NETWORK DES SCIENCES SOCIALES DE CHINE
SCIENCES SOCIALES
ACCUEIL>NOUVELLES>SCIENCES SOCIALES
Le premier Forum des Frontières de l'Histoire mondiale s'est tenu à Pékin
Source : Chinese Social Sciences Today 2025-10-09

Gao Xiang, président de l'Académie des Sciences sociales de Chine (ASSC) et président de l'Institut d'Histoire de Chine (IHC) relevant de l'ASSC, prend la parole lors de la cérémonie d'ouverture du forum. Photo : Wang Zhou/CSST


Le forum parallèle sur « Modèles pluriels de civilisation : origines et développement ». Photo : courtoisie de l'IHC

Les 12 et 13 septembre, le premier Forum des Frontières de l'Histoire mondiale s'est tenu à Pékin. Autour du thème « Héritage civilisationnel et trajectoires historiques », cet événement a réuni près de 300 experts et chercheurs venant de Chine, des États-Unis, de Russie, de France, d'Allemagne, d'Égypte, du Japon, ainsi que de la Région administrative spéciale de Hong Kong, de la Région administrative spéciale de Macao et de la région de Taïwan. Le programme comprenait six forums parallèles autour des thèmes suivants : « Modèles pluriels de civilisation : origines et développement », « Évolution des civilisations et formation des trajectoires historiques », « Chine moderne et monde dans le contexte des rencontres intercivilisationnelles », « Diversité civilisationnelle et différenciation des trajectoires historiques », « Échanges et apprentissage mutuel entre civilisations : processus historique et signification contemporaine », « Intégration culturelle et dialogue pour une communauté de destin humain », ainsi qu'un forum jeunesse sur le thème « Parcours historiques et avenir de la civilisation humaine ».

Échanges intercivilisationnels cruciaux

S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture, Gao Xiang, président de l'Académie des Sciences sociales de Chine (ASSC) et président de l'Institut d'Histoire de Chine (IHC) relevant de l'ASSC, a souligné que l'histoire et la culture d'un pays ou d'une nation, en particulier ses éléments civilisationnels fondamentaux, incarnent toujours ses valeurs et son caractère historique, et sous-tendent la voie de développement qu'il a choisie. Il a ajouté que chaque civilisation est irremplaçable dans l'histoire humaine, que les valeurs et modes de vie de chaque pays et peuple méritent le respect, et que chacun a le droit de choisir une voie de développement adaptée à ses réalités nationales.

M. Gao a observé qu'aujourd'hui, la mentalité de Guerre froide, l'hégémonisme et le protectionnisme projettent encore une ombre portée, alors que de nouvelles menaces et défis ne cessent d'émerger. Le monde est entré dans une nouvelle période de turbulences et de transformations, ce qui place la gouvernance mondiale à un nouveau carrefour. Il a souligné l'impératif pour la société humaine de puiser la sagesse dans l'histoire, exhortant les historiens à intensifier leurs recherches sur l'évolution de la civilisation humaine, à analyser avec une rigueur scientifique le passé et le présent des différentes civilisations, et à mettre en lumière la logique inhérente de leur progression.

L'Histoire est étroitement imbriquée avec le présent et le futur, a développé Rebecca Lemos Igreja, secrétaire générale de la Faculté latino-américaine des sciences sociales, qui a souligné l'importance de bien raconter les récits historiques afin que les pays puissent relever ensemble les défis futurs. De son point de vue, l'histoire mondiale devrait être documentée de manière plus pluraliste, garantissant que les récits historiques et culturels marginalisés ne soient ni ignorés ni oubliés — ce qui exige des efforts collectifs pour s'engager dans un dialogue interculturel.

Kostas Gouliamos, académicien de l'Académie européenne des Sciences et des Arts et lauréat du Prix de l'Amitié du gouvernement chinois, a décrit la civilisation comme un catalyseur du progrès humain qui s'est toujours développée à travers le dialogue et les échanges. Considérant que l'humanité est plus interconnectée que jamais, il a appelé à accorder une attention accrue aux influences mutuelles entre civilisations, tout en promouvant la paix, l'harmonie et la coopération dans le respect de la diversité civilisationnelle. Il a en outre souligné la nécessité d'intégrer les méthodes de recherche de disciplines telles que l'histoire, l'archéologie, l'anthropologie et la sociologie, permettant ainsi d'approfondir l'étude du patrimoine commun de l'humanité et de favoriser l'élaboration d'un récit global plus inclusif.

Avec une analyse comparative

L'analyse comparative des différentes civilisations a constitué une caractéristique marquante du forum. En examinant les similitudes et les différences entre les civilisations du Guatemala et du Mexique et la civilisation chinoise, Inomata Takeshi, professeur à l'Université d'Arizona aux États-Unis, a constaté des parallèles frappants dans les rituels et la transmission des connaissances. Il a observé que dans les civilisations chinoise et maya, l'écriture n'était pas simplement un outil, mais étroitement liée aux rituels, eux-mêmes intimement imbriqués avec les connaissances astronomiques et calendaires.

Les recherches archéologiques d'Inomata révèlent que de nombreux cas de collaboration humaine à grande échelle dans les civilisations anciennes remettent en cause la notion dépassée selon laquelle le développement civilisationnel s'accompagne inévitablement d'inégalité. Il a soutenu que la civilisation moderne doit accorder plus d'importance au potentiel de collaboration, et que l'interaction civilisationnelle et le partage des connaissances constituent des fondements essentiels pour favoriser cette coopération.

François Gipouloux, directeur de recherche émérite du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France, a déclaré au CSST que son étude de l'Asie était profondément inspirée par l'approche de recherche du célèbre historien français Fernand Braudel sur la Méditerranée. Selon lui, les villes chinoises de Guangzhou et Macao, ainsi que certaines villes portuaires japonaises, sont bien plus que de simples concepts historico-géographiques — elles représentent des modèles institutionnels profondément interconnectés. Non seulement ces villes entretiennent des échanges économiques et commerciaux étroits entre elles, mais elles ont également maintenu des liens plus étroits que jamais avec leurs régions intérieures respectives. Ce cadre d'analyse transparadigmatique, a-t-il suggéré, a ouvert de nouvelles voies à l'étude des civilisations mondiales.

Miyamoto Kazuo, professeur et ancien vice-président de l'Université de Kyushu au Japon, consacre depuis longtemps ses recherches aux origines des civilisations chinoise et est-asiatique. Sa participation au forum lui a apporté de nouvelles perspectives : en étudiant les pratiques d'autres régions visant à améliorer les conditions de vie et à prier pour le bien-être, il a pu en examiner la logique sous-jacente et mener des analyses comparatives avec l'Asie de l'Est, ce qui l'a aidé à résoudre des questions en suspens dans ses recherches. Il estime que les origines civilisationnelles de chaque région possèdent une valeur unique, et que l'interaction et les échanges entre civilisations restent essentiels pour la révéler.

Le forum a été organisé par l'IHC et mis en œuvre par l'Institut de l'Archéologie, l'Institut de l'Histoire ancienne, l'Institut de l'Histoire moderne, l'Institut de l'Histoire mondiale, l'Institut d'études des Régions frontalières de Chine, l'Institut de la Théorie historique de l'ASSC, ainsi que par l'Université de l'Académie des Sciences sociales de Chine.

Edité par:Zhao Xin
  • Copyright © CSSN All Rights Reserved
  • Copyright © 2023 CSSN All Rights Reserved