Le 28 juillet, les 31e Jeux mondiaux universitaires d'été ont débuté à Chengdu, chef-lieu de la province chinoise du Sichuan (sud-ouest). Le symbole de l'« Oiseau du Dieu Soleil », un artéfact découvert sur le site archéologique de Jinsha à Chengdu, a été intégré dans toute la cérémonie sous les yeux émerveillés du public. L'Universiade est le premier événement sportif international organisé dans l'ouest de la Chine, et ce n'est pas seulement une rencontre entre la vitalité de la jeunesse et la beauté du sport, c'est aussi et surtout une occasion de mettre en lumière la culture de l'ancien royaume de Shu ainsi que le fruit des efforts de la Chine pour préserver ses reliques culturelles.
Le 26 juillet, à la veille de l'ouverture des Jeux, le président chinois Xi Jinping s'est rendu dans la ville de Guanghan, au Sichuan, pour célébrer l’ouverture du nouveau bâtiment du Musée de Sanxingdui, qui borde la rivière Yazi. Le musée a été nouvellement doté d'environ 1500 pièces ou ensembles de reliques, dont près de 600 qui ont été exposées pour la première fois au grand public. « C'est un musée qui décuple notre sentiment de fierté nationale. 5000 ans d'histoire... Il me tarde de découvrir les vestiges d'une civilisation chinoise plus ancienne encore », a déclaré le président chinois.
En 1993, les premiers artéfacts de Sanxingdui ont été exposés à l'étranger, au Musée olympique de Lausanne (Suisse) ; en 2018, l'exposition « Des hommes et des dieux – Exposition spéciale sur l'ancienne civilisation Shu » a été présentée au Musée archéologique national de Naples (Italie) ; en 2022, les jeunes américains et canadiens ont pu découvrir le musée à travers l'événement en ligne « Nuit à Sanxingdui » ; et en juillet 2023, le Centre culturel de Chine à Paris a organisé l'exposition numérique « Civilisation animiste de l'ancien Shu – cultures de Sanxingdui et de Jinsha »...
Au total, les reliques culturelles de Sanxingdui ont été exposées dans plusieurs dizaines de pays et régions du monde depuis les années 1990, et sont ainsi devenues une « carte de visite » originale pour la diffusion de la culture chinoise à l'étranger. Alors que les reliques continuent de s'exporter à l'étranger, les échanges entre la Chine et le reste du monde s'intensifient dans le domaine de la préservation du patrimoine archéologique et culturel.
Le 3 juillet 2023, le premier séminaire sur les technologies de préservation et de restauration des reliques culturelles entre l'Italie et le Sichuan, ainsi qu'une conférence sur la protection et la restauration des reliques de Sanxingdui, se sont tenus à Chengdu. Six experts italiens de l'Institut central pour la conservation et la restauration (ISCR) se sont livrés à des échanges académiques avec des experts chinois au sujet de l'étude et de la préservation des reliques découvertes sur le site de Sanxingdui.
Le 7 juillet, le Bureau provincial des reliques culturelles du Sichuan et l’ISCR ont signé à Chengdu un accord de coopération pour la protection et l'utilisation des reliques culturelles. Ils sont parvenus à des intentions de coopération concernant la préservation du Grand Bouddha de Leshan ainsi que la préservation et la restauration des reliques de Sanxingdui. Les deux parties se sont entendues pour mener, entre autres, des activités de formation et des échanges universitaires sur les reliques de Sanxingdui les plus fragiles. La coopération portera principalement sur la préservation et la restauration des bronzes et sur la préservation et la consolidation de l'ivoire saturé d’eau.
Un masque en bronze découvert dans les ruines de Sanxingdui (Liu Kun / Xinhua)
En 2022, plus de 150 internautes de la région d'Oxford (Royaume-Uni) ont participé à une conversation en ligne avec des archéologues des universités d'Oxford, de Beijing et du Sichuan. L'activité s'intitulait « Découvrir Sanxingdui ». Jessica Rawson, professeure de l'Université d'Oxford ayant participé à l'événement, a déclaré à cette occasion que Sanxingdui était l'une des découvertes archéologiques les plus extraordinaires et que le site était unique à bien des égards. En réponse à une question du public britannique qui lui demandait si les masques de Sanxingdui étaient l’œuvre d'extraterrestres, elle avait répondu : « Ces masques n'ont rien à voir avec des extraterrestres. Derrière ces reliques, il n'y a pas d'extraterrestres mais le travail d'orfèvre et d'une grande efficacité que le peuple de l'ancien royaume de Shu a réalisé avec les ressources dont il disposait. »
Sanxingdui est une étoile scintillante dans le ciel de la civilisation chinoise, mais aussi la preuve concrète et palpable des origines unifiées mais diverses de la civilisation chinoise. Depuis la découverte, les fouilles et la dénomination du site de Yangshao en 1921, le secteur de l'archéologie chinois a connu plus d'un siècle de développement. Les vestiges qui ont été successivement sortis de terre pendant ces 100 années, tels des champignons après la pluie, sont autant de témoins des 5000 ans de développement de la civilisation chinoise. Grâce aux progrès constants du secteur archéologique chinois mais aussi aux échanges et à la coopération en matière de préservation des reliques culturelles au niveau mondial, les différentes civilisations apprennent les unes des autres pour « briller de tout leur éclat et coexister en harmonie ».