« Il a insisté sur l'importance du multilatéralisme, c'est un signal fort, surtout dans un contexte où les tensions géopolitiques pourraient pousser au repli », a commenté au micro de CGTN Français René Rohrbeck, professeur à l'École des Hautes Études commerciales du Nord (EDHEC), après avoir suivi le discours spécial du Premier ministre chinois Li Qiang lors de la cérémonie d'ouverture de la 16e édition du Forum d'été de Davos.

« La Chine a formulé, à travers le discours de son Premier ministre, l'idée de construire de nouveaux ponts, notamment vers les pays du Sud, de montrer une volonté d'élargir les espaces de dialogue économique », a-t-il ajouté.

Dans un contexte international marqué par des tensions, René Rohrbeck estime qu'il existe toujours des raisons d'être optimiste. « La transition vers une économie à basse consommation de carbone génère des investissements massifs, et cela crée de nouveaux relais de croissance dans de nombreux secteurs : l'énergie, la mobilité, la construction », a expliqué le professeur.

Et dans ce domaine-là, poursuit-il, l'écosystème chinois d'innovation a fait de bonnes notes et a connu une montée en puissance impressionnante. « Ce qui frappe, c'est la combinaison d'un marché intérieur immense, d'un soutien politique très actif, et d'un capital-risque domestique qui s'est structuré très vite », fait-il remarquer. « Dans certains secteurs, comme l'intelligence artificielle, les mobilités électriques ou les plateformes numériques, on voit émerger de véritables champions », souligne René Rohrbeck.

Il a par ailleurs conseillé les entreprises chinoises de relever des défis en matière d'internationalisation, afin de mieux s'adapter aux marchés occidentaux.

Les technologies émergentes vont transformer en profondeur nos économies, mais aussi nos sociétés, ce qui est aujourd'hui déjà un consensus. Pour le Pr. Rohrbeck, il fallait toujours réfléchir sur les transformations sociales éventuelles suscitées par cette révolution industrielle, telles qu'assurer l'équité d'accès, garantir la transparence et la responsabilité dans les usages et éviter une nouvelle fragmentation du monde entraînée par des modèles d'IA. « À mon sens, conclut-il, la technologie ne détermine pas notre avenir, c'est la manière dont nous la gouvernons, collectivement, qui façonnera les sociétés de demain. »