De considérables changements se
sont produits ces dernières années dans l'architecture politique allemande. Le
principal parti, la CDU/CSU formée par le rapprochement de l'Union
chrétienne-démocrate et de l'Union chrétienne-sociale, conserve une large influence,
avec une cote de popularité dépassant les 40 %. De son côté, la chancelière,
Angela Merkel, reste soutenue par 50% des Allemands, un taux bien supérieur aux
autres chefs de Parti.
Alors que les Etats-Unis se
débattent avec la crise financière et que de nombreux pays européens sont pris
dans le marasme de la crise des dettes souveraines, l'Allemagne maintient son
cap économique. Le pays considère que le développement sain de la zone Euro
constitue la solution à la crise de la dette. Il offre son soutien aux pays les
plus touchés, à condition qu'ils adoptent des politiques fiscales plus
austères. L'Allemagne devient peu à peu le fer de lance de l'Europe, aussi bien
au sein de l'Union qu'à l'international.
En janvier, les socio-démocrates
du SPD se sont alliés aux Verts pour battre la CDU en Basse-Saxe, législatives
qu'ils n'ont remportées qu'avec un petit siège d'avance. Le Parti de Gauche,
Die Linke, et le Parti Pirate n'ont pas recueilli les 5% des voix nécessaires à
leur entrée au parlement local. Cette élection augure d'une lutte furieuse que
se livreront la CDU/CSU et le SPD lors de l'élection fédérale de septembre
prochain.
Quelques prédictions
électorales
Le 13 février dernier, les
journaux allemands publiaient plusieurs enquêtes d'opinion, aux résultats
contrastés. Le sondage publié dans l'hebdomadaire Die Zeit et réalisé par
l'Institut Forsa indiquait que la CDU s'était déjà remise de son échec en Basse-Saxe,
et que la cote de popularité de l'alliance CDU/CSU atteignait les 43%, un
record depuis 7 ans. Celle du FDP (Parti libéral démocrate) était sous la barre
des 5 %, celle du SPD à 25 %, les Verts à 14, et la Gauche à 7 %. L'Institut
Forsa estimait donc que la CDU/CSU se trouvait en bonne position. Le même jour,
la chaîne publique Das Erste annonçait des chiffres bien différents : CDU/CSU à
40%, SPD à 27, FDP à 4, la Gauche à 7, 16 % pour les Verts et 3 % pour le parti
Pirate.
Alors, quels pourront être les
résultats de l'élection de septembre ? Tout d'abord, la CDU/CSU s'allierait
avec le FDP, et le SPD avec les Verts. Ensuite, si ces combinaisons entre
grands et petits partis ne permettent pas d'atteindre la barre des 50 %, il y a
fort à parier que les deux grands partis organiseront un gouvernement de
coalition, ce qui s'est déjà produit par le passé. Mais, vues les divergences
existantes entre CDU et SPD, ce gouvernement ferait probablement long feu.
Par ailleurs, les sondages
donnent moins de 5 % au FDP, ce qui l'empêcherait d'entrer au Parlement. Et
dans ce cas, il serait impensable pour la CDU de s'allier avec ce parti. Du
côté du SPD, s'il obtient moins de 30 % des voix, il lui sera difficile de
l'emporter, même allié aux Verts. Mais une coalition entre un grand et deux
petits partis est possible. Les Verts ont une mince chance d'entrer au
gouvernement, mais une belle opportunité pour influencer les négociations liées
à la formation du gouvernement. Enfin, pour le moment, difficile de dire si le
Parti Pirate obtiendra les 5 % requis pour entrer au Parlement.
Ne restent plus que quatre mois
avant le scrutin. Quatre longs mois durant lesquels la situation en Allemagne
comme à l'étranger pourrait considérablement évoluer, et ainsi faire pencher la
balance vers l'une ou l'autre de mes prédictions.
Edité par Yao Xiaodan