L’économie chinoise a commencé l’année 2024 sur une base stable, indiquant une trajectoire soutenue de reprise robuste tout au long de l’année, malgré les pressions et les défis à la fois dans le pays et à l’étranger, ont déclaré jeudi plusieurs responsables et analystes.
Alors que les hausses relativement faibles des prix à la consommation en mars traduisent une pression exercée par une demande en berne, les analystes estiment que les conditions économiques de la Chine devraient continuer de s’améliorer au cours des prochains mois, avec de nouvelles mesures politiques qui devraient aider à accroître l’investissement effectif et à soutenir une reprise tirée par la consommation.
Jeudi, un responsable de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR, le principal organe de régulation économique de la Chine) a déclaré que « la tendance positive à long terme de l’économie chinoise n’a pas changé et ne changera pas ». Ces remarques sont intervenues à la suite d’une récente révision par Fitch Ratings de la perspective de la note de défaut émetteur de la Chine pour les émissions en devises à long terme, de « stable » à « négative ».
Le responsable a déclaré que l’économie chinoise bénéficiait toujours de conditions favorables et de facteurs positifs, compte tenu de sa puissante capacité de production industrielle, de son système industriel complet, de ses capacités d’innovation en constant renforcement et de son marché intérieur colossal.
Lu Jiangyuan, un chercheur associé de l’Institut de recherche économique de l’Académie chinoise de recherche macroéconomique, a noté que si Fitch Ratings avait revu à la baisse la perspective sur la Chine, elle avait toutefois confirmé sa note « A+ » de défaut émetteur.
Alors que Fitch a revu à la baisse ses perspectives en raison des inquiétudes suscitées par l’augmentation du ratio d’endettement du secteur public, le chercheur affirme que le risque lié à la dette publique est « généralement contrôlable ». Selon lui, « Fitch a, dans une certaine mesure, surestimé la pression de la dette publique chinoise ».
Le responsable de la CNDR a noté que l’économie s’était « comportée de manière stable cette année », alors que les investissements en immobilisations ont bondi de 4,2 % en glissement annuel au cours des deux premiers mois de l’année, soit 1,2 point de pourcentage de plus que la croissance de 2023. A l’exception de l’immobilier, les investissements en actifs fixes ont augmenté de 8,9 % au cours de la période allant de janvier à février, indiquent les données du Bureau national des statistiques (BNS).
L’économie chinoise montre des signes de stabilisation, avec une amélioration des indicateurs, tels que les exportations, la production industrielle et l’investissement.
Compte tenu des performances économiques meilleures que prévu de la Chine, Morgan Stanley et Goldman Sachs ont toutes deux relevé leurs perspectives de croissance économique de la Chine cette année.
Morgan Stanley a révisé ses prévisions du produit intérieur brut réel de la Chine pour 2024 de 4,2 % à 4,8 %. Goldman Sachs a quant à elle relevé ses prévisions de croissance de la Chine cette année à 5 %, contre 4,8 % attendus précédemment. Elle a également révisé les prévisions de croissance du PIB chinois pour le premier trimestre de 4,5 % à 5 %.
Les données du BNS ont montré jeudi que les prix à la consommation en Chine avaient augmenté à un rythme plus lent en mars, tandis que la baisse des prix en sortie d’usine s’est accentuée, ce qui suggère que davantage de mesures de relance pourraient être nécessaires pour stimuler la demande intérieure.
L’indice des prix à la consommation (IPC, l’un des principaux indicateurs de l’inflation) a augmenté de 0,1 % en glissement annuel en mars, en baisse par rapport au gain annuel de 0,7 % enregistré en février. L’indice des prix à la production (IPP, qui mesure les prix en sortie d’usine) a pour sa part chuté de 2,8 % en mars par rapport à l’année précédente, après une baisse de 2,7 % en février.