Plusieurs dirigeants de la planète ont appelé en début de semaine à défendre le multilatéralisme et à renforcer la coopération internationale pour relever les défis mondiaux, alors que cette année marque le 75e anniversaire de la fondation des Nations Unies.
Le président chinois Xi Jinping a ainsi appelé mardi les pays à maintenir le régime commercial multilatéral avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC) comme pierre angulaire.
Ils devraient poursuivre un développement ouvert et inclusif, rester déterminés à construire une économie mondiale ouverte, dire non à l'unilatéralisme et au protectionnisme, ainsi qu'oeuvrer à garantir un fonctionnement stable et fluide des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales, a-t-il dit lors du débat général de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui se tient principalement par vidéoconférence cette année.
Appelant à éliminer les obstacles à la coopération médicale, le président russe Vladimir Poutine a déclaré mardi qu'"en ce qui concerne les soins de santé, tout comme dans l'économie, nous devons maintenant éliminer, autant que possible, les obstacles aux relations avec les partenaires".
"Nous pensons que le prestige de l'ONU pourrait consolider et renforcer le rôle du volet humanitaire ou humain dans les relations multilatérales et bilatérales, à savoir dans les échanges entre peuples et entre jeunes, les liens culturels, les programmes sociaux et éducatifs, ainsi que la coopération dans les sports, la science, la technologie, l'environnement et la protection de la santé", a-t-il déclaré lors du débat général.
"Nous devons reposer ensemble les bases d'une mondialisation plus juste, plus équilibrée, plus équitable, plus durable", a lancé de son côté par vidéo le président français Emmanuel Macron.
Défendant le multilatéralisme, il a jugé mardi que la reconstruction des fondements de l'ordre international exigeait la mise en place d'une coopération internationale fonctionnelle fondée sur des règles claires, définies et respectées par tous.
"Le multilatéralisme n'est pas seulement un acte de foi, c'est une nécessité opérationnelle", a souligné M. Macron.
Le président chilien Sebastian Pinera a noté que la pandémie de nouveau coronavirus avait souligné la nécessité de renforcer la coopération et la gouvernance internationales et qu'elle avait mis à nu le degré d'interdépendance au sein de la communauté internationale, car le virus ne respecte aucune frontière, nationalité ou ethnie.
"Seules des solutions collaboratives et multilatérales nous permettront de surmonter cette crise et d'en sortir avec une force nouvelle", a-t-il lancé mardi à l'occasion du débat général.
"Dans un monde interconnecté, il est grand temps de reconnaître une vérité toute simple : la solidarité est dans l'intérêt commun. Si nous refusons d'admettre cette réalité, tout le monde est perdant", a averti de son côté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Il a souligné la nécessité d'une solidarité en ce moment, d'autant plus que les pays les moins capables de s'attaquer au fléau ont reçu trop peu d'aide, exhortant les 193 Etats membres de l'ONU à aller de l'avant dans l'humilité et l'unité face à la maladie.
"Nous sommes confrontés à un triple défi : se remettre du COVID-19, réaliser les ODD (Objectifs de développement durable) et éviter la catastrophe climatique imminente", avait alerté lundi Munir Akram, président du Conseil économique et social des Nations Unies.
La réponse à ces défis doit être collective, avait ajouté celui qui est également ambassadeur du Pakistan auprès de l'ONU, lors d'une réunion de haut niveau pour commémorer le 75e anniversaire de l'organisation.
Notant qu'un niveau de coopération internationale "sans précédent" était nécessaire, M. Akram a indiqué que "cette coopération ne peut être promue nulle part, sauf au sein des Nations Unies et de leurs familles d'organisations".