L'Asie de l'Ouest et l'Afrique du Nord en 2012 ; les relations entre la Chine et les pays arabes
En 2012, la situation en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord a connu de profonds changements. Divers conflits se sont retrouvés entrelacés, tandis que les forces régionales se sont désagrégées et regroupées dans une lutte acharnée pour explorer leur propre voie de développement et renforcer leur statut et influence. Lors du débat général de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre sur la question du Moyen-Orient, les parties concernées ont suscité une polémique violente. Cette scène représente tout simplement un microcosme de la situation régionale depuis 2012.
Depuis le début des grands changements en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord il y a près de deux ans, le régime a changé dans plusieurs pays et ces changements de profondeur continuent d'influer sur l'ancien environnement politique et la structure du pouvoir au Moyen-Orient, les anciens et les nouveaux conflits restant liés et intraitables. Dans le même temps, les points chauds se sont intensifiés dans la région, la Syrie constitue le centre de divers conflits et le jeu des grands pays y est de plus en plus acharné. L'évolution de la situation au Moyen-Orient affecte l'ajustement profond de la structure stratégique internationale. à la mi-novembre 2012, Israël a lancé l'opération « Pilier de défense » en représailles aux tirs de roquettes du Hamas. Cet assaut aérien majeur contre la bande de Gaza a fait un millier de blessés et morts et a mis en évidence l'urgence de résoudre la question palestinienne. Les doubles standards des états-Unis en ce qui concerne la question du Moyen-Orient sont aussi une source de fort mécontentement dans les mondes arabe et islamique. La question palestinienne longtemps reportée, qui touche aux intérêts fondamentaux du peuple palestinien et aux sentiments du monde islamique, est au cœur du problème de la région et une des raisons de l'agitation régionale de longue haleine.
La Chine poursuit ses politiques de respect de la souveraineté et de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, tout en protégeant activement les intérêts fondamentaux des peuples et la stabilité régionale. Ses relations avec les pays de cette région se développent de manière durable et stable. Le rapport prononcé par Hu Jintao lors du XVIIIe Congrès national du Parti communiste chinois a attaché une très grande importance au renforcement de la coopération avec les pays en développement. Il a réitéré que « la Chine se consacre à un règlement pacifique des différends internationaux et des points chauds. Elle s'oppose au recours illégitime à la force et à la menace par la force, à toute tentative de subversion contre le régime légitime d'autres pays, de même qu'au terrorisme sous toutes ses formes ». La diplomatie de la Chine envers l'Asie de l'Ouest et l'Afrique du Nord est une pratique de cet esprit. Au début de l'année 2012, le premier ministre chinois Wen Jiabao a effectué une visite officielle en Arabie Saoudite, dans les émirats arabes unis et au Qatar, ce qui a promu le développement de la coopération stratégique avec les pays du Golfe. Les relations entre la Chine et les pays de l'Asie de l'Ouest et de l'Afrique du Nord maintiennent un bon élan de développement. De janvier à septembre 2012, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les pays arabes a atteint 165 milliards de dollars, soit une augmentation de 15,6 % en glissement annuel.
Participation active dans la résolution de la crise syrienne
Au cours de l'année passée, la Syrie a fait l'objet de l'attention internationale, tout comme l'attitude et la position de la Chine envers cette question.
Durant les 19 mois qui se sont écoulés depuis le début de la crise en Syrie, la Chine a toujours insisté sur une solution politique à la question syrienne, qui serait dirigée par les Syriens et répondrait aux exigences raisonnables du peuple. La Chine s'est appliquée à l'entremise diplomatique, afin de trouver une solution pacifique satisfaisant toutes les parties et de mettre fin à la violence en Syrie. à cette fin, elle a avancé une proposition en six points pour une solution pacifique à la question syrienne. Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères à Genève du Groupe d'action sur le dossier syrien, quatre autres propositions ont été présentées par Yang Jiechi, ministre chinois des Affaires étrangères. Parallèlement, la Chine communiquait avec le gouvernement syrien et l'opposition. Un envoyé spécial du gouvernement chinois s'est rendu en Syrie à plusieurs reprises. Des représentants du gouvernement syrien et de l'opposition ont été reçus en Chine et la Chine a maintenu des contacts avec les organisations de l'opposition tant en Syrie qu'à l'étranger. Ainsi la Chine peut-elle exhorter les deux parties à cesser le feu et à ouvrir un dialogue politique inclusif dès que possible. En même temps, la Chine était en étroite communication avec les parties concernées de la communauté internationale, surtout les pays arabes et la Ligue des états arabes. Elle s'est attachée à maintenir l'unité de la communauté internationale, tout en donnant des points de vue constructifs lors des réunions du Conseil de sécurité et d'autres enceintes multilatérales relatives au dossier syrien. Elle a soutenu la médiation de l'Envoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue des états arabes et l'envoi d'une mission de surveillance dans le pays. Elle a non seulement participé à la réunion des ministres des Affaires étrangères à Genève du Groupe d'action, elle s'est aussi efforcée d'obtenir des résultats positifs à l'issue de la réunion.
Ces efforts constructifs ont eu des résultats positifs sur la question syrienne. Avec l'évolution de la situation, la communauté internationale s'est montrée de plus en plus encline à obtenir un consensus, en acceptant que la Syrie n'est pas la Libye, et que leurs conditions nationales comme leur statut et influence dans la région sont tout à fait différents. Il n'existe aucune condition pour reproduire le « modèle libyen », la communauté internationale n'accepterait pas cette option. La solution finale à la crise en Syrie devrait dépendre du résultat des discussions entre les diverses parties. Un examen et une compréhension impartiaux sur la position de la Chine montrent clairement qu'elle préserve les intérêts fondamentaux du peuple syrien, la paix et la stabilité du Moyen-Orient, et qu'elle défend la Charte des Nations unies et les normes régissant les relations internationales.
Respect et soutien du choix des peuples d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord
Le changement le plus fondamental depuis la Seconde Guerre mondiale se déroule en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord. Comment la Chine voit-elle ce changement ? Comment maintenir et développer les relations amicales traditionnelles avec le monde arabe ? Il s'agit sans aucun doute d'un sujet majeur de la diplomatie chinoise à l'ère contemporaine.
En tant qu'amie proche du peuple arabe, la Chine chérit l'amitié traditionnelle avec ce peuple, respecte clairement et fermement sa volonté et son choix. Maintenir la paix et la stabilité régionales, sauvegarder les intérêts fondamentaux et de long terme du peuple arabe, ainsi que maintenir les relations amicales avec le peuple arabe constituent toujours le point de départ de la politique régionale de la Chine. Tout au début des grands changements en Asie de l'Ouest et en Afrique du Nord, la Chine, sous diverses formes, a fait part de ses points de vue et sa position, qui peuvent se résumer comme suit. Premièrement, la Chine respecte le souhait de développement et de changement des pays et des peuples de la région, et soutient leur exploration indépendante d'une voie correspondant à la situation de leur pays. Deuxièmement, la Chine appelle les pays concernés et la communauté internationale à résoudre leurs différences à travers un dialogue politique inclusif et pacifique, et s'oppose fermement au recours à la force, afin d'éviter des conflits violents pour que les gens de la région puissent mener une vie stable et pacifique le plus tôt possible. Troisièmement, la Chine préconise que la communauté internationale se conforme aux clauses de la Charte des Nations unies, et respecte la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale des pays de la région. La Chine s'oppose fermement à l'intervention des forces armées extérieures et à tous autres actes visant à imposer leur propre volonté aux peuples de la région. La Chine, à maintes reprises, a répété qu'il ne s'agit pas de protéger un tel groupe ou de s'opposer à un autre, mais de sauvegarder l'indépendance et la dignité nationales des pays en développement, dont elle fait partie avec les pays arabes. Quatrièmement, la Chine souhaite que la communauté internationale insiste sur une solution globale face à la transition régionale et qu'elle renforce ses efforts politiques et diplomatiques, tout en attachant une grande importance à la question palestinienne pour faire progresser le processus de paix au Moyen-Orient. Pour régler les dossiers délicats comme la Syrie et l'Iran, la communauté internationale doit renforcer son soutien au développement économique et social des pays concernés pour les aider à réaliser une transition en douceur.
Deux grands événements survenus en 2012 démontrent la mise en pratique par la Chine des politiques susmentionnées. L'un porte sur la Ve Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino-arabe tenue en Tunisie en mai. Elle a réaffirmé le partenariat stratégique entre la Chine et les pays arabes et a élaboré un plan de développement pour les relations bilatérales futures. L'autre concerne la visite réussie du président égyptien Morsi en Chine en août. Comme l'égypte est un grand pays ayant du poids dans le monde arabe et ayant vécu une révolution et un changement de régime, le nouveau président, soutenu par les Frères musulmans, a fait l'objet de l'attention de tous. Il a visité la Chine moins de deux mois après son entrée en fonction, montrant ainsi la haute importance accordée par l'égypte aux relations avec la Chine. Les dirigeants des deux pays ont abouti à un consensus sur le développement d'un partenariat stratégique bilatéral et sur les questions tant régionales qu'internationales. Cela illustre la volonté de la Chine de travailler de concert avec tous les pays arabes, afin de promouvoir conjointement la paix, la stabilité et le développement de la région.
Développement des relations sino-arabes
Situé à la jonction de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe, le Moyen-Orient reste un point stratégique pour l'Orient comme pour l'Occident, et ainsi un terrain de dispute pour les grands pays depuis longtemps. Il revêt une place importante dans la stratégie internationale des grandes puissances d'aujourd'hui. Les politiques diplomatiques de la Chine envers cette région sont une partie importante et un aspect représentatif de sa diplomatie globale. En tant que participante, constructrice et contributrice importante de la communauté internationale, la Chine s'en tient à la réconciliation et aux négociations dans les dossiers chauds d'Asie de l'Ouest et d'Afrique du Nord, et a joué un rôle important et constructif dans la résolution des problèmes et l'apaisement de la situation. La Chine s'applique à collaborer avec d'autres pays pour partager les opportunités de développement, relever les défis et promouvoir le développement commun. La Chine préconise l'égalité et la démocratie dans les relations internationales, et cherche la coopération à bénéfices mutuels dans le processus de développement. Elle préconise aussi l'efficacité et la justice dans la gouvernance mondiale, promeut le progrès commun dans une civilisation pluraliste et poursuit la sécurité universelle dans l'interdépendance. Le concept politique proposé par la Chine de bénéfices mutuels, de développement commun et de prospérité partagée a insufflé une nouvelle connotation à la paix et au développement du monde.
Avec le développement d'un monde multipolaire, l'approfondissement de la mondialisation économique, l'essor de la diversité culturelle, la percée de la révolution scientifique et technologique, de même que l'expansion de l'influence des technologies informatiques, les échanges entre les différentes civilisations s'accroissent sans cesse, tandis que la communauté internationale devient de plus en plus interconnectée et interdépendante. La solidarité absolue, le développement pacifique et la coopération à bénéfices mutuels des pays deviennent la poursuite commune de la communauté internationale et l'aspiration universelle des peuples de tous les pays. Dans le cadre du Forum de coopération sino-arabe, un dialogue entre les civilisations chinoise et arabe se déroule de manière vivante avec la coopération dans divers domaines. La Chine a joué et continue de jouer un rôle important dans ces changements historiques. à l'avenir, les obligations internationales de la Chine, de même que ses droits et intérêts, s'étendront continuellement. Elle jouera certainement un rôle de plus en plus important dans la promotion du progrès de la civilisation humaine et la création d'un monde harmonieux de paix durable et de prospérité commune. La Chine et les pays arabes, qui ont une longue histoire et une ancienne civilisation, développeront un nouveau partenariat stratégique avec leurs efforts conjoints.
Edité par Yao Xiaodan
NETWORK DES SCIENCES SOCIALES DE CHINE
