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Parc national de Lushan
Source : UNESCO 2013-05-31

Brève description

Le site du mont Lushan, dans le Jiangxi, constitue l'un des foyers spirituels de la civilisation chinoise. Temples bouddhistes et taoïstes et hauts lieux du confucianisme, où enseignèrent les plus grands maîtres, s'y fondent harmonieusement dans un paysage d'une saisissante beauté dont s'inspirèrent d'innombrables artistes qui consacrèrent l'approche esthétique de la nature propre à la culture chinoise.

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse 

Le Mont Lushan est situé dans la ville de Jiujiang, province du Jiangxi. Le bien du Parc national de Lushan occupe une superficie totale de 30.200 hectares. Son sommet le plus élevé, le pic de Hanyang, culmine à une altitude de 1.474 mètres au-dessus du niveau de la mer. Bordé au nord par le Yangtze et au sud par le lac Poyang, le Mont Lushan offre un vaste panorama sur le fleuve, les collines et le lac. Pendant plus de deux millénaires, sa beauté a attiré maîtres spirituels, lettrés, artistes et écrivains. Quelques 200 édifices historiques sont dispersés dans le parc national de Lushan ; ces lieux de prière ont été reconstruits et agrandis maintes fois, donnant naissance à un centre d’étude et de religion qui perdure aujourd’hui encore. On distingue notamment le complexe du temple bouddhiste de la Plantation de l'Est, commencé par Huiyuan en 386 apr. J.-C.; la pagode de la Plantation de l’Ouest, commencée vers 730 apr. J.-C.; le temple de la Simplicité et de la Tranquillité, édifié pendant la dynastie des Tang pour accueillir des écrits taoïstes; et l'académie de la Grotte du Cerf Blanc, construite en 940 et restaurée à la fin du XIIe siècle pendant la dynastie Song, lorsque Zhu Xi propagea les enseignements politiques et éthiques de Confucius. Agrandie progressivement jusqu'au XIXe siècle, elle forme aujourd'hui un complexe de temples, de salles d'études et de bibliothèques. Le Mont Lushan se caractérise également par le pont de pierre à travée unique de Guan Ying, datant de 1015 apr. J.-C., et par plus de 900 inscriptions portées sur les parois des falaises et sur des tablettes de pierre. On y trouve également quelque 600 villas construites par des visiteurs chinois et étrangers lorsque Lushan devint un lieu de villégiature à la mode, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Elle fut également la capitale d'été officielle de la République de Chine dans les années 30 et 40. Les villas reflètent par leur style différentes modes architecturales et leur emplacement obéit aux concepts occidentaux d’aménagement du territoire de l’époque.

Le Mont Lushan occupe une place importante dans l’histoire et la culture chinoises. Parfait exemple de culture paysagère chinoise, il illustre également le modèle d’une éducation chinoise fondée sur les écoles et, jadis foyer culturel du sud de la Chine, il se situe à la convergence des cultures chinoise et occidentale. Les grands événements culturels et politiques qui ont marqué Lushan ont influencé le cours de l’histoire chinoise.

La beauté naturelle de Lushan intègre parfaitement les édifices et autres vestiges historiques, pour donner naissance à un paysage culturel unique dont la valeur esthétique exceptionnelle s’accorde harmonieusement avec la vie culturelle et spirituelle chinoise. Associant nature et culture, le Mont Lushan est l’illustration de l’esprit national de la Chine et le symbole de sa vie culturelle.

Critère (ii) : La construction et la disposition des temples et des écoles dans le magnifique paysage de Lushan ont créé un paysage culturel ayant favorisé un échange de valeurs pendant une longue période, depuis la dynastie des Han, à la fin du IIIe siècle av. J.-C., jusqu’au début du XXe siècle.

Critère (iii) : Le paysage de Lushan a été une source d’inspiration pour la philosophie et l’art. L’intégration sélective et sensible d’éléments culturels de grande qualité à ce paysage témoigne de l’aptitude des Chinois à apprécier les interactions harmonieuses entre la beauté naturelle et la culture.

Critère (iv) : Le groupe de bâtiments anciens formant l’académie de la Grotte du Cerf Blanc constitue le modèle architectural des académies traditionnelles chinoises. Le pont à arche de pierre de Guanyin, à structure à rainure et mortaise, a joué un rôle de premier plan dans la construction des ponts en Chine. Les villas modernes témoignent de la pénétration de la culture occidentale dans la Chine de l’intérieur entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe.

Critère (vi) : Le moine Huiyuan, fondateur de la secte bouddhiste de la Terre pure au temple Donglin de Lushan, inaugura une ère d’implantation du Bouddhisme en Chine. Zhu Xi donna un nouveau souffle à l’académie de la Grotte du Cerf blanc, modèle de la diffusion de la philosophie idéaliste confucéenne des dynasties Song et Ming et des écoles d’enseignement. Son influence se faisait encore sentir plus de 700 ans après la dynastie Song. La philosophie idéaliste confucéenne selon l’interprétation qu’en donna Zhu Xi et son modèle d’éducation se répandirent notamment au Japon, en Corée et en Indonésie et ont joué un rôle majeur dans l’histoire de l’éducation à l’échelle mondiale.

Intégrité 

Le bien du patrimoine mondial du Parc national de Lushan s’étend sur une superficie de 30.200 hectares. Il est entouré d’une zone tampon de 50.000 hectares. Le bien et la zone tampon contiennent tous les éléments nécessaires liés à la formation du patrimoine culturel, ainsi qu’à la présentation de ses valeurs de patrimoine mondial; il s’agit en particulier des édifices anciens, des ruines, des villas modernes, des inscriptions gravées sur des pierres, de la végétation poussant dans la montagne et des chutes d’eau et des ruisseaux, qui ensemble mettent en évidence les éléments culturels et naturels du paysage culturel de Lushan.

Authenticité 

Le Mont Lushan possède un patrimoine culturel et naturel d’une grande richesse qui conserve dans toute leur authenticité les éléments et caractéristiques uniques liés à la création et au développement du site et à ce qu’il nous a laissé en héritage, en particulier les éléments culturels, historiques et naturels tels que les monuments et sites anciens, les villas, les inscriptions anciennes gravées sur des pierres, les peintures et les poèmes remontant à diverses périodes, ainsi que les ruisseaux, les chutes d’eau et les vallées. Les dégâts temporaires ou partiels de l’environnement naturel peuvent être réparés avec rapidité et efficacité. La restauration et les interventions ont pour principe de conserver à l’élément du patrimoine son caractère historique, qu’il s’agisse de la conception, des matériaux, des méthodes et des techniques. Le bien conserve ainsi son authenticité historique, qui protège en permanence la valeur de cette “célèbre montagne culturelle”.

Eléments requis en matière de protection et de gestion 

En 1982, le Mont Lushan fut parmi les premiers sites à accéder au statut de zone panoramique nationale et de réserve naturelle nationale de première classe. La superficie du bien et de la zone tampon ont alors été délimitées. Les caractéristiques du Mont Lushan sont efficacement protégées par les lois et les réglementations relatives à la gestion des zones panoramiques nationales et à la protection du patrimoine culturel et de son environnement. Les mesures et les projets susceptibles d’avoir un impact important sur la valeur de patrimoine doivent faire l’objet d’une autorisation par les autorités nationales pertinentes.

Le Bureau chargé de l’intérêt panoramique et historique de Lushan privilégie le développement durable du bien et a en conséquence accru les dépenses de conservation et de gestion. Des plans directeurs de protection du site à court et long terme ont été élaborés. Ils accordent une grande importance à la protection globale du patrimoine culturel et de son environnement en cherchant des méthodes de protection plus scientifiques. De nouveaux efforts de recherche ont été déployés en vue d’une utilisation plus rationnelle du bien. La coopération et les échanges se sont intensifiés. Les mesures de conservation sont appliquées de manière rigoureuse. La gestion de l’environnement et les projets de développement sont soumis à un contrôle strict. Le développement durable du bien a été rendu possible par un juste équilibre entre préservation du patrimoine et développement du tourisme.

Description longue

Le site classé sur la Liste du patrimoine mondial est un paysage culturel d'une très grande importance esthétique, étroitement associé à des valeurs fondamentales de la vie spirituelle et culturelle de la Chine. Lushan (le mont Lu) est un lieu d'une remarquable beauté scénographique et dont l'environnement naturel présente un très grand intérêt. Il a attiré maîtres spirituels, lettrés et philosophes, mais aussi artistes, peintres et écrivains, pendant plus de deux millénaires, et inspiré une partie de la poésie chinoise classique la plus authentique. De hautes valeurs culturelles sont venues progressivement, et subtilement, enrichir ce site jusqu'à notre époque.

La présence de l'homme à Lushan remonte au moins au néolithique (vers 4500 av. J.-C.). Le site commença à prendre de l'importance au cours de la dynastie des Han, à partir du IIIe  siècle av. J.-C. Les empereurs de cette dynastie, et des dynasties suivantes, construisirent toute une série d'édifices monumentaux, et en firent un centre d'étude et de religion. Le moine Hui Yang fonda la secte de Jingtu, influente au sein du bouddhisme oriental, dans le temple de la Plantation de l'Est, et c'est de là que partit Jian Zhen pour introduire le bouddhisme au Japon vers 750.

Au cours de la dynastie des Tang (618-907), Lushan devint le centre d'autres sectes - les Linji, les Caodong et les Huang Long. Cette forme de spécialisation comme centre spirituel attira d'autres religions à Lushan. Lu Xiu Jing y construisit le temple de la Simplicité et de la Tranquillité, où étaient déposés les écrits taoïstes. D'autres grandes religions, comme l'islam ou le christianisme, s'établirent également à Lushan, qui a conservé son importance spirituelle et politique jusqu'à nos jours.

Les biens culturels du parc national de Lushan peuvent être répartis en quatre groupes distincts : sites archéologiques, inscriptions, édifices historiques et villas chinoises ou étrangères.

Les sites archéologiques comprennent le grand village néolithique de Tingzi Dun (quatrième millénaire av. J.-C.), le site de Fanzhou Yan où étaient pratiquées l'agriculture, la chasse et la pêche sous les dynasties des Shang et des Zhou (1600-1000 av. J.-C.), les résidences de Tao Yuan-Ming, qui en changea à plusieurs reprises au cours de sa vie (365-427) et le champ de bataille du lac Boyang (période des Trois Empires, 220-265).

On connaît à Lushan plus de 900 inscriptions portées sur les parois des falaises ou sur des tablettes de pierre. Les plus anciennes des inscriptions rupestres présentent la calligraphie du grand poète pastoral de la dynastie des Jin (265-420), Tao Yuan-Ming ; d'autres sont de la main du célèbre poète de la dynastie des Song (960-1279) Huang Ting-Jian, du calligraphe Mi Fu et du philosophe Zhu Xi. Celles de la dynastie des Ming (1368-1644) sont tout aussi célèbres : elles sont l'œuvre de notables comme le philosophe Wang Shouren ou les écrivains Li Mengyang et Wang Siren. Les tablettes inscrites couvrent une période comprise entre 1050 environ et 1938, lorsque les termes chinois « Révérence et Respect » y furent gravés pour encourager l'armée à combattre l'envahisseur japonais.

Quelque 200 édifices historiques sont dispersés dans tout le parc national de Lushan. Le plus célèbre est le complexe du temple de la Plantation de l'Est au pied du pic de Xianglu, à l'est de Lushan. Commencé en 386 apr. J.-C., cet ensemble s'enrichit progressivement, au fil des siècles, de nouvelles constructions. Le groupe de salles de prière est important pour l'histoire du bouddhisme en Chine ainsi que pour l'étude des relations sino-japonaises. Il est considéré comme le plus ancien temple-jardin de Chine. L'académie de la Grotte du Cerf Blanc, au pied du mont des Cinq Vieillards, construite en 940, a été abandonnée par la suite, pour ne renaître que vers la fin de la dynastie des Song (fin du XIIe  siècle) grâce à Zhu Xi, qui en fit un centre renommé de recherches académiques. Il s'enrichit progressivement de nombreux nouveaux édifices jusqu'au XIXe  siècle, et forme aujourd'hui un complexe de temples, de salles d'études et de bibliothèques.

La fin du XIXe  siècle et le début du XXe  siècle virent Lushan se transformer en un lieu de villégiature à la mode, et beaucoup de Chinois et de visiteurs étrangers y construisirent leurs résidences. Le style de ces édifices reflète différentes modes architecturales et leur emplacement a été choisi sur le modèle du parc national américain et du dessin paysager anglais. Plus de 600 d'entre elles sont conservées, dont trois ont été classées par l'État en tant que sites culturels majeurs.

Source : UNESCO/CLT/WHC

Description historique

L'activité humaine de Lushan remonte au moins au Néolithique (4 000 ans avant Jésus-Christ). Son rayonnement débute sous la dynastie Han, à partir de la fin du 3ème siècle avant Jésus-Christ. Les empereurs de cette dynastie comme ceux des dynasties ultérieures ordonnent alors la construction de très nombreuses structures monumentales et le lieu devient un centre consacré à l'étude et à la religion. Le moine Hui Yang fonde le Jingtu, influente secte bouddhiste orientale dans le Temple de la Plantation de l'Est, depuis lequel Jian Zhen part pour le Japon vers l'an 750 afin d'y introduire le bouddhisme.

Sous la dynastie des Tang (618-907), Lushan devient le centre des sectes Linji, Caodong et Huang Long et cette vocation de centre spirituel attire d'autres religions. Lu Xiujing y bâtit le Temple de la Simplicité et de la Tranquillité, récipiendaire des écritures taoïstes. D'autres grandes religions, telles que l'islam et le christianisme s'installent également à Lushan.

La signification spirituelle et politique du site n'a pas perdu de sa force au fil des temps. Ainsi, il est la capitale d'été officielle de la République de Chine dans les années 30 et 40 et, avec la création de la République populaire de Chine en 1949, il accueille à trois reprises les rencontres du Comité Central du Parti Communiste Chinois, sous la présidence de Mao Zedong.

Source : évaluation des Organisations consultatives

 

 

 

 

 

 

 

Edité par:Zhao Xin
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