Mardi, lors de la 16e Réunion annuelle des nouveaux champions, plus connue sous le nom de Forum d'été de Davos, des responsables et des économistes de renom ont exprimé leur confiance dans la résilience économique et le potentiel de croissance à long terme de la Chine.
Les participants ont déclaré que, malgré les difficultés extérieures, la solide performance des secteurs de haute technologie, la reprise régulière de la demande des consommateurs et les mesures politiques vigoureuses continuaient d'alimenter l'optimisme quant à la deuxième économie mondiale.
Ces perspectives optimistes ont marqué l’ouverture de ce forum de trois jours, organisé à Tianjin sur le thème « L'entrepreneuriat pour une nouvelle ère ». Le Premier ministre chinois Li Qiang prononcera le discours d'ouverture de la réunion mercredi, avant de rencontrer des invités étrangers et de s'entretenir avec des chefs d'entreprise internationaux.
Bien que l'économie chinoise reste confrontée à des défis, Lu Zhi, doyen de l'Académie Adecco, a déclaré que le groupe Adecco, prestataire de services en ressources humaines basé à Zurich, restait « invariablement optimiste » quant à l'avenir de la Chine.
M. Lu a mis en avant les atouts uniques de la Chine, tels que sa base industrielle solide, sa forte dynamique d'innovation et son abondant vivier de talents. « Les multinationales étrangères viennent désormais en Chine pour se former, non seulement sur la production, mais aussi sur les modèles économiques et l'innovation. Ce changement est très révélateur », a-t-il affirmé. « La Chine est devenue un pôle d'innovation, et pas seulement une base industrielle à bas coût. »
Sur le plan macroéconomique, Joe Ngai, président de McKinsey Chine, a constaté que les craintes antérieures concernant les tensions géopolitiques et les droits de douane s’étaient apaisées. « Les gens commencent à réaliser que l'économie chinoise est un environnement relativement stable. Dans les villes de tous les niveaux, la vie est normale, et les voyages et les activités sportives sont en plein essor », a-t-il déclaré.
M. Ngai a décrit la Chine comme entrant dans une phase de « croissance modérée mais stable », tirée par des consommateurs de plus en plus avertis et soucieux de la qualité. « Il faut mériter leurs dépenses en leur offrant une réelle valeur ajoutée. Mais si l'on y parvient, les tendances de consommation se maintiendront. L’on assiste déjà à une dynamique positive dans les domaines de l'intelligence artificielle (IA), de la robotique, du sport et du tourisme. »
Zhu Min, ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), a partagé cet optimisme. Il a évoqué une reprise de la consommation intérieure, soutenue par des allocations budgétaires plus importantes aux programmes de subsistance et des mesures incitatives telles que les programmes de reprise de biens de consommation.
« Dans un monde incertain, la Chine a réussi à se maintenir. C'est un signal fort », a-t-il affirmé.
Le sentiment des investisseurs semble refléter ces perspectives, les actions chinoises s'étant envolées mardi. L'Indice composite de référence de Shanghai a gagné 1,15% pour clôturer à 3420,57 points, tandis que l'Indice des composants de Shenzhen a clôturé en hausse de 1,68%. L'indice ChiNext, qui suit les entreprises chinoises en croissance et qui est similaire au Nasdaq américain, a lui bondi de 2,3%.
Parallèlement, Goldman Sachs a réaffirmé sa position optimiste quant aux actions chinoises. « Nous maintenons notre surpondération des actions A et des actions de Hong Kong », a annoncé Fu Si, stratégiste de portefeuilles en actions chinoises chez Goldman Sachs.
M. Fu a indiqué que la banque avait revu à la hausse ses perspectives pour les secteurs bancaire et immobilier, ajoutant qu'elle restait optimiste quant aux segments axés sur la consommation tels que les appareils médicaux, les services aux consommateurs, les médias et le commerce électronique.
Wang Lisheng, économiste pour la Chine chez Goldman Sachs, a déclaré : « La croissance à court terme de la Chine reste résiliente, et nous prévoyons un assouplissement monétaire plus marqué au second semestre ».
Huang Yiping, doyen de l'École nationale de développement de l'Université de Pékin, a pour sa part prédit que la croissance du PIB chinois au deuxième trimestre devrait rester supérieure à 5%. « Les exportations et la production industrielle ont bien résisté grâce aux mesures politiques favorables à la consommation », a-t-il ajouté.