1.
Introduction
Les théories des
réseaux sociaux ont été très tôt abordées par G Simmel ( 1859 – 1918) qui cherchait
dans des éléments comme l’individu les fondements des phénomènes sociaux. Les relations
réciproques et l’interaction en sont mises en cause. Ces phénomènes, une fois institutionnalisés,
constituent des canons des rapports individuels. La mise en parallèle d’un groupe
de deux individus et d’un groupe de trois démontre que le premier serait plus
facilement détruit que le deuxième car le départ de l’un en signifie le
scindement. Il impose que l’un se doit de supporter l’autre dans certains cas.
Mais un groupe d’au moins trois individus s’avère relativement autonome car le
départ d’un seul n’est pas en mesure d’en perturber le fonctionnement.
Mr Cooley1 a
stratifié deux groupes sociaux : celui d’appartenance primaire et celui d’appartenance
secondaire. Le premier se caractérise par une interface plus serrée reposant
sur une coopération sentimentale. Le groupe est considéré comme une pépinière
qui est mise en jeu dans la construction de la personnalité sociale d’un
individu ainsi que son idéologie, ses relations amoureuses, etc. Il concerne
plus le groupe de jeux d’enfants, de famille et de voisins etc. Tous les
individus du groupe se sentent y appartenir en s’y identifiant. Le deuxième
groupe présente un caractère inhumanisé, contractuel, formel et rationnel. Les
rapports interpersonnels dans ce groupe sont relativement éloignés et moins
sentimentaux. La communauté, l’association sportive en sont des exemples.
L’état d’avancement d’une affaire ne repose pas sur une interaction sentimentale
autre qu’une règle du jeu établie et reconnue par tous les individus du groupe.
La notion de
capital social, amorcée par E. Durkheim dans ses travaux de recherches sur la vie
sociale collective afin d’effacer les impacts négatifs apportés par le
“dis-paradigm”, découle de l’idée selon laquelle la relation sociale est
considérée de manière sous-jacente comme un “capital” contribuant à l’apport
des biens pour les individus ou la société. P. Bourdieu l’a qualifié
formellement, dans les années 60 du 20e siècle, d’ensemble de ressources
réelles ou potentielles, acquises à travers la possession du réseau
institutionnellement social. Ce type de réseau s’associant à un certain groupe,
un individu qui s’y est identifié est devenu statutaire d’une certaine
réputation d’un milieu donné et ainsi est tributaire de biens matériels ou symboliques.
Cependant, c’est
jusque dans les années 90 que l’on attend le courant de réseaux sociaux en
vogue en parallèle avec les approches analytiquement empiriques de sociologues
faisant autorité. D’une part, les approches d’analyse mathématique
respectivement proposées dans les années 60 par Harrison White, Boorman, Bierge
et Linton Freeman ont effectué de manière efficace la mesure de la structure de
réseaux. D’autre part, la «Chaîne d’Opportunité », proposée par White2
a eu pour but d’expliquer la promotion intérieure sur le marché du travail.
Rogers3 , chercheur en communication, a entrepris son approche
analytique sur les problèmes épidémiques ainsi que ceux de la circulation
d’informations au travers de relations informelles. C’est par là que l’on
connaît la “mise à jour” des approches et la nouvelle méthode d’analyses
informelles s’intégrant dans le réseau social. Mark Granovetter, professeur en
sociologie de l’Université Standford a proposé “La Force de Faible Noeud” 4
pour mettre en cause des phénomènes de recherche d’emploi et de changement
d’emploi. C’est encore lui qui fait autorité par sa thèse de “L’Incrustation” 5.
Dans cette approche, les variables médianes reposant sur la confiance et le
coût de transaction ont été instrumentalisées en tant qu’une méthode d’analyse
de l’origine de la structure organisationnelle. R. Burt a apporté sa
contribution à travers son analyse de l’enjeu du pouvoir dans une organisation
avec l’hypothèse faite des Trous Structuraux6. En parallèle avec
l’approche de Granovetter, D. Krachbardt a établi un autre modèle d’analyse,
appelé “ La Force de Fort noeud” 7, pour mettre en valeur la force
informelle du réseau sentimental sur des comportements organisationnels comme
la démission, l’esprit d’équipe, le degré de satisfaction dans le travail etc..
Les ressources qui étaient considérées comme variables médianes ont été prises
en compte par Lin Nan8 pour réinterpréter la réussite de postulation
d’un emploi au travers de réseaux sociaux.
2.
Survol de quelques courants
2.1. Grande théorie
et théorie de rangée médiane Pour M. LUO Jia De9, chercheur
taiwanais, le paradigme des réseaux sociaux se traduit premièrement par la
Grande Théorie, représentée par la thèse du “Choix rationnel” et la structure “sous-socialisée”
faite par Granovetter (1985) ; deuxièmement par la théorie de rangée médiane (Merton),
représentée par “La Force de Faible Noeud” de Granovetter, “Les Trous Structuraux”
de Burt et “Le Capital social”de Lin Nan.
2.1.1. Grande
Théorie
En Grande
Théorie, les approches des économistes supposent que toute conduite du consommateur
s’avérant statique, la préférence d’utilité réside en une durée longue et que
le choix d’un consommateur est si rationnel que la fonction d’utilité
individuelle est prise en compte pour maximiser toute conduite irrationnelle.
D’où provient l’“Individualisme méthodologique”10, le choix pris
dans un contexte isolé. Granovetter, mettant en cause le modèle rationnel et
partant de la notion de sous-socialisation, se préoccupe de la motivation
personnelle. Un individu est intégré dans une société, toute conduite ne se
contraint pas seulement à un choix rationnel, l’enjeu social étant fonctionnel.
La décision du choix ne se fige pas dans un modèle statique mais dépendra de multiples
facteurs: contexte, besoin, informations etc. L’interaction du milieu socialisé
impose que toute conduite se meuve en fonction des circonstances. La fonction d’utilité
s’avère variable selon la réaction d’autrui. L’équilibre entre individus découle
plus de facteurs sentimentaux que rationnels. En conséquence, l’activité
économique doit être insérée dans un réseau social. Les informations ne
s’avèrent pas toujours parfaites, la circulation est fonction d’enjeux de
réseaux sociaux. L’utilité individuelle peut être flexible dans l’interaction.
La rationalité
constituant la base de recherche des économistes s’oppose à la socialisation des
sociologues qui prennent en considération la force et la norme des sociétés.
Issu de l’école institutionnelle, M. LI Pei Ling11 fait remarquer
que beaucoup d’institutions se construisant spontanément sont conçues et
imaginées. Le réseau social est à l’origine d’une institution informelle. Mais
au-delà, l’institution, reconnue par la force publique, devient formelle.
Est-il possible
de construire un pont reliant le choix rationnel aux contraintes sociales ? Le réseau
social est là pour mettre en jeu comme un médian. Car, le but du réseau social
est d’une part d’étudier l’interaction entre individus, faisant cas de la mobilité
individuelle et ne s’échappant pas des structures sociales. D’autre part, la
structure sociale est vue comme architecte du réseau interpersonnel. En vertu
de la thèse d’incrustation (Granovetter, 1985), l’ensemble de la structure
sociale est toujours en mouvement à raison de l’interaction dans un réseau. La
dynamique d’interférence du réseau interpersonnel s’accorde non seulement avec
la conduite individuelle mais aussi avec la relation entre individus. Cette
approche modératrice relie la position sous-socialisée à la rationalité.
2.1.2. Théorie
de rangée médiane
A-partir du
thème de changement d’emploi, le postulat du modèle de relation humaine est mis
en cause à travers une approche organisationnelle qui met en avant la
satisfaction dans le travail et le besoin de reconnaissance souvent
irrationnel. Les travaux sociologiques dégagent deux étapes : la naissance
d’une idée de démission et sa mise en pratique. Cette dernière est en rapport
avec le fait que le capital personnel dans la recherche d’emploi dépendra du
nombre d’offres et du type de postes offerts. Il est possible de les conquérir
dans un réseau. De là provient la thèse de relation interpersonnelle.
Pour Lin Nan12
, la relation interpersonnelle constitue un facteur essentiel pour l’activité professionnelle.
Un individu avec plus de relations solides aura plus de chance de trouver un emploi.
Le réseau interpersonnel est considéré comme le capital social d’un individu13
. Parallèlement, la possession de relations interpersonnelles équivaut à
l’acquisition de ressources. Le lien de jeune à plus agé, de catégorie
socialement inférieure à supérieure consiste à faire intervenir dans le réseau
un acteur, dit “ personnage” qui navigue entre des groupes sociaux.
D’après
Granovetter, un individu disposant de plus de « Force de Faible Noeud » est en mesure
de collecter plus d’informations qu’un individu possédant plus de « Force de
Fort noeud », car ce dernier se boucle dans une “clique” dans laquelle la
circulation d’information sest à portée limitée. D’ailleurs, le Pont
d’intergroupes s’établit sur le faible noeud, car les individus du même groupe
portent les mêmes intérêts et l’articulation entre individus du même groupe est plus
facile dans leur réseau. Mais le lien entre deux groupes différents est plus
difficile. Une voie de communication, appelée « Pont » par Granovetter, se
construit à partir de connaissances et d’informations échangées par
l’intermédiaire d’un individu de chaque groupe.
S’opposant à
cette thèse, Bian Yan Jie14, à-partir de ses travaux sur le terrain
chinois, met en valeur la fonction “ La Force de Fort Noeud”15. En
Chine, trouver un poste se fait souvent plus par le facteur de sentiments
interpersonnels que d’informations acquises. Le “Faible Noeud” apporte à un
individu la voie permettant d’accéder à un autre groupe. Mais le “Fort Noeud” provoque
la confiance dans l’agir individuel, en raison de laquelle les individus
désirent se soutenir les uns les autres. On prend la position de Blau16pour
le justifier. Il a indiqué que l’échange dans la vie sociale était différent de
celui dans la vie professionnelle. Sur le marché, un produit sera livré si
l’achat est acquitté. Mais dans un réseau social, l’opération d’échange ne s’observe
pas ainsi. Le don sera récompensé d’un contre-don sur une période longue au
cours de laquelle il est possible que l’on presse l’orange et que l’on jette
l’écorce. C’est à cause de cette “perte de confiance” que l’on ne peut
communiquer qu’avec le sentiment. Un individu en état d’insécurité espère être
protégé par sa capacité d’extension dans “le fort noeud”.
Pour Powell17,
le mode de transaction doit être incrusté dans la structure sociale. Dans un réseau,
les parties contractuelles sont interdépendantes et les ressources ainsi mobilisées
sont partagées. Il ne s’agit pas d’un mode rationnel car la conduite
professionnelle est de maximiser le profit. C’est à travers le vécu des
contractants dans les transactions précédentes que la règle du jeu est établie
si bien que la coopération se fait à long terme à partir de la confiance et de
la prise de décision autonome. Pour Burt, ceux qui savent s’échanger des
ressources en sont les plus grands bénéficiaires. On observe dans ses “Trous
structuraux” qu’un individu se positionnant mieux au cours d’échanges en
obtiendra plus, et c’est ce qu’on appelle ceux qui sont sur le “Pont” et ce
qu’on nomme “l’Effet de Trous”.
Pour David
Krackhardt (David Krackhardt, 1992, ibid.), le réseau amical découle du processus
de la causerie quotidienne ou de l’amitié maintenue entre les salariés. Il
s’agit au fond du sentiment et de l’amitié. Vis-à-vis d’un choix en crise, le
lien interpersonnel sur la confiance amicale aidera le renforcement de la
solidarité entre les individus du même groupe. à la différence du réseau
amical, le réseau d’information repose sur la compétence professionnelle d’un
individu qui constitue le coeur de dépendance de la plupart des autres
salariés. Son rôle correspond à celui qui est très demandé en technique.
Les
methodologies de A. Ferrand
Alexis Ferrand,
professeur de sociologie en France, à partir des observations faites sur les systèmes
relationnels, qualifie le réseau d’“objet empirique identifiable si on définit
et observe un ensemble d’acteurs, un type particulier de relation et l’ensemble
des relations de ce type, existantes et inexistantes, entre ces acteurs.”18
2.2.1. Enjeux du
système relationnel dans un réseau
Selon lui, les
réseaux peuvent être caractérisés par deux modèles : complet ou ouvert. Il s’agit
dans le premier cas d’un petit groupe, membres d’associations, élus de
collectivités, responsables d’associations locales, à condition que l’ensemble
des acteurs soit socialement délimité et que tout acteur soit identifiable. Il
s’agit dans le deuxième cas d’un débouclage. Les réseaux d’amitié, parenté et
voisinage en font partie, l’ensemble d’acteurs ne se révélant pas délimité.
Pour mettre en
oeuvre un modèle empirique et descriptif, on structure les propriétés synthétisées
et dominantes telles que la densité, la connectivité, les segmentations en
cliques, les distances et la centralité afin que l’organisation globale des
relations soit décrite. La “Structure empirique d’un réseau” (A. Ferrand,
ibid.) met au coeur un “système relationnel”. Une relation établie et maintenue
dépend des relations existantes et de la manière dont celles-ci sont organisées.
Le réseau relationnel est souvent considéré comme résultant du système
relationnel du fait des interdépendances de toutes les variables
relationnelles. “La structure théorique d’un système relationnel” découle des
éléments d’interdépendances des relations. Le déploiement et la reproduction
d’un système relationnel en constituent la structure qui est souvent qualifiée
de combinaison de différents principes et de différentes règles assurant la
production de ce système particulier qui équivaut à un type de lien. La
structure s’avère plutôt générative, le tabou de l’inceste constituant une des
règles de parenté sans qu’il soit l’unique critère qui puisse définir le système
de parenté particulier. “La structure d’une organisation” repose sur
l’hypothèse d’interdépendances des relations. Les principes de reproduction
d’un système relationnel particulier y sont nés. Les types différents de
relations se conditionnent les uns les autres dans différents systèmes
relationnels au travers des interdépendances qui sont caractéristiques d’organisations
particulières, de communautés, de milieux, et de “systèmes sociaux”
particuliers. Il y a plusieurs systèmes relationnels dans une organisation ou
un système social particulier pour un même ensemble d’acteurs.
2.2.2. Optiques
analytiques
Il divise les
modèles d’analyse en 4 types : un type d’analyse ayant pour but d’appréhender les
conduites des acteurs dans l’enjeu des relations et les positions particulières
occupées par les acteurs dans un réseau personnel. Le deuxième est constitué
d’une optique explicative des effets collectifs à travers certaines
caractéristiques du réseau intéressé, en conditionnant la diffusion d’informations,
le contrôle social, la cohésion, la différenciation des pouvoirs et les
conflits. Le troisième se révèle descriptif du réseau même, soit les raisons et
les conditions d’être dans un espace évolutif. Le quatrième réinterprète les
caractéristiques du réseau personnel de manière partielle dans un réseau
global. Ce qui peut caractériser ce dernier, c’est le jeu culturel par rapport
à la stratégie des acteurs et l’impact de contraintes structurales.
De façon
sociométrique, les propriétés des réseaux sont traitées selon des paramètres comme
la densité, les cliques – le sous-ensemble d’un réseau, la connexité, la
centralité – les positions des acteurs, le pont et la triade etc. Ce qui est
mis en avant, c’est le modèle constructif de triades. En principe, les
relations interfèrent les unes avec les autres. D’où vient la triade, soit que
les deux relations se rencontrent au moins au travers des enjeux de trois
acteurs. La triade constitue une structure élémentaire. Chaque réseau peut être
décomposé en multiples triades formées par un trio d’acteurs à chaque fois.
Les positions
chinoises sur le réseau social
Pour M. Zhang19,
le coût de transaction est un constituant fondamental du réseau social. à partir
delà, il présente et analyse les particularités du réseau social en Chine.
2.3.1.
L’approche théorique
Le réseau social
consiste à fournir une voie de communication pour la mobilisation de ressources.
La procuration d’une ressource peut se faire par de multiples voies, le marché
en est un exemple, car le marché conceptuel se fait en fonction du mécanisme
d’équilibre entre offre et demande. La transaction sur le marché dépendant
d’une dépense qui sera déduite du coût, l’équilibre en transaction ne s’avère
pas équitable pour les contractants bilatéraux. Pour que ce soit moins onéreux,
on recourt au réseau social qui s’enclenche à un coût symbolique et qui roule
sur la confiance et la coopération. La différence entre le marché et le réseau
social s’illustre par le fait que les contractants bilatéraux sont indépendants
sur le marché. Il s’agit d’une relation ponctuelle. L’offrant peut vendre son
bien ou service à un acheteur aujourd’hui et à un autre demain, car son
objectif est de maximiser le bénéfice. Mais le réseau social est un lieu de
partage de tous les avantages entre les contractants, car l’échange repose non
seulement sur la relation transactionnelle mais aussi sur la relation humaine.
L’interaction fonctionne encore, une fois les transactions terminées.
D’ailleurs, le
réseau social est aussi un instrument pour réprimander toute infraction de la règle
du jeu en même temps qu’il rapporte aux partenaires coopératifs un gain
rentable. Les obligations imposées par le réseau social entre les acteurs
charpentent une relation d’anticipation. Les acteurs réagissent en fonction de
leurs propres jugements sur une série de faits s’articulant. L’interconnection
nécessite la même réaction de partenaires. Il se peut qu’une partie unilatérale empêche
une autre qui réagit contre la première. L’enjeu du réseau est vu comme pilier
de récompense et de punition à tout acte hors du jeu.
La diffusion
d’informations se fait dans un circuit moins long dans le réseau social que sur le
marché. C’est le bouche à oreille. C’est au travers de ce réseau qu’on se
trouve sur le point de noeud entre offre et demande. L’acheteur et le revendeur
peuvent s’y rencontrer de manière aisée sans beaucoup dépenser.
2.3.2. “Rides en
cercle à la surface de l’eau”
M. Fei Xiao
Tong, sociologue chinois, qualifie le réseau relationnel dans la société
chinoise de réseau égocentrique, qui s’étend à raison du lien de parenté qui
ressemble au jet d’une pierre dans l’eau de sorte que des rides en cercle à la
surface se produisent et s’étendent de cercle en cercle. C’est ce que l’on
appelle le lien interpersonnel. Comme le lien de parenté repose sur le lien
sanguin ou sur le mariage, il s’agit plutôt d’une micro-cellule de la société.
Les individus dans ce réseau maintiennent un lien de moins en moins proche avec
les autres hors de leur famille. L’étendue des “rides” à la surface de l’eau
forme une relation interpersonnelle de moins en moins “lache”, soit distancée.
C’est dans cet enjeu de “rides” que s’est créée en Chine la structure sociale
au coeur de laquelle le foyer constitue une cellule initiale. Le réseau social chinois
est alors composé du lien individuel qui se traduit de moins en moins proche
par le lien de parenté et par son extension dans un rapport interpersonnel.
Dans ce contexte
spécifique, la notion de “relation” entre l’Occident et l’O rient s’explicite de
manière différente. En Occident, la relation individuelle repose sur l’attribut
personnel comme l’attitude, la valeur et le caractère personnel, portant plus
sur un type d’interaction interpersonnelle. Or, la relation traditionnelle a
pris forme en Chine dans un état “donné”. Les relations qui dépendent de ce
caractère «donné» sont acquises dans une démarche d’échanges et de contacts20.
Il en ressort que les relations sont établies sur l’origine, par l’ordre,
sanguine, statutaire, géographique et professionnelle. Le statut relationnel et
le type relationnel sont mis en jeu avec les normes de façon d’être et de faire
dans les échanges et les contacts de la société chinoise. Dans le réseau
occidental, tout individu dispose d’un droit et d’une obligation équilibrés, la
relation interpersonnelle étant celle entre des individus indépendants. Dans le réseau
chinois, tout individu est attribué à sa propre place en fonction de la relation
proche ou lointaine. C’est ce que Fei Xiao Tong appelle «structure de l’ordre
hiérarchisé »21 (差序格局).
Conclusion
A travers les
courants évoqués ci-dessus, nous prenons conscience que les approches analytiques
par rapport au fonctionnement du réseau social sont bien diversifiées, la
littérature de ces trois écoles n’ayant pas pour objet d’instrumentaliser une
optique concernant les travaux de recherches pour nous imerger dans une analyse
complète. Mais ce que nous comptons faire, c’est de proposer une méthodologie
pour nous-même dans notre éventuelle analyse de terrain.
1. Charles Horton Cooley, 1864-1924,
Social Organisation, 1909.
2. H. White, 1970, Chains of Opportuinity
: System Models of Mobility in Organization. Cambridge, Harvard University
Press.
3. Rogers, Everett M. 1995. Diffusion of
Innovation. 4th ed. New York, The Free Press.
4. M.S. Granovetter, 1973, The Strength of
Weak Ties, American Journal of sociology 78 (6), pp.291-313.
5. M.S. Granovetter, 1985, Economic Action
and Social Structure : the Problem of Embededness”. American Journal of
sociology 91 (3), pp.481-510.
6. R.S. Burt, 1992, Structural Holes ;
Social Structure of Competition. Cambridge, Harvard University Press.
7. Krachbardt, David & Jeffrey R.
Hanson, 1993, Informal Networks : the Compagny behind the chart. Harvard Business
Review, July-August, pp.104-111.
8. Lin Nan, 2001, Social Capital: a Theory
of Social Structure and Action. New York, Cambridge University Press.
9. LUO Jia De, 2005, Social NetWork
Analysis, Social Sciencces Academic Press (China).
10. Mark Blaug, 1980, The Methodology of
Economics: or How Economists explain. Cambridge, Cambridge University Press.
11. Li Pei Ling, 1995, L’Evolution de la
Structure Sociale de Chine: Analyses sociales sur la Réforme économique.
Edition du Peuple de HE LONG JIANG.
12. Lin Nan, Walter M. Ensel, John C.
Vaughn, 1981, Social Ressources and Strength of Ties : Structural Factors in
Occupational Status Attrainment. American Sociological Review 46 (4), pp. 393 –
405.
13. Lin Nan, 1990, Social Ressources and
Social Mobility. In Ronald Breiger ed., Social Mobility and Social Structure.
New York, Cambridge University Press.
14. Bian Yan Jie and John Logan, 1996,
Market Transition and Persistence of Power: The Changing Stratification System
in China. American Sociological Review 61, pp. 739 – 758.
Bian
Yan Jie, 1997, Bringing Strong Ties Back in: Indirect Ties, Network Bridges ans
Job Searches in China. American Sociological Review 62, pp. 266 – 285.
15. David Krackhardt, 1992, Strength of
Strong Ties: the Importance of Philos in Networks ans Organizations. In Nitin
Nohria and Robert G. Eccles (Ed.), Network and Organizations. Cambridge, Havard
Business School Press.
16. Blau, 1964, Exchange and Power in
Social Life. New York, Wiley.
17. Powell Walter W, 1990, Neither Market
nor Hierarchy: Network Forms of Organization. Reseach in organizational
behavior12, pp.295 – 336.
18. Alexis Ferrand, 2005, De l’observation
des réseaux sociaux à l’analyse des systèmes relationnels, le polycopié préparé
au séminaire au Glysi-Safa Lyon 2, le 14 mars 2005.
19. Zhang Qi Zai, Nouvelle sociologie
économique, 2e édit, 2002, Edition de Sciences sociales de Chine.
20. LUO Jia De, 2005, Social NetWork
Analysis, Social Sciencces Academic Press (China), p. 51.
21. Fei Xiao Tong, Chine Rurale,Système de
Reproduction, 1998, Press Universitaire de Pékin.
Edité par Yao Xiaodan