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Les pays d'Amérique latine peuvent partager le rêve chinois
Source : china.org.cn 2013-09-09

Lors de la visite du président chinois Xi Jinping en Amérique latine, de fin mai à début juin, les responsables des pays d'accueil et les médias locaux ont fréquemment évoqué le rêve chinois. Ils pensaient que leurs pays pourraient prendre part à ce rêve et profiter d'un développement commun.

Cette vision a pour fondement les faits. Ces vingt dernières années, les relations économiques et commerciales de la Chine avec l'Amérique latine et la région des Caraïbes ont connu un développement sans précédent, et la Chine a établi un partenariat global stratégique avec les principaux pays latino-américains. Avec le Mexique, par exemple, le montant annuel des échanges commerciaux était inférieur à 100 millions de dollars à la fin des années 1980 et au début des années 1990, mais ce chiffre a atteint 11,4 milliards de dollars dans les quatre premiers mois de cette année. Le volume des échanges commerciaux de la Chine avec l'Amérique latine et les Caraïbes s'est élevé à 261,2 milliards de dollars en 2012, contre 26,8 milliards en 2003.

Le développement rapide du commerce Chine–Amérique latine a apporté d'énormes avantages aux deux parties. Sans la grande quantité de matières premières fournie par l'Amérique latine, il aurait été inimaginable que la Chine puisse maintenir un développement économique continu et stable, tandis que ces échanges ont permis à l'Amérique latine d'afficher un taux de croissance supérieur au niveau moyen mondial et lui ont permis de mieux faire face aux effets négatifs de la crise financière.

C'est la Commission économique des Nations Unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL) qui fut la première à attirer l'attention sur cette nouvelle réalité. Pendant longtemps, les États-Unis étaient le seul moteur pour la reprise et le développement de l'économie latino-américaine. Mais la situation a évolué depuis le début du nouveau cycle économique de croissance en 2003. Autour de 2005, dans son rapport annuel, la CEPAL a pour la première fois cité la Chine comme le deuxième moteur pour la croissance économique de l'Amérique latine. Par la suite, la CEPAL a prêté de plus en plus d'attention au rôle joué par la Chine dans la reprise économique et la croissance de l'Amérique latine et des Caraïbes, tout en publiant une série d'articles pour réfuter les assertions sur le thème de la « menace chinoise » et du « néo-colonialisme » développées par certains médias des pays développés. Cet établissement international qui fait autorité a souligné plusieurs fois qu'il importait pour les pays latino-américains de saisir les opportunités de redressement offertes par la Chine et de renforcer la coopération pour réaliser un bénéfice mutuel. Les points de vue et les conseils de la CEPAL ont passé l'épreuve du temps et sont partagés par un nombre de plus en plus élevé de pays latino-américains. Ce sont les raisons profondes pour lesquelles les pays d'Amérique latine voient unanimement le rêve chinois d'un bon œil.

Le commerce de la Chine avec l'Amérique latine et les Caraïbes est équilibré dans l'ensemble, mais il existe aussi des problèmes, par exemple le déséquilibre commercial avec le Mexique. Ces vingt dernières années, la Chine a toujours enregistré un grand excédent commercial avec le Mexique. Toutefois cela n'est pas dû aux politiques commerciales de la Chine, mais au rapport entre l'offre et la demande d'une part, et à la structure industrielle de l'autre. À cause de la balance défavorable du commerce, certaines industries du Mexique ont été confrontées à une forte pression concurrentielle, ce qui a donné lieu à des enquêtes antidumping et des restrictions contre des produits chinois. Mais ces mesures n'ont pas pu efficacement protéger les industries faiblement compétitives, et les consommateurs ont été les premières victimes. En fait, elles n'ont pas fondamentalement pu résoudre le problème du déficit commercial, ni contenir l'accroissement des échanges sino-mexicains. Même si certains produits chinois étaient totalement interdits sur le marché mexicain, les vides laissés sur le marché seraient sûrement comblés par les produits d'autres pays asiatiques. Les industries mexicaines concernées resteraient encore confrontées à une concurrence accrue. Peut-être aussi le Mexique ferait-il face à davantage d'inflation.

Commerce et investissement

Accroître les exportations mexicaines vers la Chine est une façon positive de réduire le déficit commercial. Pour ces deux pays éloignés l'un de l'autre, il convient d'augmenter la compréhension mutuelle, il convient aussi d'approfondir et d'élargir la coopération économique et commerciale. En 2003, le Mexique avait tenu une grande exposition à Beijing pour laquelle je servais d'interprète. L'exposition, qui portait sur l'agriculture et l'industrie mexicaines, avait fait une impression profonde aux Chinois. Il est regrettable que la Chine n'avait alors pas suffisamment de devises pour acheter des produits mexicains, parce que l'économie chinoise stagnait et le commerce extérieur était à un niveau très bas. De ce fait, ces dix dernières années, le Mexique n'a plus organisé aucune exposition économique et commerciale en Chine. Aujourd'hui, les grandes villes chinoises organisent chaque année des expositions. Les entrepreneurs mexicains pourraient y participer pour réaliser à moindre frais la promotion de leurs produits.

Dans le même temps, les deux pays peuvent développer le nouveau marché du commerce des services, profitant par exemple des riches ressources touristiques du Mexique. Ces dernières années, le nombre de touristes chinois à l'étranger a connu une croissance considérable. En 2009, dans le contexte de la crise financière mondiale, le nombre de sorties de Chinois pour les voyages de tourisme à l'étranger a atteint 47 millions, et en 2012, 77 millions. On prévoit que pour cette année, ce chiffre dépassera les 100 millions. Les Maldives dans l'Océan Indien sont l'une des destinations touristiques favorites des Chinois. En fait, la ville de Cancun et d'autres lieux touristiques au Mexique sont tout aussi attrayants, seulement ils sont peu connus des Chinois. Une autre raison qui explique le faible nombre de touristes chinois au Mexique est la grande distance et le peu de vols qui relient les deux pays. Si le Mexique, le Brésil, l'Argentine et d'autres pays latino-américains vantaient davantage la beauté de leurs paysages, les touristes chinois tourneraient leurs regards vers l'Amérique latine. Avec la progression du nombre des touristes, le problème des lignes aériennes se résoudra de lui-même, entraînant sûrement le développement des infrastructures connexes et des services dans son sillage. À cet égard, l'Asie du Sud-Est, l'Europe et l'Océanie sont un exemple de réussite.

Une autre façon de résoudre les problèmes actuels consiste à renforcer les investissements mutuels. Le Mexique, le Brésil et l'Argentine ont des projets d'investissement en Chine, et les investissements chinois en Amérique latine ont atteint au total 65 milliards de dollars, ce qui a créé beaucoup d'emploi de part et d'autre. Cependant, ces investissements sont dérisoires au vu de l'envergure économique de la Chine comme de l'Amérique latine. Il y a encore un grand espace de développement. Les investissements chinois en Amérique latine, par exemple, se limitent aux secteurs des mines et de l'énergie. Durant les 30 dernières années, la Chine a fait de grands progrès et accumulé de riches expériences en matière d'infrastructures (routes, ports, trains à grande vitesse, etc.). Elle possède donc des technologies appropriées pour les pays en développement. Les pays d'Amérique latine peuvent en bénéficier.

Sur la zone de libre-échange

Avant la visite de Xi Jinping en Amérique latine, quand un journaliste a demandé si un accord de libre-échange serait signé entre les deux pays, il a expliqué que la Chine avait signé un accord de libre-échange avec le Chili, le Pérou et le Costa Rica, et avait lancé une étude conjointe de faisabilité sur l'établissement d'une zone de libre-échange avec la Colombie. M. Xi a ajouté que si le Mexique exprimait le souhait de négocier avec la Chine la mise en place d'une zone de libre-échange, cette dernière serait prête à renforcer sa coopération avec lui en la matière.

L'établissement d'une zone de libre-échange représente une bonne idée pour l'approfondissement des relations globales stratégiques entre la Chine et les pays latino-américains. Le Mexique et le Chili et d'autres pays d'Amérique latine sont des pionniers, des pays en développement qui pratiquent la zone de libre-échange et ont apporté une contribution remarquable à l'intégration économique régionale et à la libéralisation mondiale du commerce et des investissements. Leur riche expérience permet d'inspirer la Chine et d'autres pays en développement. La Chine a acquis une expérience utile au cours des négociations sur la zone de libre-échange avec le Chili, et a donc très facilement pu en établir une avec le Pérou et le Costa Rica.

Au début des années 1990, le Mexique, montrant une grande perspicacité et une grande détermination, avait signé l'Accord de libre-échange nord-américain avec les États-Unis et le Canada, malgré des oppositions. La réalité a prouvé que rejoindre la zone de libre-échange nord-américaine était un bon choix stratégique pour le Mexique.

Dans le cadre du développment rapide des zones de libre-échange dans le monde, la Chine et le Mexique, qui sont partenaires stratégiques, et sont tous deux des pays riverains du Pacifique, doivent le plus tôt possible mettre l'établissement d'une zone de libre-échange à l'ordre du jour. Cela nécessite de part et d'autre de dégager de nouveaux modes de pensée. Les deux pays devraient d'abord encourager le développement des études de faisabilité sur la zone de libre-échange sino-mexicaine, afin ensuite de créer des conditions favorables pour effectuer le plus tôt possible des négociations gouvernementales.

Après la création de la ZLE, la compétitivté des produits exportés du Mexique sera considérablement améliorée en raison de la réduction des droits de douane. Dès lors, le déficit commercial du Mexique avec la Chine se résorbera de façon efficace. En outre, l'industrie manufacturière et les services de banque et d'assurance du Mexique pourront mieux se développer sur le marché chinois grâce aux bonnes conditions de la ZLE ; le Mexique pourra attirer davantage de capitaux chinois, bénéficier de la technologie et de l'expérience chinoises et créer davantage d'emplois. La création de la ZLE sino-mexicaine offrira à n'en pas douter un tout nouveau modèle dans la coopération Sud-Sud.

La crise financière dure depuis cinq ans et touche à sa fin. La Chine d'une part, l'Amérique latine et les Caraïbes de l'autre, se trouvent désormais dans une période stratégique à la fois favorable et cruciale. Saisir fermement cette opportunité et laisser les pays d'Amérique latine et des Caraïbes partager le rêve chinois va fortement promouvoir un développement sain et régulier des relations bilatérales.

Ecrit par LU Guozheng, membre du conseil de l'Association chinoise du commerce international et du conseil de l'Association chinoise d'Amérique latine, a travaillé dans les ambassades de Chine au Mexique, en Argentine, en Espagne et en Guinée équatoriale.

 

 

 

 

 

 

 

 

Edité par:Yao Xiaodan
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