"L'engagement continu de la Chine en faveur du dialogue et de la coopération internationale est vital" face à la mutation mondiale, a récemment déclaré Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial (FEM), dans une interview accordée à l'agence de presse Xinhua.

Il a tenu ces propos avant la réunion annuelle du FEM qui se tiendra du 23 au 26 janvier à Davos, dans l'est de la Suisse.

Dans le "Global Risks Report 2018" publié récemment par le FEM, beaucoup d'experts estiment que les relations entre les grandes puissances mondiales pourraient se détériorer en 2018, a noté M. Schwab. De nombreuses économies ont été affectées ces dernières années par la crise économique et financière, mais "ce n'est peut-être pas le cas de la Chine qui continue d'enregistrer une forte croissance", a-t-il estimé.

Parlant du discours prononcé par le président chinois, Xi Jinping, lors de la réunion 2017 du FEM à Davos, dans lequel il a concrètement présenté le concept sur la construction d'"une communauté de destin pour l'humanité", M. Schwab a estimé que le discours du président chinois revêt une signification historique.

"Ce qui a le plus impressionné les participants et les médias, c'est l'engagement du président à un esprit d'ouverture et de collaboration" face aux défis que le monde doit relever, a noté M. Schwab. Cette année, Liu He, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et directeur de la Direction générale du Groupe dirigeant central pour les affaires financières et économiques, sera à la tête de la délégation chinoise pour la réunion annuelle.

M. Schwab a loué à cette occasion le rôle de la Chine dans le changement climatique, l'avenir d'Internet et le financement du développement à travers le projet "la Ceinture et la Route". Les entreprises chinois ont, elles aussi, joué davantage un rôle responsable sur la scène internationale, dans les domaines du commerce et de l'économie de recyclage, a-t-il ajouté.

Concernant le thème choisi par la réunion de cette année qui est "Construire un avenir commun dans un monde fracturé", M. Schwab a estimé que des fractures sont apparues dans notre monde à deux niveaux.

"Premièrement, au niveau international, nous constatons de plus en plus que des pays et des économies prennent des positions concurrentielles basées sur des intérêts différents", a-t-il fait remarquer.

"Le deuxième niveau où nous trouvons l'apparition de fractures est à l'intérieur de pays, où la société continue de subir des tensions et de l'instabilité", a précisé le président du FEM.

Il a proposé à cette occasion l'idée d'un "assouplissement qualitatif". Selon lui, "il s'agit d'un nouveau contrat social pour alléger la pression sur la société qui fait face à d'énormes transformations", de même que les mesures d'assouplissement quantitatif prises par les gouvernements qui ont aidé les économies du monde à s'adapter au choc de la crise économique.

Afin de surmonter ces fractures, il est crucial que les dirigeants du monde identifient des intérêts communs qui leur permettront de travailler ensemble pour relever les défis, a souligné M. Schwab.

Selon le FEM, la réunion de Davos attendra cette année une participation "sans précédent" des dirigeants mondiaux, dont quelque 70 chefs d'Etat ou de gouvernement et 38 chefs d'organisations internationales importantes.