L’innovation au cœur du développement de l'économie socialiste de marché
2021-09-29 14:32:00
Huang Qunhui

  

  Un parterre de fleurs en relief célébrant la réalisation de l'objectif du premier centenaire, à savoir la construction d'une société modérément prospère à tous égards de la Chine  Photo : fournir à CSST     

  À l'occasion du centenaire du Parti communiste chinois (PCC), il est important de passer en revue la contribution historique du PCC à la création d'un système d'économie socialiste de marché afin de comprendre l’originalité et la grandeur du PCC qui a su tracer et construire la voie d’un socialisme à la chinoise.  

  Développement théorique  

  Depuis sa fondation en 1921, le PCC a admirablement guidé le peuple chinois pour s’affranchir des dominations impérialiste, féodale et capitaliste bureaucratique, pour in fine parvenir à fonder la RPC. Ce cheminement a jeté les bases politiques du développement de l'économie socialiste de marché.

  Par l’exploration et la mise en exergue des préceptes socialistes, la propriété privée des moyens de production s’est vue transformer en propriété publique socialiste sous la supervision du Parti. Au cours de cette période, la conjoncture économique chinoise a pu progressivement évoluer grâce à la convergence d’efforts circonstanciés. La prospection et l’approfondissement de la voie socialiste ont conduit à plusieurs réalisations notables, même si les facteurs de l'économie de marché considérés comme élément inhérent au capitalisme étaient proscrits.

  Pendant les trois premières décennies consécutives aux politiques de réforme et d'ouverture de 1978, l'économie chinoise a traversé bien des épreuves. Un tissu industriel et une économie nationale indépendante relativement complets ont néanmoins été dressés, constituant le socle institutionnel et matériel à la réforme et l'ouverture.  

  Après la réforme et l'ouverture, les mécanismes du marché ont été progressivement introduits dans le système économique planifié du socialisme traditionnel. Initialement, le système de responsabilité des ménages a été introduit dans les zones rurales. Le système de responsabilité familiale ou système de responsabilité contractuelle, était une pratique en Chine, adopté pour la première fois dans l'agriculture en 1979 et officiellement établi en 1982, par lequel les ménages sont tenus responsables des profits et des pertes d'une entreprise. Dans la production agricole, les agriculteurs en tant qu'entité économique relativement indépendante contractent la terre collective et d'autres moyens de production à grande échelle et effectuent la production et la gestion de manière indépendante conformément au contrat. A l'exception d'une petite partie de ses revenus d'exploitation, qui est reversée aux impôts collectifs et étatiques suite au contrat, tous les revenus sont attribués aux agriculteurs. Avec la libéralisation progressive des prix de certains produits, la loi de la valeur a été mise en évidence. Puis, la réforme s’est progressivement développée dans les villes. La Chine a élargi le champ de production et d'exploitation des entreprises d'État par la décentralisation et les concessions d'intérêts, en créant des zones économiques spéciales et en encourageant progressivement les investissements étrangers. Le 12e Congrès national du PCC en 1982 a mis en avant la politique consistant à "donner la priorité à l'économie planifiée, considérer la réglementation du marché comme un complément", et à "mettre en œuvre l'économie planifiée appuyée sur la propriété publique".

  Cependant, le système économique planifié n'a pas réussi à pleinement s'adapter aux forces productives sociales à mesure qu'elles se développaient et n'a pas satisfait aux exigences de la modernisation socialiste.

  Après les discours de Deng Xiaoping en 1992 lors de sa tournée dans le sud, le 14e Congrès national du PCC a proclamé pour la première fois que "l'objectif de la réforme du système économique de la Chine était d'établir un système d'économie socialiste de marché" et de "faire jouer au marché un rôle fondamental dans l'allocation des ressources sous la régulation macro-économique du pays socialiste". Depuis lors, la markétisation de la Chine a rapidement progressé, et le système d'économie socialiste de marché a été initialement établi à la fin du 20e siècle. Après son adhésion à l'OMC en 2001, la Chine a commencé à prendre de nouvelles mesures pour s'ouvrir au monde. Le système d'économie socialiste de marché a démontré de nouvelles caractéristiques d'ouverture et s'est intégré à la mondialisation. L'économie socialiste de marché fait preuve désormais d’une grande vitalité.  

  Miracles économiques  

  Le socialisme à la chinoise est entré dans une nouvelle ère, qui appelle à approfondir complètement la réforme.

  La troisième session plénière du 18e Comité central du PCC a souligné que "la réforme du système économique est le point central de l'approfondissement global de la réforme. La question sous-jacente est de savoir comment trouver un équilibre entre l’action gouvernementale et celle du marché, de manière à permettre au marché de jouer un rôle décisif dans l'allocation des ressources tout en laissant au gouvernement assumer au mieux ses responsabilités".

  C’est la raison pour laquelle la Chine a continuellement approfondi la réforme de son système économique en se concentrant étroitement sur le rôle décisif du marché dans l'allocation des ressources. Cela a conduit à une optimisation du système d'économie socialiste de marché. La quatrième session plénière du 19e Comité central du PCC a mis en avant pour la première fois "un système centré sur la distribution selon le travail tout en permettant la coexistence d'autres formes de distribution". De plus a été également élevé "le système d'économie socialiste de marché" au rang de régime économique de base du socialisme, signifiant en cela que le système d'économie socialiste de marché et le régime économique de base socialiste, fondés par le PCC, étaient entrés dans une période plus mature et plus stable.  

  Le système d'économie socialiste de marché est crucial pour que la Chine libère et développe les forces productives de la société, et ouvre de larges perspectives pour un développement économique de qualité. Grâce à une prospection indéfectible, une construction exhaustive et un avancement continu de l'économie socialiste de marché aux caractéristiques chinoises, le PCC a libéré les forces productives de la société. Il a accompli de brillantes réalisations dans le développement économique de la Chine et démontré le puissant dynamisme de l'économie socialiste de marché fondée par le PCC.  

  Premièrement, la Chine a réalisé un miracle de croissance économique. Le PNB (le produit national brut) par habitant a dépassé consécutivement les 10 000 dollars américains. Le PIB de la Chine représentait 17,3 % du PIB mondial en 2020. Après avoir dépassé le Japon en 2010, la Chine a préservé sa deuxième place de plus grande économie du monde. La Chine est désormais le plus grand pays manufacturier et commercial du monde, avec le système industriel le plus complet et des infrastructures bien développées. Ces réalisations ont jeté une base matérielle solide pour que la Chine s'engage dans la construction complète d'un pays socialiste moderne.  

  Deuxièmement, la Chine a accompli des merveilles en matière de développement partagé. La Chine a fait passer le niveau de vie de sa population marqué par une subsistance simple à un niveau global de prospérité modérée, puis à une prospérité modérée à tous égards, pour finalement se diriger vers une prospérité générale et commune. La Chine a notamment achevé la tâche ardue d'éradiquer la pauvreté absolue en 2020, et a atteint l'objectif, avec dix ans d'avance, de réduire la pauvreté tel que fixé par l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable.  

  Troisièmement, la Chine a bâti un développement stable. Depuis la fondation du Parti, face aux grands défis posés par le développement socio-économique, le PCC a amené le peuple chinois à faire face aux obstacles avec une persistance calme, afin d’assurer la stabilité sociale parallèlement au développement durable. En particulier, face au COVID-19 et aux frictions commerciales entre la Chine et les États-Unis, l'économie chinoise a fait preuve d'une résilience considérable. La Chine a été la seule grande économie à enregistrer une croissance positive en 2020, reflétant pleinement la force du système d'économie socialiste de marché. Concernant le cadre de l'économie socialiste de marché, l'intégration organique du rôle décisif que joue le marché dans l'allocation des ressources et de l'effet de levier aux mains du gouvernement,ainsi que la coordination efficace de la "main invisible" avec la "main visible" offrent les garanties essentielles à un développement économique de qualité.  

  Innovation de discipline  

  Accorder étroitement le système socialiste et le système économique de marché constitue une prouesse sans précédent de la part du PCC. Cette entreprise pionnière a non seulement donné vie au miracle économique de la Chine, mais a constitué également une percée conceptuelle majeure dans l’idéologie socialiste telle qu’énoncée par le PCC, ainsi qu'un développement essentiel des théories propres à l'économie politique marxiste.  

  Le système d'économie socialiste de marché représente une avancée capitale dans la théorisation idéologique du socialisme. Cet enrichissement conceptuel s’appuie avant tout sur la compréhension de l'essence du socialisme qui est de libérer et de développer les forces productives, mais aussi sur l'interprétation théorique de la phase primaire du socialisme. Le stade primaire du socialisme (parfois appelé stade préliminaire du socialisme) n'est pas le stade initial du socialisme de n'importe quel pays, mais une phase spécifique et inéluctable à traverser pour la Chine, qui construit le socialisme avec des forces productives surannées et une économie marchande sous-développée. En 1992, l'ancien dirigeant Deng Xiaoping a indiqué que « l'essence du socialisme est de libérer et de développer les forces productives, d'éliminer l'exploitation et la polarisation, et enfin d'atteindre la prospérité commune. » Deng a apporté une réponse à la fois simple et lumineuse à la question principale de la théorie socialiste : "Qu'est-ce que le socialisme et comment le développer ?" En termes d'objectif de valeur consistant à atteindre la prospérité commune, il a non seulement distingué le socialisme du capitalisme, mais a également suggéré la nécessité de libérer et de développer les forces productives, d'éliminer l'exploitation et la polarisation en termes de processus de développement, afin d'atteindre l'objectif du socialisme de manière dynamique.

  En outre, une autre percée théorique s’est faite jour à travers la mise en avant de la théorie de la phase primaire du socialisme. Bien que la Chine soit entrée de plein pied dans une société socialiste, elle dispose encore de forces productives relativement faibles et sa modernisation socialiste n'est pas encore fondamentalement réalisée. Dans la phase primaire du socialisme, le pays doit se concentrer sur les efforts de modernisation, développer des forces productives, matrice de tout le projet, et adopter tous les moyens et méthodes favorables à la libération et au développement des forces productives.  

  Les progrès fulgurants de l'économie politique marxiste s’expliquent par le recours de manière créative à la fois à la réglementation de la planification dans l'économie planifiée et à la réglementation du marché dans l'économie de marché, vues comme instruments du développement économique. Ces deux outils ne sont pas attachés à des formes sociales exclusives. Il est donc naturel de suggérer qu'une économie socialiste de marché fasse appel au marché pour jouer un rôle décisif dans l'allocation des ressources, tandis que le gouvernement joue au mieux son rôle.

  Deng Xiaoping a souligné : « Nous devons comprendre théoriquement que la différence entre le capitalisme et le socialisme n'est pas une économie de marché par opposition à une économie planifiée. Le socialisme a une régulation par les forces du marché, et le capitalisme a un contrôle par la planification. Une économie planifiée et une économie de marché sont toutes deux nécessaires. »

  Puisque la différenciation entre le capitalisme et le socialisme ne réside pas dans la régulation du marché ou dans l'économie planifiée, la régulation du marché et la planification économique sont toutes deux des instruments économiques permettant d'allouer les ressources. Et la construction de la modernisation socialiste ne devrait donc pas se limiter à l'utilisation d'un seul de ces deux instruments. La régulation du marché jouit d'une grande efficacité dans l'allocation des ressources et est propice au développement des forces productives socialistes. Les forces du marché peuvent donc jouer un rôle décisif dans l'allocation des ressources. Parallèlement, le rôle du gouvernement dans l'établissement d'un système d'économie socialiste de marché doit être fort.  

  La théorie de l'économie socialiste de marché du PCC a intégré organiquement le socialisme à l'économie de marché, ce qui a ouvert de nouvelles frontières à l'économie politique marxiste contemporaine aux caractéristiques chinoises. Comme l'a conseillé Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC, « notre économie de marché s'est développée dans les conditions essentielles du système socialiste et sous la direction du PCC. Le terme 'socialiste' est le descripteur clé, et c'est quelque chose que nous ne devons jamais perdre de vue. » « Il faut reconnaître la nature biface des choses dans le cadre d'une approche dialectique, nous devons continuer à travailler pour intégrer le système de base socialiste à l'économie de marché, en veillant à ce que les forces de chacun soient mises à profit, et consacrer des efforts pratiques pour résoudre le défi économique universel consistant à savoir comment avoir à la fois un marché efficace et un gouvernement efficace. » Actuellement, la Chine s'efforce de construire exhaustivement un pays socialiste moderne dans lequel les théories de l'économie socialiste de marché continueront d'être enrichies et améliorées par la pratique.

  

  

  

  Huang Qunhui est directeur à l'Institut d'Économie de l'Académie des Sciences sociales de Chine.

 

 

 

 

Source : Chinese Social Sciences Today

Traduit par Zhao Xin

 

 

Edité par  Zhao Xin