Le report de la plus grande réunion de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en quatre ans en raison de la nouvelle variante Omicron de la COVID-19 pourrait être l'occasion de réévaluer la position de l'OMC en tant qu'organisation mondiale, a déclaré lundi un expert de l'Institute for Management Development (IMD).
"Je pense qu'un retard de négociation signifie que cela va prendre plus de temps, mais en tout cas je pense que cela arrivera", a indiqué à Xinhua Arturo Bris, professeur de finance à l'IMD et directeur du World Competitiveness Center.
"Je suis très optimiste dans le sens où je pense que ce que nous avons vu avant la pandémie en termes de mondialisation, de commerce mondial, de flux commerciaux va revenir à la normale", a-t-il déclaré lors d'un appel vidéo.
L'OMC, basée à Genève, a annoncé vendredi qu'elle reporterait sa 12e Conférence ministérielle (CM12), initialement prévue du 30 novembre au 3 décembre, car une vague de la nouvelle variante de la COVID-19 a déclenché de nouvelles restrictions de voyage et des exigences de quarantaine en Suisse et dans de nombreux autres pays européens.
La dernière annonce de l'OMC marque la deuxième fois que la pandémie a forcé un report de la CM12. La réunion devait initialement avoir lieu en juin 2020 à Nur-Sultan, au Kazakhstan.
Aucune nouvelle date n'a encore été fixée pour la reprogrammation de la conférence qui prévoit de réunir les ministres du Commerce des 164 économies membres de l'OMC, représentant 98% du commerce mondial.
"L'un des principaux problèmes que nous avons vus avec la COVID-19 est qu'il y a eu une polarisation en termes de flux commerciaux et également en termes de protectionnisme", a expliqué M. Bris.
"Nous avons vu à quel point les chaînes d'approvisionnement mondiales ont été perturbées et les entreprises et les pays sont revenus sur des marchés plus proches. L'Europe regarde beaucoup plus vers l'Europe, les États-Unis essaient d'éviter la Chine comme contrepartie commerciale, ce qui crée des déséquilibres et des inégalités massifs."
"Nous modifions juste un peu la structure industrielle et les chaînes d'approvisionnement afin de pouvoir attirer des marchés plus proches sans briser la mondialisation", a-t-il suggéré, soulignant que "nous devons avoir une nouvelle perspective mondiale du commerce avec de nouvelles règles et un nouveau terrain de jeu. "
LA CHINE PLUS COMPÉTITIVE
Interrogé sur le rôle de la Chine dans les futures négociations commerciales et la promotion du multilatéralisme, M. Bris a déclaré : "La Chine est un pays intéressant car elle a massivement promu le commerce mondial en tant que l'un des principaux promoteurs de la mondialisation. Je pense que la Chine va s'ouvrir davantage aux concurrents étrangers et aux entreprises étrangères et je pense que cela changera aussi un peu l'équilibre."
"Ce que nous avons vu, c'est que la Chine était très ouverte à l'extérieur mais très protectionniste chez elle, et cela est en train de changer et je pense que c'est bien ", a-t-il noté, expliquant que "les Chinois deviennent plus compétitifs à l'intérieur du pays, à l'intérieur de ses frontières, permettant plus de concurrence. "
Basée à Lausanne, en Suisse et à Singapour, l'IMD est l'une des principales écoles de commerce au monde fondée il y a 75 an. Fin
Source : Xinhuanet