les informant du lien entre le patrimoine mondial et la durabilité environnementale et sociale", a déclaré Yang, ajoutant que la technologie numérique transforme le mécanisme d'échange et de coopération de la protection du patrimoine mondial, renforçant constamment la coopération mondiale dans la protection du patrimoine, tout en rendant la mise en œuvre de la Convention plus inclusive et transparente.

　　La technologie numérique apporte à la fois de nouvelles opportunités et de nouveaux défis à la protection du patrimoine mondial. Marie-No?l Tournoux, directrice de projet de l'Institut de formation et de recherche sur le patrimoine mondial de l'UNESCO pour la région Asie-Pacifique (Shanghai), a noté que la technologie numérique a une double nature, ce qui signifie qu'un pays peut soit atteindre le développement grace à la technologie numérique, soit être exclu du nouveau jeu de pouvoir économique en raison de lacunes technologiques. Il est donc nécessaire d'utiliser la technologie numérique dans le cadre d'une approche positive et intégrée pour promouvoir la réalisation des objectifs stratégiques des "5C", ce qui profitera à tous les groupes.

　　Afin d'utiliser rationnellement la technologie numérique pour atteindre les objectifs stratégiques des "5 C", Mayura Gadkari, professionnelle de la conservation du patrimoine à l'Institut national des affaires urbaines de New Delhi, en Inde, a proposé que, lors de l'exploration de la technologie numérique comme moyen de protection ou de gestion du patrimoine, la valeur du talent humain prenne le dessus. L'application de la technologie numérique ne pourra jamais remplacer les perceptions subjectives des humains, ce qui souligne la nécessité d'équilibrer la relation entre technologie et humanité.

Source : Chinese Social Sciences Today

Traduit par Zhao