En tant que domaine interdisciplinaire, la gugongologie (ou études Gugong) ne se limite pas à la recherche sur l'architecture de la Cité interdite elle-même, mais s'étend également à des domaines connexes tels que l'histoire, l'art, la religion et la culture populaire, contribuant ainsi à une compréhension globale des systèmes politiques, des philosophies, des esthétiques et des phénomènes sociaux de la Chine ancienne. Ce domaine implique intrinsèquement une collaboration multidisciplinaire. Avec les progrès des technologies de l'information, les cartes de connaissances scientifiques sont devenues un outil essentiel pour organiser et traiter de vastes quantités d'informations, rendant leur application dans les études Gugong à la fois indispensable et hautement significative. Cette étude applique des méthodes de cartographie des connaissances scientifiques pour examiner la littérature relative aux études Gugong, en identifiant ses thèmes, tendances et clusters de recherche clés à travers les sous-domaines, et en explorant la structure globale des connaissances et son évolution dans ce champ.

Sources de données et méthodes de recherche

En s'appuyant sur des matériaux provenant de la China National Knowledge Infrastructure (CNKI), cette recherche se concentre sur les articles académiques et les synthèses bibliographiques publiés entre 2003 et 2023. Durant le processus de collecte des données, le mot-clé « études Gugong » a été utilisé, et la recherche a été limitée aux travaux indexés dans le Chinese Social Sciences Citation Index (CSSCI). Au total, 1 478 documents pertinents ont été identifiés et inclus dans l'ensemble de données final. Pour analyser ces matériaux, l'étude adopte l'analyse bibliométrique, une méthode de recherche quantitative, et CiteSpace, un outil de visualisation, permettant un examen systématique de la trajectoire de développement et de l'influence académique des études Gugong.

État des lieux de la recherche

Production des études Gugong : De 2003 à 2023, l'attention académique et le volume des publications dans le domaine des études Gugong ont affiché une tendance à la hausse significative. Durant la phase initiale (2003–2008), le nombre de publications était relativement faible mais progressait graduellement. Le concept et la proposition des « études Gugong » ont été formellement introduits pour la première fois en octobre 2003, et en 2004, la Revue des études Gugong a été lancée, marquant un nouveau point de départ pour la recherche dans ce domaine. À l'étape intermédiaire (2009–2019), avec l'intérêt croissant pour la culture chinoise tant au niveau national qu'international, le volume des publications a augmenté de manière notable. Pour renforcer davantage la recherche académique et le patrimoine culturel dans ce domaine, le Musée du Palais a établi l'Institut de Gugongologie en 2009, reflétant un engagement sérieux envers le développement d'un « Gugong académique ». Dans la phase récente (2020–2023), les études Gugong ont montré une croissance régulière de leur production, accompagnée d'améliorations dans la qualité de la recherche et la profondeur académique, reflétant la sophistication et la maturité croissantes du domaine.

Analyse du réseau des auteurs : Les réseaux de collaboration entre auteurs peuvent révéler les relations entre chercheurs au sein d'un domaine scientifique. Le réseau comprend une équipe professionnelle centrée sur le Musée du Palais, avec des nœuds prominents tels que Zheng Xinmiao et Li Ji, indiquant leur statut actif et influent dans ce domaine. Les contributions clés aux études Gugong et aux recherches sur l'histoire de la cour sont évidentes dans les travaux de Zheng Xinmiao, Yu Hui et Lyu Chenglong.

Analyse du réseau institutionnel : Le Musée du Palais, ainsi que son Département des artefacts et son Bureau de la recherche, ont engagé une collaboration approfondie dans la recherche sur les artefacts, leur conservation et la planification des expositions. D'autres institutions, telles que l'École d'archéologie et de muséologie de l'Université de Pékin et l'Académie des Beaux-Arts de Chine, ont également établi des liens avec le Musée du Palais. Au-delà de Pékin, les nœuds s'étendent à l'échelle nationale et internationale, incluant notamment l'École de littérature et de journalisme de l'Université du Shandong, l'Université des Arts de Nanjing et le Département d'archéologie de l'Université de Durham au Royaume-Uni.

Foyers de recherche et thèmes émergents

Dans l'analyse de réseau, la « cooccurrence des mots-clés » désigne la fréquence et la corrélation avec lesquelles deux ou plusieurs mots-clés apparaissent ensemble dans les textes. Cette méthode permet de comprendre les relations entre les concepts et leur influence mutuelle. Dans les études Gugong, les chercheurs se sont concentrés sur des mots-clés tels que « dynastie Qing », « culture traditionnelle », « Cité interdite » et « musée ». La trajectoire de développement des études Gugong et la construction de son système théorique constituent également des domaines clés de recherche. Cela inclut l'étude de l'histoire académique des études Gugong et son développement en tant que discipline indépendante. Des mots-clés tels que « patrimoine », « rapatriement des reliques culturelles » et « artefacts perdus » traduisent l'attention portée par les chercheurs à la protection, à la gestion et à la récupération des artefacts de la Cité interdite.

Dans le domaine de la numérisation et de l'innovation, les mots-clés fréquents tels que « numérisation », « innovation », « nouveaux produits culturels et créatifs », « produits culturels » et « dissémination culturelle » révèlent l'accent mis sur l'utilisation des technologies modernes pour la transmission et l'innovation culturelles. Cela inclut le besoin intrinsèque et la tendance développementale de préserver et d'exposer numériquement le patrimoine culturel de la Cité interdite. La recherche sur les documents historiques est également significative. Des grappes de mots-clés comme « manuscrits de Dunhuang », « documents de Dunhuang », « histoire de Dunhuang », « études Dunhuang », « archives », « registres » et « livres de comptes » indiquent que, à l'instar des études Dunhuang, le classement, l'étude et l'utilisation des documents historiques constituent une partie importante des études Gugong.

Évolution de la recherche

En utilisant CiteSpace, cette étude réalise une analyse chronologique de l'évolution des mots-clés à haute fréquence à travers 1 478 publications. Sur la base de la distribution des mots-clés et de la densité de leurs interconnexions, la recherche sur les études Gugong présente trois phases distinctes : 2003-2008 constitue la première phase (dite formatrice), où les mots-clés apparaissaient relativement indépendants les uns des autres ; 2009-2019 représente la deuxième phase (exploratoire), avec des mots-clés plus raffinés et interconnectés ; et 2020-2023 correspond à la troisième phase (de développement), caractérisée par des termes émergents et en évolution.

La trajectoire de recherche et les caractéristiques de chaque phase peuvent être résumées comme suit. Durant la phase formative, les études se sont principalement concentrées sur des thèmes tels que l'empereur Qianlong, le concept d'unité entre l'humanité et la nature, et le droit divin des rois. La recherche mettait l'accent sur la construction théorique fondamentale et proposait des interprétations préliminaires du statut historique et de la valeur culturelle des études Gugong. La dispersion et l'indépendance des mots-clés reflétaient la nature exploratoire initiale du domaine.

À l'étape exploratoire, les mots-clés de recherche sont devenus plus spécialisés et interconnectés, suggérant que le domaine s'élargissait à la fois en profondeur et en ampleur. Les chercheurs ont commencé à aborder des questions plus spécifiques — telles que la préservation du patrimoine culturel — et à intégrer les études Gugong à des domaines incluant la technologie numérique.

La phase de développement est marquée par l'émergence continue d'une nouvelle terminologie, avec une recherche qui se concentre sur la restauration d'artefacts, les produits culturels et créatifs, et la numérisation. Des thèmes tels que la promotion du développement durable des musées et le renforcement des échanges et collaborations culturels dans un contexte mondialisé sont apparus comme des domaines centraux de recherche.

Frontières de la recherche

Les dernières frontières de la recherche se révèlent grâce aux chronologies des mots-clés, qui analysent et visualisent l'évolution temporelle d'un domaine de recherche. En utilisant la fonction de cooccurrence des mots-clés de CiteSpace, cette étude a extrait une chronologie des mots-clés des études Gugong pour afficher systématiquement l'évolution des frontières du domaine. Selon cette chronologie, les termes clés — disposés de haut en bas — incluent la Cité interdite, le musée, l'innovation, la créativité, Qianlong, les études Gugong, le four officiel de la dynastie Song et la contrefaçon. Ces frontières peuvent être regroupées en trois domaines thématiques majeurs.

Le premier domaine examine la nouvelle image et l'influence internationale du Musée du Palais. En tant que l'un des sites patrimoniaux les plus importants de Chine, la Cité interdite porte la double mission de préserver et d'exposer sa vaste collection d'artefacts tout en remplissant ses rôles éducatifs et de diffusion publique. Maximiser ces fonctions et faire du Musée du Palais un site clé pour l'engagement public envers l'histoire et la culture est devenu une préoccupation majeure dans les études Gugong. Des experts et universitaires de divers départements du Musée du Palais et de disciplines connexes ont adopté un modèle de collaboration étroite —s'engageant conjointement dans la recherche et la conservation tout en s'inspirant des expériences nationales et internationales réussies. À travers la coopération avec d'autres musées et institutions, ils continuent d'améliorer la capacité de recherche et l'influence mondiale du Musée.

Le deuxième domaine concerne l'innovation et l'héritage culturel au Musée du Palais. Le développement rapide de la technologie numérique multimédia et de l'intelligence artificielle a offert de nouveaux outils et opportunités au Musée du Palais dans ses efforts pour préserver et transmettre le patrimoine culturel. Le Musée a adopté des stratégies de développement innovantes et exploré de nouvelles voies dans la créativité culturelle. En pionnier des avancées dans les musées numériques, il a forgé une nouvelle image mondiale pour les musées à travers le monde et a établi de nouvelles tendances en matière d'innovation muséologique. De plus, l'intégration par le Musée de la culture, de la technologie et de l'IA a établi un nouveau modèle de développement qui a généré un impact social étendu et durable.

Le troisième domaine est la signification académique des fours impériaux de la dynastie Song et l'authentification des contrefaçons. Les céramiques des fours impériaux de la dynastie Song sont à la fois rares et d'une haute valeur artistique, ce qui en fait des cibles privilégiées pour l'imitation et la contrefaçon. Les chercheurs en études Gugong emploient donc une approche interdisciplinaire — combinant les théories esthétiques de l'histoire de l'art, les méthodes de datation scientifique de l'archéologie et la vérification textuelle des documents historiques — pour authentifier et restituer le statut historique et la valeur de ces artefacts.

À l'avenir, alors que les études Gugong continuent d'évoluer sous l'effet conjugué de la numérisation et de la mondialisation, elles sont appelées à saisir de nouvelles opportunités de croissance et à devenir un domaine dynamique de la recherche académique.
 

Cai Rongjiang, Zhao Shufang et Wang Xi (professeur invité) proviennent de la Faculté des Sciences humaines et sociales de l'Université polytechnique de Macao. Cet article a été édité et extrait du Journal du Musée du Palais, n°5, 2025.